Portrait de Nadège Bagard et Marc-Olivier Luron |
Depuis quinze ans, l’agence nancéenne Bagard
& Luron conçoit avec pragmatisme des bâtiments aussi élégants que fonctionnels.
Grâce à une lecture rigoureuse du contexte et des besoins, ses architectes s’attachent
à donner à l’habitant et à l’usager les moyens de s’approprier avec plaisir
l’espace qui les entoure. La force qui en résulte donne à chaque ligne et à
chaque matériau sa juste place, avec le sentiment d’une parfaite maîtrise. |
L’agence est née en 2008, quand Nadège Bagard et Marc-Olivier Luron ont décidé de mettre en commun leurs expériences passées, leurs sensibilités et leur engagement social. De leurs études à l’École d’architecture de Nancy, ils retiennent la filiation tessinoise, un enseignement fondé sur des approches critiques, sans dogmatisme, et la découverte de plusieurs figures marquantes, tels Jože Plečnik et Alvar Aalto. Profitant de l’opportunité de découvrir de nouvelles cultures européennes, ils passent chacun une année en Erasmus : au Brighton College pour Nadège, à l’école d’architecture de Barcelone (ETSAB) pour Marc-Olivier. Après leur diplôme, ils partent tous deux dans la région de Reims et acquièrent de l’expérience chez Jean-Philippe Thomas pour lui, chez Philippe Gibert pour elle.
Attachés aux territoires lorrains, ils reviennent à Nancy pour fonder
leur agence dans le faubourg des Trois Maisons, un quartier populaire plein de
vie. Nadège a été présidente de la Maison de l’architecture de Lorraine de 2012
à 2016. Marc-Olivier co-anime depuis 2019 le groupe local du Mouvement de la
frugalité heureuse et créative. À travers cet engagement dans le tissu
associatif local et les relations amicales créées sur les bancs de l’école,
l’agence s’inscrit dans la droite ligne du « Nouveau régionalisme critique »
qui naît un peu partout sur le territoire français, notamment en Lorraine et
dans le Massif central.
Une multitude de réponses pour des
architectures de la vie
Depuis leur diplôme, Nadège Bagard et Marc-Olivier Luron se répètent
souvent : « C’est nous qui nous faisons dans l’architecture, et non
elle autour de nous. » Cela explique leur attachement à l’organisation des
espaces dans un lieu. Une des particularités de l’agence est d’avoir proposé une
réponse pour chaque étape de vie, de l’accueil de la petite enfance à l’habitat
des seniors, en passant par des écoles primaires, des collèges et des logements
sociaux. À travers le contrat moral auquel ils s’astreignent, ils souhaitent
que leurs bâtiments améliorent la vie des gens. Certains accompagnent jusqu’à
l’étape ultime, comme l’humble et discret crématorium de Nancy (voir d’a
n° 275, octobre 2019). Loin d’un
symbolisme à l’atmosphère pesante, où le tragique du moment écrase les proches
des défunts, l’architecture soutient sans s’imposer. Cette attention bienveillante se traduit également par la prise en
compte des dimensions du corps dans tous les éléments d’architecture, à l’image
d’Alvar Aalto, qui a dessiné le sanatorium de Paimio pour une personne alitée.
Les allèges des résidences seniors de Batilly sont ainsi abaissées au niveau de
l’assise d’un fauteuil, les hauteurs sous plafond sont augmentées pour donner
un sentiment d’espace et les menuiseries des écoles deviennent des « baies
pour lire et apprendre ».
Une
écologie intégrée
Alors que de
plus en plus d’agences mettent en avant leurs engagements écoresponsables comme
une fin en soi, Bagard & Luron ne les abordent jamais comme un thème
autonome. « Nous sommes imprégnés
de l’attention portée à la présence du projet dans l’environnement, tout en
tirant parti du potentiel offert par chaque lieu », précise Nadège Bagard.
Ces pratiques vertueuses résultent d’une conception qui interroge avec
simplicité les notions de territoire et de circuits courts. La question de
l’énergie et de son économie ne passe pas par une surenchère technologique,
mais au contraire par des moyens naturels.
Marc-Olivier
et Nadège notent parfois sur ces sujets un certain décalage, voire un paradoxe.
