D’a : Un architecte algérien en France, ce n’est pas banal… Pouvez-vous revenir sur votre parcours ?
Je suis née à Tlemcen en Algérie et j’y suis resté jusqu’à l’âge de 18 ans. Une ville historique et culturelle assez proche de Fez au Maroc, toutes deux ayant accueilli la plupart des Maures d’Andalousie chassés par la Reconquête. J’ai six frères et sœurs. Mon père, né en 1907, a passé une grande partie de sa vie à l’étranger, notamment à Paris, où il a mené une carrière universitaire – il était pharmacien, agrégé de chimie, diplômé de Sciences Po – avant de revenir à 50 ans dans sa ville natale pour y fonder un foyer. Il a poussé ses frères puis ses enfants à partir après le bac pour s’inscrire dans les universités françaises et faire des carrières scientifiques ou médicales.
D’a : Et quand votre tour est venu, vous lui avez demandé à entrer dans une école d’architecture…
Oui, mais sans vraiment savoir à quoi ces études correspondaient, il n’y avait pas d’architecte dans mon entourage. J’étais d’ailleurs déjà plus intéressé par les infrastructures – les autoroutes, les tunnels, les ponts et les viaducs… – que par l’architecture.
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