Bernard Desmoulin |
Entretien avec Bernard
Desmoulin, le 10 juillet 2023 Un quartier branché derrière
le boulevard Bonne-Nouvelle, où les effluves des cuisines du monde se marient
avec les vêtements colorés de l’été, les langues orientales et étrangères comme
avec les vrombissements des moteurs des voitures et des scooters… Pas de code, ni
d’interphone, toutes les portes sont ouvertes et avec le photographe nous
entrons directement dans l’ascenseur. Une fois dans la cabine, nous devons
téléphoner pour que quelqu’un l’appelle depuis le dernier étage. Enfin arrivés,
nous franchissons une grille de protection métallique entrouverte et nous
plongeons dans une ambiance calme et blanche qui contraste avec l’agitation du
rez-de-chaussée. Bernard Desmoulin, toujours affable, nous entraîne au fond de
son agence dans une salle qui donne de toutes ses fenêtres sur l’horizon apaisé
des toitures parisiennes. |
D’a : Qu’est-ce qui vous a
poussé à faire des études d’architecture ?
J’étais en maths
sup, mon père était ingénieur en aéronautique et je suivais une voie toute
tracée pour devenir ingénieur comme lui. J’ai toujours aimé les avions, c’est
vrai. Mais je ne me sentais pas de faire des pages et des pages de calcul toute
ma vie. J’hésitais… Boulevard Saint-Michel, j’ai croisé par hasard Pascal
Urbain, un ami d’enfance, qui m’a expliqué avec beaucoup d’enthousiasme qu’il
suivait les cours de Roland Castro à UP6 et que ses études étaient passionnantes.
Je l’ai écouté, cependant
je n’ai pu m’inscrire qu’à UP7 au Grand Palais, la seule école parisienne qui
acceptait de m’accorder des équivalences. Je n’avais aucune culture
architecturale. Ma seule référence, c’était Marina Baie des Anges, l’ensemble résidentiel réalisé par Michel
Marot et André Minangoy sur la Côte d’Azur, où ma mère avait acheté un studio
pour passer les vacances. Mais j’avais envie de faire des études intéressantes.
Sous l’immense verrière du Grand Palais, où j’étais quand même un peu perdu,
j’ai croisé des étudiants qui semblaient très introduits et capables de m’aider.
Ils m’ont demandé : « Sais-tu dessiner ? ». J’ai répondu
« non ». « Sais-tu réfléchir ? » J’ai bêtement dit
« oui » et ils m’ont conseillé d’aller chez Henri Ciriani…
D’a : Vous avez donc suivi
l’enseignement de Ciriani. Vous n’avez pourtant pas hérité de son vocabulaire
formel…
Oui. J’ai fait toutes mes études avec lui. Une vraie performance quand on connaît son niveau d’exigence. Les gens, quand ils l’apprennent, sont toujours étonnés. Mais ce que j’ai retenu de son enseignement, c’est plus une attitude, une manière d’être, plus un type d’ouverture au monde qu’un formatage. Ce qui était passionnant (...)
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