Portrait Aymeric Antoine et Pierre Dufour |
Créée en 2016, l’agence Antoine Dufour, dont le nom prête à confusion, compte bel et bien deux associés : Aymeric Antoine et Pierre Dufour, architecte en chef des Monuments historiques. La succession de nominations, récompenses et prix qu’ont engrangés les deux praticiens jalonne un parcours d’une grande densité, processus qui vient de les mener jusque sur le parvis de Notre-Dame de Paris. La stricte sélection des projets qui rentrent dans l’agence reflète les attentes de ces jeunes maîtres d’œuvre vis-à-vis de l’exercice de leur profession. |
C’est l’histoire de deux provinciaux : Aymeric Antoine est né à Brive-la-Gaillarde, Pierre Dufour à Clermont-Ferrand. Alors que l’un et l’autre sont pourtant issus d’un milieu étranger au monde de l’architecture, l’authenticité de la vocation de ces enfants du cru se fait jour dès leur plus jeune âge. Ils n’ont pas 10 ans que l’un épluche avec avidité toute publication ayant trait au bâtiment tandis que le second dévore l’Histoire d’une maison1 qu’il a chinée dans une brocante.
Les aléas bien connus de l’admission dans les écoles ont bien failli retarder leur formation. À l’automne 2005, le futur duo fait connaissance sur les bancs de l’ENSA de Clermont. Cette dernière compte des praticiens tels que Frédéric Bonnet, Simon Teyssou, ou Boris Bouchet dont l’enseignement du projet imprègne les apprentis architectes. Sur le plan intellectuel, l’école est marquée par les convictions de la philosophe Chris Younès en matière de territoire et de renaturation de l’architecture. Cet ancrage dans le monde des idées familiarise qui veut bien s’y plonger à une agilité d’esprit propre à dynamiser les contingences de la pratique professionnelle. Dès la troisième année, les deux étudiants participent à plusieurs de ces concours proposés dans les écoles, dont le concours « Construire en acier » (2007), ou le projet d’une tour à Barcelone (2009) : ils sont chaque fois nominés et remportent quelques prix. À l’orée de la quatrième année, Pierre quitte l’ENSA de Clermont pour rejoindre celle de Paris-Belleville. Il y croise Philippe Prost et Guy Desgrandchamps, avec lequel il soutiendra son diplôme. Par le biais d’une bourse Erasmus, Aymeric passe son année de master à Barcelone, épicentre d’une région où l’attirent le pragmatisme et la qualité de l’intervention sur l’existant. Embauché chez Dominique Perrault, il finira par se fixer à Paris. Il y retrouve Pierre qui, après un passage chez Obras architectes, travaille chez Marc Barani au projet de la parcelle de l’an IV. Les deux compères se frottent plus tard au savoir-faire d’agence où ils diversifieront leur champ de compétences : Dietmar Feichtinger pour Pierre, Studio KO et Pierre Yovanovitch, star de l’aménagement de luxe, pour Aymeric.
Au cours de ces années de formation dans les agences, ils obtiennent une commande de la commune de Saint-Anastasie, dans le Cantal (2014) : le réaménagement des locaux de la mairie et l’accessibilité PMR à ces derniers aboutit grâce à la pertinence de leur proposition et leur force de conviction à une redéfinition des abords de celle-ci, et de la voirie circonvoisine. Ce qui relève en définitive de l’échelle du projet urbain donnera au duo une visibilité et préfigure leur réussite à d’autres aménagements urbains.
L’année 2016 sera pour l’agence celle de tous les succès : les AJAP 2016, qui sanctionnent le démarrage en flèche de leur carrière, la nomination de Pierre à l’ENSA de Clermont-Ferrand, mais surtout, quasi à sa sortie de l’École de Chaillot qu’il a fréquentée de 2013 à 2015, sa réussite au concours des « en chef ». C’est aussi l’année où l’agence est lauréate de plusieurs concours. Celui des abords de l’abbatiale Saint-Géraud d’Aurillac scelle le destin (...)
L’Atelier de l’ours, Bellevilles, Le vent se lève !, Meat, Nommos, tout terrain, UR. Les pages … [...] |
La Soda va droit à l’essentiel lorsqu’ils parlent d’architecture. Les deux associés préfèr… [...] |
Boris Bouchet, un praticien attaché à une certaine manière de concevoir l’architecture : non co… [...] |
Installé et engagé sur ses terres natales, Jean-François Madec œuvre essentiellement en Bretagn… [...] |
Si le plaisir d’exercer son métier d’architecte dans une boutique en rez-de-chaussée vous exp… [...] |
Depuis 2022, comme dans le film de Tim Burton Mars attacks !, l’agence Mars fondée par Julien B… [...] |
Réagissez à l’article en remplissant le champ ci-dessous :
Vous n'êtes pas identifié. | |||
SE CONNECTER | S'INSCRIRE |
> Questions pro |
Quel avenir pour les concours d’architecture ? 4/6
L’apparente exhaustivité des rendus et leur inadaptation à la spécificité de chaque opération des programmes de concours nuit bien souvent à l… |
Quel avenir pour les concours d’architecture ? 3/6
L’exigence de rendus copieux et d’équipes pléthoriques pousse-t-elle au crime ? Les architectes répondent. |