Gilles Delalex & Yves Moreau, studio Muoto |
L’agence se
trouve au dernier étage sans ascenseur et donne sur une cour très calme du 10e arrondissement.
Gilles Delalex et Yves Moreau m’attendent au fond d’une grande galerie
lumineuse où s’activent une quinzaine de collaborateurs. Les murs sont
recouverts de pages d’un ouvrage en gestation qui présentent une sélection de
leurs archives : des séries de photos d’édifices génériques rappelant
celles d’Edward Ruscha et des esquisses de leurs projets… |
D’a :
J’ai visité récemment le groupe scolaire du numérique à Boulogne-Billancourt, qui
m’a semblé être très différent des édifices que vous avez réalisés jusqu’à présent…
Studio
Muoto : Oui, c’est un projet plus pictural, dans lequel le rôle
de la couleur est primordial. Comme ce
bâtiment monte assez haut, nous avons imaginé un bleu qui fasse disparaître sa
masse dans le ciel et qui le rende plus furtif. L’idée était de créer une
perspective atmosphérique comme dans la peinture de paysage. Au sud, il sert de
fond aux frondaisons des arbres qui s’alignent le long de la rue Yves-Kermen
pour n’apparaître qu’à l’ouest, à l’angle de la rue Heinrich, et à l’est derrière
son grand parvis.
Son programme comporte des éléments
hétérogènes : salles de classe, réfectoires des petits et des grands,
gymnase mutualisable, appartement du gardien, cours de récréation… Aussi, pour
lui accorder une certaine unité institutionnelle, nous avons neutralisé les
façades afin qu’elles ne se différencient pas des murs qui entourent les cours
de récréation. Et nous avons imaginé un système de strates de hauteurs
différentes, recouvertes de tôle plissée, parfois microperforée, imitant des
parois de containers.
En France, les architectes sont
presque toujours contraints de reconduire un type d’école très fermé autour de sa
cour de récréation, à l’inverse des autres pays européens où les établissements
scolaires sont plus ouverts. Comme s’il fallait marquer une rupture avec la
ville et avec les milieux familiaux pour que les élèves puissent évoluer dans
un espace neutre et laïque, un espace initiatique qui se rapproche
paradoxalement des espaces religieux.
Notre école est ainsi complètement
fermée sur l’extérieur. Mais au moment où vous en franchissez le porche, vous
êtes ailleurs. Comme si un espace infini s’ouvrait à l’intérieur d’un volume
très circonscrit. Nous l’avons conçu comme une micro-utopie, à l’instar des
salles de cinéma ou des théâtres qui sont fermés sur l’extérieur mais qui
parviennent à développer en eux-mêmes des ailleurs, des mondes infinis…
D’a :
Quel est le lien entre tous vos projets ?
Studio Muoto : Nos projets procèdent tous d’une
réflexion sur l’ossature. Nous nous sommes toujours méfiés de l’expression
architecturale et pendant des années
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