Lors de la conception de la maison YP en 2011, ils avaient par exemple le
sentiment d’être en parfait accord avec les valeurs écologiques :
réhabilitation d’une friche industrielle, flexibilité du plan et réemploi des
matériaux. Mais malgré ses
performances en confort d’été et d’hiver, apportées par le grand toit et
l’espace tampon, ce projet s’accommode mal des labels énergétiques et de leurs grilles
d’évaluation fondées sur
les calculs réglementaires.
Ne prenant
pas ombrage de ce décalage avec les porte-étendards de la HQE, l’agence Bagard
& Luron revendique de manière sereine l’intelligence d’une
« écologie intégrée » que l’on retrouve dans la matérialité de leurs
projets. Si le recours récurrent au bois est rarement mis en scène de façon spectaculaire
ou ostentatoire (en bardage, par exemple), ce matériau est toujours présent en
structure et en charpente. La maxime de la juste quantité du bon matériau au
bon endroit trouve chez eux tout son sens, et s’ouvre à la mixité des matières
tout en poussant à l’innovation.
Transformer le déjà-là
Nadège et
Marc-Olivier portent un regard particulièrement pertinent sur la question de la
réhabilitation, à la fois dans leur pratique et du point de vue théorique. Ils
font partie de cette génération d’architectes qui a vu la commande publique
glisser petit à petit du « sacro-saint » programme neuf à la
transformation de l’existant. Au début de leur carrière, l’intervention sur le
patrimoine courant était souvent jugée par les agences comme une mission
mineure. « Cette attitude a engendré dans les années 1990 des réponses inadaptées
aux enjeux écologiques et sociaux, et il est urgent aujourd’hui d’adopter une
autre approche », soulignent les architectes. Eux n’ont pas hésité à
s’approprier ce type de marché dès la création de l’agence. Loin de chercher
systématiquement des projets concernant le patrimoine remarquable, ils ont suivi
leur envie de travailler à ces nouvelles complexités. Comme pour l’écologie
intégrée, cette curiosité s’est transformée en véritable expertise de la
métamorphose du déjà-là. Cela n’interdit pas l’expérimentation en alliant
rénovation et performance thermique, comme le démontrent la réhabilitation d’un
ancien relais postal en maison des associations à
Roussy-le-Village (57) et la restructuration du centre des Roises à Commercy
(55), lauréat de l’appel à projets Climaxion de la Région Grand Est.
Revitalisation des centres-bourgs
Après sa
formation d’architecte, Marc-Olivier a obtenu un diplôme de l’université de Nancy 2
sur le thème « aménagement et urbanisme en milieu rural ». Il cherche avant tout à recréer des
liens pour favoriser la revitalisation des centres-bourgs. Cela se traduit de
plusieurs manières : conception de logements pour les seniors en cœur de
village, comme à Lagney ou Batilly (54), requalification du parvis de
l’église à Longuyon (54) ou du marché couvert de Bar-le-Duc (55). Nadège
parle très justement d’opérations d’acupuncture urbaines car, tout en étant
modestes, elles apportent aux habitants un bénéfice immédiat. Le traitement des
abords et leur relation juste avec le bâti s’appliquent également à leurs
bâtiments neufs, sans que la maîtrise d’ouvrage l’ait explicitement demandé.
Pour la restructuration et l’agrandissement de l’ensemble périscolaire,
médiathèque et école maternelle de Pulligny (54), l’agence a ainsi
complètement repensé les liaisons avec le tissu existant. Cette approche à
l’échelle du territoire rural est également enrichissante dans la relation très
étroite créée avec les acteurs locaux, en particulier les équipes des CAUE.
Dépasser la
pratique d’agence pour nourrir sa conception
Nadège, qui enseigne à l’École d’architecture de Nancy depuis 2007, y
crée de nombreuses passerelles avec sa pratique d’agence. Son enseignement
porte ainsi sur les enjeux contemporains de l’habitat, comme la reconfiguration
des HLM des Trente Glorieuses et l’adaptation au vieillissement de la
population. Son atelier de projet intitulé « Domus Lab » met les
étudiants aux prises avec des contextes réels, en immersion in situ et en contact avec les
parties prenantes. Ils éprouvent ainsi, par une mise en pratique spécifique, la
difficulté de vivre dans des espaces non adaptés ou déqualifiés. Selon Nadège,
« ils en ressortent parfois un peu ébranlés dans leurs certitudes, mais
avec un réel élan pour s’engager dans leurs futures pratiques ». Son objectif
est de mettre en relation l’enseignement, les apports de la recherche et les
acteurs de terrain afin de rendre visible tout le potentiel de l’architecture,
bien trop peu utilisé dans un contexte social et environnemental alarmant.
