De gauche à droite : Arthur Bel, Karine Dana, Simon Teyssou et Jean-Philippe Vassal |
À l’occasion de la diffusion du film Architectes de campagne* réalisé par Karine Dana, la Galerie d’Architecture a organisé le 17 avril dernier une rencontre inédite entre Simon Teyssou, Arthur Bel (architecte associé de l’Atelier du Rouget) et Jean-Philippe Vassal. Pour leur première entrevue et le finissage de l’exposition dédiée à la démarche de l’Atelier cantalien, les architectes ont échangé sur l’urgence de regarder le territoire avec proximité et attention aux situations présentes, et de travailler avec les habitants suivant une stratégie de transformation. |
Ils en appellent également aux responsabilités des politiques publiques, qui, coupées de toute notion d’existant, favorisent la lente dévastation des territoires jugés à la marge, qu’il s’agisse des cœurs de villages ordinaires ou des grands ensembles de logements, menacés de démolition.
Échanges retranscrits par Karine Dana
lien vers le film < karinedana.eu/films/architectes-de-campagne/ >
Jean-Philippe Vassal : La
France compte autour de 35 000 villages. C’est beaucoup plus que dans
les autres pays d’Europe. Il s’agit d’un très grand réseau de communes. Néanmoins,
est-ce que l’on s’en occupe ? Est-ce qu’on y pense ? Pour commencer
notre discussion, je voudrais poser une question à Simon : en école d’architecture
ou ailleurs, à quel moment commence-t-on à s’intéresser à la campagne et aux villages ?
Simon Teyssou : Je
ne m’exprimerais pas au nom des 20 écoles d’architecture française, mais Ã
Clermont-Ferrand, on s’y intéresse depuis longtemps. Lorsque j’étais étudiant, l’école
proposait déjà un enseignement autour de l’urbanisme en milieu rural. Ce sujet
fait partie de l’ADN de notre établissement, explicitement impliqué dans le
devenir des ruralités et des situations périurbaines. Ces territoires sont très
contrastés, entre des situations prospères, proches du littoral et des
métropoles dynamiques, ou en déprise, dans ce que certains géographes appellent
la « diagonale du vide ». À l’aune des crises actuelles, nous pensons
que les ruralités constituent un sujet primordial. C’est là que se trouvent les
ressources alimentaires, matérielles et énergétiques. En nous intéressant aux
ruralités, nous portons aussi un regard critique sur les politiques publiques menées
par le gouvernement. Segmentées, elles peinent à faire émerger des logiques de
complémentarités territoriales.
J.-P. V. : Je
vais parfois en Dordogne, dans un village dont le centre-bourg est totalement
vide, déserté. Malgré tout, des personnes se sont installées autour du village dans
des lotissements sans qualité. Alors que, dans le centre, il y a une grande
valeur d’habitabilité, mais celle-ci est délaissée. En parallèle, les habitants
des logements de nos métropoles embouteillées souffrent de petites surfaces et
d’absence d’espaces extérieurs. Quelque chose a foiré, quand même ! Ces
deux situations campagne-ville sont terribles.
Comment se fait-il que nous
n’ayons pas tiré parti de la capacité des villages à produire de l’espace et
une habitabilité agréable ? C’est aussi important que l’eau et la
nourriture. Pourquoi ne s’y intéresse-t-on pas davantage ? Et quelles sont
les grandes politiques à l’œuvre ?
Je pense qu’il est possible d’apporter des réponses politiques adaptées à des(...)
Je sors du métro, par un long escalator, place des Fêtes, cette anomalie dans Paris. Des tours uni… [...] |
5, rue Curial, 11 h. Le Centquatre est encore fermé, j’interpelle un vigile à travers la grille … [...] |
Après avoir composé le code de la porte, je quitte la bruyante et cosmopolite rue d’Avron pour b… [...] |
L’immeuble des Tiercelins, la première réalisation de cette agence créée à Nancy dès la fin… [...] |
Une panoplie impressionnante de dessins, de maquettes et d’objets collectionnés au fil des anné… [...] |
Je sors du métro Place-des-Fêtes, là où les hauts immeubles de la banlieue ont réussi à franc… [...] |
Réagissez à l’article en remplissant le champ ci-dessous :
Vous n'êtes pas identifié. | |||
SE CONNECTER | S'INSCRIRE |
> Questions pro |
Quel avenir pour les concours d’architecture ? 4/6
L’apparente exhaustivité des rendus et leur inadaptation à la spécificité de chaque opération des programmes de concours nuit bien souvent à l… |
Quel avenir pour les concours d’architecture ? 3/6
L’exigence de rendus copieux et d’équipes pléthoriques pousse-t-elle au crime ? Les architectes répondent. |