Si le plaisir d’exercer son métier
d’architecte dans une boutique en rez-de-chaussée vous expose parfois aux
importuns, il peut aussi vous rendre disponible pour le voisinage. C’est ainsi
que notre conversation avec Axel André et Xavier Brunnquell fut interrompue par
quelques coups frappés au carreau de la façade. Trois mots souriants échangés
avec la voisine à travers la porte entrebâillée au sujet de la réfection des
planchers de caves de l’immeuble voisin. L’échelle semble anecdotique, tout est
pourtant là dans la méthode d’Axel et Xavier, architectes de proximité. Douceur
et soin, appliqués aux bâtiments autant qu’aux habitants. L’art de la
maintenance architecturale et sociale. |
Ayant grandi à Versailles et au Vésinet,
Axel et Xavier se rencontrent en 1986 à l’École
d’architecture de Paris La Seine, dans une atmosphère bienveillante et non
dogmatique, mais dépourvue de figures tutélaires. Diplômés chacun de leur côté,
ils explorent deux conditions d’apprentissage du métier. Moine-soldat chez
Francis Soler pour Axel, qui travaille sur des projets prestigieux, chargé
d’explorer la matérialité, mais sous l’éternel régime de la charrette. Il en
sortira épuisé et un peu désabusé. Frêle aventurier pour son propre compte,
Xavier commence par des petites choses, y trouve beaucoup de plaisir et prend
confiance malgré une forme de complexe car il reste loin des grands récits
d’architecture. Une solive à retourner et une trémie à faire dans un duplex
sont l’occasion d’appeler les Charpentiers de Paris : « Je ne
connaissais personne, j’entends parler de cette entreprise, qui est missionnée
d’office par la préfecture quand il y a des urgences structurelles. C’est
rassurant. » Surprise en venant sur le chantier : la rue est bloquée
par un engin élévateur avec une poutre en chêne qui rentre par la fenêtre.
Jubilation. Il convainc Axel de le rejoindre pour partager avec lui une loge de
concierge rue Durantin, au pied de Montmartre, en face de cette boutique qui deviendra
leur agence. Ou plutôt leur entente, car ils restent jusqu’à aujourd’hui,
administrativement, deux indépendants côte à côte (Axel en EURL et Xavier en
libéral).
Modestie et désinhibition
Restaurateur de meubles, tapissier, ébéniste, tailleur… ils décrivent les activités de leur rue comme pour signaler qu’en tant qu’architectes, ils appartiennent à la même corporation : celle des artisans. Fiers de leur métier qui se gagne par l’affection qu’on lui porte et s’apprend par la somme des expériences auquel on se soumet. Modestes d’abord : rénovations d’appartements et extensions, puis les (...)
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