N° 273 - Juillet 2019

Passoires thermiques, passoires intellectuelles

Lorsque le froid s’installe et que grimpe la facture énergétique, que la canicule frappe et qu’il faut évacuer des écoles, on se met à rêver qu’est enfin venu le temps de se poser des questions d’architecture : comment dessiner un quartier et implanter un bâtiment; comment concevoir et placer les fenêtres; comment organiser l’espace et donner de la hauteur habitable pour créer des flux d’air vertueux. Quant à la rénovation, avant d’emmitoufler les passoires thermiques de la panoplie complète des produits certifiés du catalogue, on peut aussi s’interroger: quelles sont leurs qualités propres; comment transformer leurs faiblesses en atouts, améliorer ce qui n’est pas suffisamment efficace, corriger ce qui dysfonctionne sans pour autant atteindre l’efficience normalisée. Une réponse adaptée précisément à chaque lieu et à ses usages, autrement dit une réponse… architecturale. Mais si vous avez un peu suivi les débats à l’Assemblée concernant la loi sur l’énergie et le climat*, vous aurez vite compris que les moyens qui seront mis en œuvre pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) seront avant tout affaire de normes et d’objectifs quantifiés selon des principes par essence réducteurs. Les entreprises du BTP se réjouissent déjà de vendre clé en main des packs isolation avec polystyrène, menuiseries PVC, volets roulants et emballage général, les charlatans du diagnostic pourront continuer à remplir bêtement leurs formulaires standardisés et les professionnels de l’immobilier se désespèrent comme toujours que l’obligation de mise aux normes avant mise en vente ou location ne bride leur marché. L’urgente nécessité du chantier de la rénovation thermique ne fait aucun doute. Mais si elle autorise surtout une débauche consumériste de matériaux non recyclables, avec le risque de tout avoir à refaire 20 ans plus tard, si elle expose les paysages urbains aux réhabilitations maladroites comme on peut malheureusement en voir déjà beaucoup ou, pour le dire autrement, si elle se fait sans analyse d’ingénierie et d’architecture précise, alors à quoi bon tant d’investissement ?

Abonnez-vous à D'architectures

Sommaire 

Parcours

» Le Lapierre sans peine

Photographes

» Thierry Girard Le monde d’après

Le Grand Entretien

» Entretien avec Rudy Ricciotti : INSTINCT

Razzle Dazzle by Mehdi Zannad

Questions pro

» ÃŽlot Say, le droit d’auteur l’emporte

Livres

Point de vue / Expo / Hommage

» Notre-Dame de Paris, Å“uvre de l’esprit

Concours

» Mémoire douloureuse Concours pour le Learning Center de l’université Lyon 2, porte des Alpes

Le dossier du mois

» LE SOLID SURFACE RENOUVELLE LA FAÇADE
» Un matériau prometteur pour l’architecture mais encore confidentiel
» La galaxie Solid surface
» "Aujourd’hui, je ne sais pas quel est mon métier!"
» Piscine Tournesol à Lingolsheim, Bas-Rhin
» Maison victorienne à Lond
» Maison particulière à Bétera, Espagne
» Maison particulière à Thonon-les-Bains
» Maison-atelier à Sokcho, Corée du Sud
» Neuf logements à Seyssins, Isère
» 19 logements à Boulogne-Billancourt
» Cité régionale de l’environnement à Pantin
» Immeuble de bureaux à Paris 8e

Réalisations

D’A Lab - Design

Techniques

» La salle de bains ose le ton

Innovations

» La nouvelle mécanique des fluides

Produits utiles

> L'Agenda

Novembre 2024
 LunMarMerJeuVenSamDim
44    01 02 03
4504 05 06 07 08 09 10
4611 12 13 14 15 16 17
4718 19 20 21 22 23 24
4825 26 27 28 29 30  

> Questions pro

Quel avenir pour les concours d’architecture ? 4/6

L’apparente exhaustivité des rendus et leur inadaptation à la spécificité de chaque opération des programmes de concours nuit bien souvent à l…

Quel avenir pour les concours d’architecture ? 3/6

L’exigence de rendus copieux et d’équipes pléthoriques pousse-t-elle au crime ? Les architectes répondent.

Quel avenir pour les concours d’architecture publique 2/5. Rendu, indemnité, délais… qu’en d…