Marc-Olivier trouve dans son implication au sein du Mouvement de la
frugalité heureuse et créative une manière productive et stimulante de participer
aux débats de la profession. Il collabore ainsi avec son confrère et ami
Christophe Aubertin au développement des journées d’échange sur l’art de
construire de manière frugale sur le territoire lorrain. Il anime également un
groupe de travail pour favoriser et fédérer les initiatives autour du réemploi,
sujet qu’il maîtrise par son expérience, notamment avec la réhabilitation de la
maison VA à Nancy. Une synergie entre acteurs locaux animés de la même
volonté de « faire ensemble » est en train d’émerger.
Pédagogie
d’agence, gestion des équipes et transmission
Bien qu’elle soit organisée autour d’un couple composé de deux fortes
personnalités, l’agence a une structure très horizontale. L’effectif moyen de
huit personnes permet un fonctionnement idéal dans le processus collaboratif.
L’open space disposé autour d’un îlot central favorise échanges et débats.
L’équipe est majoritairement jeune et l’effectif régulièrement renforcé par un
candidat HMO et un ou deux stagiaires. Un moyen complémentaire de transmission
pédagogique…
Le travail en volume est une autre spécialité de Bagard & Luron.
Les maquettes de recherches, d’études, de rendus, de charpentes ou de détails
sont présentes dans chaque espace vide de l’agence. Nadège et Marc-Olivier
défendent le côté engageant de cet outil : « Chacun est capable de
comprendre un volume réel en le découvrant à son rythme, alors qu’une maquette
numérique peut être ressentie comme “autoritaire” dans sa lecture. » Une
maquette est également un excellent moyen de fédérer lors de réunions publiques
ou d’expliquer le projet aux artisans.
La recherche
de la rationalité en plan passe par la définition très en amont d’une trame
constructive maîtrisée et contrôlée. Pas question de subir post-esquisse les
contraintes des bureaux d’études ! Les architectes sont donc attentifs de
manière précoce à la juste place des éléments techniques, ce qui permet de les
intégrer de manière naturelle dans les espaces. La question de la migration vers la démarche BIM a été, comme toujours,
longuement débattue par l’ensemble de l’équipe. D’abord résistants et
réfractaires au remplacement du dessin par l’assemblage d’éléments issus de
bibliothèques, avec tous les effets pervers induits, les membres de l’agence
ont récemment sauté le pas afin de pouvoir être opérants sur des projets de
plus grande envergure. Convaincus du gain de temps sur le chantier, ils sont
malgré tout restés fidèles à leurs valeurs, en cantonnant cet outil à son
simple rôle de production. Aujourd’hui encore, la conception chez Bagard & Luron
reste une affaire de recherche, de concertation et de dialogue afin de dégager
le plan parfait sur calque avant la moindre ligne tracée sur écran.
Maison
YP, Épinal (88)
La maison YP cristallise le principe d’une
« écologie intelligente » porté par l’agence Bagard & Luron.
Construite en 2011 à Épinal, sur le site d’une ancienne laverie, elle interroge
à la fois la question du réemploi et la notion d’habitat. Dans une halle
existante à double travée, les architectes ont installé deux entités
indépendantes en ossature bois, contenant respectivement une zone pour le jour
et une autre pour la nuit. Entre les deux se succèdent en enfilade des espaces
non chauffés, éclairés par les verrières existantes en toiture. Ils forment une
diagonale qui structure et distribue l’espace, de l’entrée jusqu’au jardin
suspendu situé à l’extrémité opposée. Pour les architectes, « ce volume
libre, dont la fonction est en constante redéfinition, apporte tout son sens au
projet. Tantôt jardin d’hiver, tantôt cour couverte, cette forme en creux du
projet est sans cesse traversée, investie, utilisée, parcourue ».
