Architecte : DATA Rédigé par Karine DANA Publié le 20/05/2022 |
Ce projet méticuleux de transformation d’un bâtiment mixte de la fin du XIXe siècle est emblématique de l’approche de l’agence DATA, qui défend une conception de l’architecture où l’espace se pense avant tout à partir de la structure.
Situé en plein cœur de Paris, l’édifice dont héritent les architectes fut réalisé en 1887 par Julien Morize sur l’avenue Parmentier. Destiné, à l’origine, à abriter les activités de l’entreprise Bengel, tant industrielles (stockage, fabrication, manutention), administratives (siège social, bureaux), que sociales (logements des gérants propriétaires aux premier et deuxième étages), l’ensemble a été peu à peu modifié par des ajouts successifs au gré de l’évolution des besoins de ses utilisateurs. Au fil du temps, sa programmation s’est réduite, jusqu’à ne plus accueillir que des espaces de bureaux. Les derniers en date étaient ceux d’une association évoluant suivant une configuration vieillissante de type bureaux individuels cloisonnés avec faux plafonds 60 x 60 cm et sol collé. Prescrit initialement par le Groupe Terrot, le nouveau cahier des charges a porté sur la conception d’un nouveau lieu de travail agréable, ouvert et lumineux, plutôt en open space, et la création de deux niveaux de sous-sol destinés à accueillir des espaces partagés tels que des salles de réunion, un auditorium, et une salle de sport. Revendu à une société immobilière en cours de réalisation, le bâtiment est aujourd’hui occupé par la société Regus, spécialisée dans la location d’espaces de travail « prêts à l’emploi », aussi bien sous la forme de postes de travail individualisés que de plateaux de bureaux.
Pour répondre à l’implantation de ce nouveau programme d’espaces de travail, les architectes sont partis de la capacité d’origine du bâti. Dans le but de retrouver la clarté et la force du lieu, mais aussi de préserver l’identité patrimoniale de ce bâtiment, ils ont opéré ici par soustraction, libération et optimisation des espaces. Ainsi, pour renouer avec la simplicité d’ordonnancement de la composition originelle, ils ont déposé les constructions et adjonctions apparues au fil du temps, tout comme les cloisons obstruant les plateaux, installées dans les années 1980. « La méthode architecturale proposée ici est pragmatique et rigoureuse. Elle s’appuie sur un travail d’analyse précis, sur une approche d’économie architecturale et sur une hiérarchisation des interventions : utiliser l’existant au plus près de ses capacités et ne pas intervenir à contresens des espaces et des structures existantes. Réutiliser tout ce qui peut servir. Estimer le coût architectural de chaque intervention, en recherchant toujours l’optimisation. Nous souhaitions également revaloriser les bâtiments existants par une restauration minutieuse de tous leurs éléments architecturaux (corniche, façades, modénatures, etc.), fortement altérés par les aléas climatiques et différentes constructions ultérieures. En nous appuyant sur une expertise et un diagnostic précis, nous avons proposé une remise en état en nous référant aux techniques traditionnelles », expliquent les concepteurs. Les surfaces développées sur les trois niveaux supérieurs ainsi libérés laissent apparaître la construction en briques, les poteaux acier et les fermes de la charpente d’origine. Les passages de fluides laissés apparents jouent avec la variété des éléments constitutifs de la structure.
En complément de cet état d’origine révélé et afin d’améliorer la circulation horizontale et verticale du bâtiment, les architectes créent un noyau de circulation dans l’aile nord-est de l’existant. Et pour optimiser l’occupation de l’ensemble, ils ajoutent donc un niveau de sous-sol. Dédié aux espaces collectifs, il est éclairé par une verrière. « Cet élément architectural neuf, avec une empreinte réduite, permet les espaces et corps de bâtiments existants de s’articuler entre eux, et aux programmes de se développer », argumentent les architectes, qui prolongent ainsi l’histoire de ce patrimoine industriel parisien.
Maîtres d'ouvrages : Groupe Terrot
Maîtres d'oeuvres : DATA Architectes (architectes mandataires) ; Albedo (BET fluides) ; Mazet (BTP bureau de contrôle, consultants économistes) ; EVP (structure)
Surface : 2 543 m2
Coût : 6 millions d’euros HT
Calendrier : 2018-2022
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