Architecte : nara Rédigé par Maryse QUINTON Publié le 14/05/2022 |
À Barr, en alsace, l’agence nara s’est attachée à révéler les qualités intrinsèques d’une vieille bâtisse pour la transformer en restaurant gastronomique. comme dans l’assiette, l’architecture agit avec justesse, composant avec le potentiel de chaque ingrédient existant pour le valoriser.
À une trentaine de kilomètres de Strasbourg, Barr est située au pied du massif des Vosges, sur la route des vins d’Alsace. Capitale viticole, la commune est notamment connue pour son grand cru kirchberg-de-barr. À l’origine du restaurant « enfin » se trouve une bâtisse du XIXe siècle – une usine à chaussures devenue menuiserie –, qu’il s’agissait de transformer en un établissement gastronomique de trente couverts. Après une première adresse à Strasbourg auréolée de succès, fondée sur le concept d’un menu unique, la propriétaire souhaitait commencer une nouvelle aventure dans un environnement plus rural, un bâtiment plus vaste et plus proche des producteurs. Clients fidèles de l’enseigne strasbourgeoise, les architectes de nara, Olivier Nicollas et Benjamin Rocchi, ont été missionnés pour transformer les lieux, alors qu’ils venaient tout juste de créer leur agence après avoir travaillé ensemble chez Dominique Coulon & associés. Chez « enfin », la nature guide la carte, qui évolue en fonction des saisons, de ce qui est disponible localement, se refusant à toute importation étrangère. Cette volonté de faire avec l’existant a aussi guidé le projet architectural. Les architectes strasbourgeois ont ainsi cherché à valoriser les qualités originelles du bâtiment, notamment sa volumétrie et la patine de ses matières (bois, fonte, plâtre), la sous-face du plancher haut, mais aussi les ouvertures logées dans l’épaisseur des murs. La première décision fut de préserver au maximum l’intégrité et l’histoire de l’édifice, avec des interventions raisonnées et, surtout, indépendantes de la structure de l’édifice. « Nous souhaitions conserver l’atmosphère initiale, montrer un maximum de linéaire de façade pour que le plan carré soit toujours perceptible, expliquent-ils. Il y avait cette volonté de ne pas fermer l’espace, que les choses ne s’arrêtent jamais de façon nette. » La cuisine prend place au cœur du projet, dans une mise en scène volontairement ouverte, en lien direct avec les clients. L’écran de cantonnement de cuisine, très fin, est habilement habillé de miroir de manière à s’effacer. Cette cuisine dotée d’un comptoir forme, avec l’espace dédié à la « plonge » et les toilettes, un volume opaque et bas, s’appuyant au fond du bâtiment mais indépendant des murs périphériques existants. Exempt de cloisonnement, le restaurant s’articule cependant en différents espaces : la salle de restauration, le salon d’accueil et l’entrée. Cette dernière est matérialisée par un rideau sur un rail circulaire, formant un sas pour les clients qui ne découvrent les lieux que dans un second temps. Pour isoler acoustiquement et thermiquement la salle de restauration, les architectes ont fait de la partie basse un cocon homogène dans ses teintes et son toucher. L’isolation thermique et la correction acoustique sont assurées par la moquette posée au sol qui se retourne sur les murs jusqu’à 2 m de hauteur, sous la forme de parois habillées d’un feutre tendu. En partie supérieure, murs et sous-face du plancher haut ont seulement été nettoyés : leur apparence brute a été conservée. De même, les quelques fissures ont simplement été rebouchées et non effacées. Les architectes ont également accompagné le choix du mobilier. Il se compose notamment de chaises Wishbone CH24, de tables réalisées sur mesure avec un artisan local qui travaille le cuir, mais aussi une grande table dessinée par nara, constituée de planches de frêne récupérées sur place, dans les combles de la menuiserie.
Maîtres d'ouvrages : privé
Maîtres d'oeuvres : nara
Entreprises : G2I (assainissement) ; J2G (gros œuvre) ; Girold (charpente bois) ; SEMAK (menuiserie extérieure acier et serrurerie) ; Kems Plafonds (plâtrerie) ; Glady (menuiserie intérieure) ; VLB (revêtements muraux en feutre) ; CGC (carrelage) ; Décorial (moquette) ; Peintures Schwartz (nettoyage et peinture)
Surface SHON : 200m2
Coût : 350 000 euros HT
Calendrier : études : mai 2020 à novembre 2020 ; chantier, décembre 2020 à juin 2021
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