Du point de vue thermique, il y a une
recherche d’optimisation de la dépense : seuls les volumes en bois sont
isolés, le reste de la halle agissant comme une vaste zone tampon. On imagine
aisément comment le plan pourra évoluer, s’agrandir ou se rétrécir au cours des
années. La dualité du projet est également incarnée par sa matérialité. Les
poteaux et la charpente métallique, la couverture en tuiles et les plaques
d’acier brut au sol apportent une rugosité industrielle. Les architectes
voulaient créer « un contraste avec les volumes aux parois d’une matité
blanche presque abstraite », dévoilant derrière les pans vitrés des
espaces de vie dépourvus de tout décor.
Dans ce type de lieu, la recherche d’une
économie de moyens pour un maximum de lumière et de confort est complexe. La
maison YP répond à la question de la juste place de l’habitant dans le
processus de conception, et à la nécessité d’une certaine connivence dans les
idées, les envies et les sensibilités entre le client et ses architectes.
[ Maîtrise d’ouvrage : privé
Maîtrise d’œuvre : Bagard & Luron
architectes
Surfaces :
135 m2 habitables et 300 m2 avec les jardins
d’hiver
Livraison :
2012 ]
Dix
maisons pour seniors et aménagement du centre-bourg, Batilly (54)
Le projet est implanté sur un ancien pré en
pente, relativement enclavé au centre du village de Batilly. Transformant cette
contrainte en force, l’agence Bagard & Luron a créé un ensemble
autonome qui redonne du sens au lieu. L’opération a permis de fédérer une
communauté de voisins, créant ainsi les conditions favorables aux interactions
sociales qui donnent vie à cet ensemble résidentiel. De nouvelles liaisons ont
été établies avec le village sous forme de cheminements piétons et de percées
visuelles, en particulier vers l’église.
Proposant une relecture du village lorrain
traditionnel, les parcelles des dix maisons sont traitées telles des lanières
le long d’un espace de circulation partagé, agrémenté d’espaces
végétalisés. Vers l’espace public, chaque logement dispose d’un jardin
d’entrée et d’un abri à voiture. Les cuisines, séparées du séjour, sont
systématiquement orientées vers l’espace public. Les salons sont prolongés sur
l’arrière par une terrasse, ombragée par une treille et entourée d’un jardin.
La surface relativement modeste des cinq T2 et des cinq T3 est contrebalancée
par des dispositifs qui donnent du caractère aux pièces de vie. Dans le séjour,
le haut plafond sous charpente en bois offre un espace généreux. Les dimensions
ont été étudiées pour faciliter la vie des seniors : les portes sont
larges et leur nombre réduit au strict minimum ; l’allège de la fenêtre
des chambres est à la hauteur de l’assise d’un fauteuil.
Cette architecture échappe à la question du
style en faisant logiquement corps avec le lieu par son intégration urbaine,
tout en ayant une identité propre dans sa matérialité grâce à la mixité entre
brique et bois. Dans les maisons qui ne disposent pas d’une ouverture au sud,
nécessaire pour une optimisation bioclimatique, un lanterneau capte les rayons
solaires. La répétition des volumes, particulièrement en toiture, permet
d’affirmer l’appartenance des habitations à une même opération tout en
proposant un projet qui s’insère harmonieusement dans le paysage.
[ Maîtrise d’ouvrage : commune de
Batilly
Maîtrise d’œuvre : Bagard & Luron
architectes, Etico, Eole Ingénierie
Surface : 660 m2 shab
Coût :
1 836 000 euros HT
Livraison : 2019 ]
Unité Alzheimer, Ligny-en-Barrois (55)
À Ligny-en-Barrois, le bâtiment qui accueille les
patients atteints de la maladie d’Alzheimer a été construit face à l’Ehpad, de l’autre côté du boulevard. Glissé entre les arbres
sur un terrain bordant le canal de la Marne au Rhin, il offre à ses résidents
une ambiance calme et bucolique. Les 26 chambres sont réparties
dans deux ailes symétriques organisées chacune autour d’un patio triangulaire,
qui apporte les bénéfices de la lumière naturelle et du végétal au cœur du
projet. Entre les deux unités sont regroupés les équipements communs : les
salles de soins et le vaste espace qui s’ouvre en éventail vers le sud. De la terrasse qui s’étend devant cette salle à manger
s’ouvre une perspective sur le cours d’eau, le petit port et les
montagnes environnantes.
Les
résidents présentent des déficits moteurs, sensoriels et cognitifs. Le jardin
thérapeutique leur apporte des stimulations par les odeurs et les couleurs. Il
est composé d’un espace de jardinage avec des plantes aromatiques, d’un carré
fleuri et d’un belvédère sur l’embarcadère. Il n’est clos que par des ganivelles de
châtaignier, qui bloquent le passage pour
des raisons de sécurité, mais laissent sur le paysage une vue dégagée.
[ Maîtrise d’ouvrage/AMO : Ehpad
de Ligny-en-Barrois, SEBL
Maîtrise d’œuvre : Bagard & Luron
architectes, en collaboration avec Thiénot Ballan Zulaica (architectes
mandataires) et ACT Paysage
Surface : 1 195 m2
utiles et aménagements paysagers
Coût :
2 790 000 euros HT
Livraison : 2016 ]
Groupe
scolaire, Ochey (54)
La commune d’Ochey, en Meurthe-et-Moselle,
est connue pour son active base militaire aérienne. La question de l’acoustique
y est une véritable contrainte, en particulier pour un groupe scolaire.
L’habitude et les présupposés techniques auraient commandé un projet en béton
lourd et massif, mais l’agence Bagard & Luron a convaincu le maître
d’ouvrage d’édifier un bâtiment entièrement en ossature bois.
Réinvestissant une parcelle d’angle au centre
du village, le nouvel équipement crée une suture au sein du bâti existant. Le
front de rue est conservé, mais l’espace paysager et récréatif, sur lequel les
salles de classe s’ouvrent au sud, offre une respiration sur l’arrière. La
volumétrie est compacte malgré un décrochement dans la toiture : partie en
terrasse à l’arrière, forte pente côté rue. Cette solution astucieuse permet
d’apporter un éclairage naturel à la circulation centrale, qui distribue les
espaces tout en captant les calories du soleil.
Les façades à ossature bois ont reçu une
finition en enduit de couleur claire, qui souligne le travail de composition
volumétrique. Seul le préau, équipement ludique pour les enfants, travaille le
bois de manière architectonique, avec des entrelacements créant des jeux
d’ombres. À l’intérieur des salles de classe, les poutres apparentes entrent en
résonance avec le mobilier en panneaux trois plis d’épicéa et les menuiseries
en mélèze massif.
[ Maîtrise d’ouvrage/AMO : SIS Moutrot-Ochey-Crézilles,
communauté de communes Pays de Colombey et du Sud toulois
Maîtrise d’œuvre : Bagard & Luron
architectes, Barthès Bois, Eole Ingénierie, Venathec,
Touzanne et associés
Surface : 420 m2
Coût :
850 000 euros HT
Livraison : 2018
Lauréat du prix régional Grand Est de la
construction bois 2019 ]
Accueil périscolaire et
restauration collective, Fontoy (57)
Le projet pour le nouvel accueil périscolaire
et la restauration collective de Fontoy, en Moselle, traduit deux
préoccupations majeures de Bagard & Luron : la revitalisation
d’un tissu existant et l’extrême rationalité du plan. Le nouveau bâtiment,
implanté sur un terrain irrégulier à la topographie très marquée, est totalement
de plain-pied. Les deux entités du programme sont réunies sous une vaste
couverture, qui efface complètement le bâtiment au sein du paysage alentour,
composé de jardins et de vergers en terrasses. Seuls une
« île-volcan » et trois canons à lumière émergent de cette toiture
végétalisée, signalant le caractère public de l’équipement.
Le périmètre des
bâtiments suit le contour de deux grandes courbes. La première
s’adresse à l’espace public et borde la placette. La seconde, intérieure,
définit la cour d’école en un demi-cercle embrassant la rangée de platanes. Ces
deux façades se répondent du dedans au
dehors, jouant la continuité entre
la place et la cour, grâce au péristyle qui donne au bâtiment son
identité. Ses colonnes en bois participent autant à la structure qu’à
l’ornementation. Le traitement du pied des poteaux, qui reposent sur de
magnifiques bulbes en pierre, nous rappelle l’intelligence des charpentiers
chinois ou japonais.
L’intérieur se distingue par une unité dans la matérialité : la plupart
des ouvrages et le mobilier sont en bois. Outre un lien avec la cour de
récréation et des liaisons aisées avec l’école, chaque entité du programme
dispose d’une vue et d’un accès vers de petits espaces paysagers. Depuis le
préau, un escalier permet l’échappée vers les jardins pédagogiques étagés dans
le terrain en pente.
[ Maîtrise d’ouvrage/AMO : commune
de Fontoy, MATEC
Maîtrise
d’œuvre : Bagard & Luron architectes, Sibeo ingénierie, Venathec
Surfaces :
1 000 m2 utiles, 640 m2 aménagements
extérieurs
Coût :
2 311 000 euros HT
Livraison :
2022 ]
Transformer
ce qui est déjà-là
Depuis sa création, l’agence Bagard & Luron
apprécie la transformation du « déjà-là », que le patrimoine soit
remarquable, tel le centre des Roises de Commercy, ou ordinaire, telle la
grange devenue maison associative et intergénérationnelle à Roussy-le-Village. Les
deux projets ont été guidés par la recherche de la justesse des solutions
apportées pour le bien commun, l’action sociale et le tissu associatif.
Le centre des Roises, une ancienne école de
filles convertie en maison des associations, fait partie du patrimoine
remarquable que les habitants de Commercy connaissent et identifient. La
valorisation du bâti existant (conservation du « classicisme » des
façades et respect des modénatures) devait s’accompagner de celle de l’entrée
principale à travers la création d’un parvis pour reconnecter l’ensemble
immobilier avec le tissu urbain. Une opération de suture semblable est réalisée
avec le parc voisin. Le ruisseau des Roises, qui était canalisé, a été partiellement
remis à jour. À l’intérieur du bâtiment, la structure et certains matériaux ont
été conservés pour tirer le meilleur parti du déjà-là et optimiser les coûts.
Un travail de fond a été engagé pour intégrer un ascenseur dans le volume
existant en prenant en compte de fortes contraintes spatiales et structurelles
afin d’éviter une gaine extérieure portant atteinte à l’édifice. Les nouvelles
géométries sont simples. Le plan fonctionnel permettra des évolutions,
notamment grâce à la juxtaposition de salles banalisées.
À Roussy-le-Village, la maison associative et
intergénérationnelle s’est installée dans les anciennes écuries d’un relais de
poste implanté en limite de la commune. Au-delà, la vue se dégage vers un pré
inondable, une lisière d’arbres et le lit de la rivière Altbach. Le beau volume
de la grange était parfait pour accueillir la salle multi-activités, tandis que
le reste du programme prend place dans une extension compacte. Son gabarit,
inférieur à celui de l’existant, permet une intégration douce en relation
étroite avec les aménagements extérieurs. Les murs en moellons ont été isolés
avec de la laine de bois qui laisse migrer la vapeur d’eau. À l’intérieur, un
encadrement en bois transforme les menuiseries en véritables « baies à
habiter ». À l’extérieur, leur dessin est souligné par un élégant travail
de cadres en acier Corten. Le parking, déporté en contrebas du site, est traité
comme une terrasse et participe à la gestion de la zone d’expansion des crues.
Centre
des Roises, Commercy (55)
[ Maîtrise d’ouvrage/AMO : ville de
Commercy, MP Conseil
Maîtrise
d’œuvre : Bagard & Luron architectes, Etico, Eole ingénierie, Touzanne
et Associés, Venathec, Bureau Prevenssion
Surface :
955 m2 utiles
Coût :
2 982 000 euros HT
Livraison :
2021 ]
Maison
associative et intergénérationnelle, Roussy-le-Village (57)
[ Maîtrise d’ouvrage/AMO : commune de
Roussy-le-Village, MATEC
Maîtrise
d’œuvre : Bagard & Luron architectes, Barthès Bois, Eole ingénierie,
Touzanne et Associés, Venathec
Surface :
720 m2 utiles
Coût :
2 070 000 euros HT
Livraison :
2021 ]
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