(4/10) Ferrier Marchetti Studio : hôtel de la Région Île-de-France, Saint-Ouen

Architecte : Ferrier Marchetti Studio
Rédigé par Karine DANA
Publié le 25/05/2022

Cette opération tertiaire en milieu dense est caractérisée par l’interaction de ses grandes séquences intérieures et extérieures, proposant aux utilisateurs un lien permanent à la ville, à des jardins et à la lumière naturelle.

 


Implanté dans le nouveau quartier des Docks et à proximité de la mairie de Saint-Ouen, le siège de la Région Île-de-France – une institution au service des habitants – est composé de deux bâtiments reliés par une passerelle haute en surplomb de la rue Simone-Veil. L’un donne sur le boulevard Victor-Hugo, qui débouche sur la place de la République, et l’autre, au nord, sur la rue de l’Hippodrome. 

En retrait par rapport à l’alignement sur rue, côté boulevard, le premier bâtiment est précédé d’un jardin. D’une trentaine de mètres d’épaisseur, celui-ci fait office de seuil assez bienvenu dans ce quartier fort dense et sur cet axe très passant. Tel un espace d’accueil en plein air, il se prolonge dans les deux édifices sous forme d’un jardin en patio et d’un jardin suspendu. Ces deux séquences de paysage intérieur sont conçues pour travailler, se rencontrer ou cheminer. Jouxtant les masses construites, ces grands espaces de plein air ont une fonction de transparence, de rafraîchissement et aussi d’ambiance. 

Le bâtiment en proue est constitué de six niveaux de bureaux de plus de 2900 mposés sur un socle vitré de 8 m de hauteur. L’hémicycle, la grande salle polyvalente et la salle des pas perdus s’organisent dans ce vaste volume en double hauteur, transparent et baigné de lumière naturelle. Le jardin traversant donne sur le boulevard : 3370 md’espaces verts en pleine terre et 3350 mde toitures et de terrasses végétalisées incarnent la vitrine publique de la Région Île-de-France. Le dernier niveau abrite le bureau de la présidence, lequel se prolonge par une terrasse tutoyant les vues panoramiques sur Paris et sa périphérie. 

Le bâtiment donnant sur la rue de l’Hippodrome, quant à lui, offre sept niveaux de bureaux sur plus de 4000 mposés sur un socle vitré. Il est constitué de quatre pavillons articulés autour du jardin suspendu traversant. Telle une fenêtre donnant sur le paysage faubourien environnant, ce grand vide est bordé de platelage bois au pied des façades du bâtiment, au centre duquel il s’immisce. Propice à une circulation aisée des collaborateurs, il favorise l’expérience de la vie collective au quotidien. Le socle de cet édifice regroupe deux halls d’entrée indépendants et les services dédiés aux utilisateurs : deux restaurants, une cafétéria, une salle de fitness, un showroom, une conciergerie, une salle de conférence et son foyer (classés ERP de 5catégorie). L’ensemble est agrémenté par 2200 mde terrasses et d’espaces plantés accessibles aux usagers qui occupent les 2315 postes de travail. « Pour ce bâtiment, nous souhaitions impérativement mettre les bureaux en relation avec un jardin. Dans ces immeubles tertiaires situés en ville, trop souvent introvertis, il est nécessaire qu’il y ait une sensation de paysage, des ouvertures sur l’extérieur et un rapport à la ville. Mais sur cette parcelle extraordinairement dense,
il n’y avait pas de place pour un espace extérieur. Nous avons donc pris le parti de soulever tout le bâtiment sur pilotis et de glisser un jardin dessous », explique l’architecte.

Ces grandes séquences intérieures sont introduites par un dispositif architectural en arcades visibles depuis le boulevard Victor-Hugo. Leur impact est modulé par une implantation perpendiculaire à la façade et leur bardage métallique perforé, apportant légèreté et vibrations. Le système de doubles façades qui enveloppe de façon unitaire les deux édifices crée lui aussi des effets de profondeurs visuelles, tout en proposant des variations d’une façade à l’autre dans la modénature et le motif des panneaux.
Confié à l’agence Saguez & Partners, l’aménagement intérieur des espaces de travail relève de l’exploitation de la grande flexibilité des plateaux. Destinée au départ à créer des bureaux « en blanc », cette opération a été pensée suivant une stratégie d’optimisation constructive et de souplesse d’organisation, permettant de multiples configurations. À l’intérieur, pas de bureaux individuels mais des espaces de travail ouverts, connectés, confortables et baignés de lumière naturelle, parfois organisés en flex office, un mode de fonctionnement encore rare dans les institutions publiques.



Maîtres d'ouvrages : Nexity Immobilier d’Entreprise
Maîtres d'oeuvres : Ferrier Marchetti Studio ; équipe : Francois Marquet, Valérie Garachon avec Maxime Perrin, Marion Bernard, Léa Giraud, Louise Laugier, Laila Atie - Paysagistes : Ferrier Marchetti Studio et D’ici là – BET structure : Artelia Bâtiment et Industrie – BET façade : Façades Design Ingénierie ; RFR – Architecture intérieure : Denu Paradon Architectes (hémicycle et foyers) ; Saguez & Partners (space planning bureaux)
Surface :  300 m2
Date de livraison : 2021

Ferrier Marchetti Studio : hôtel de la Région Île-de-France, Saint-Ouen<br/> Crédit photo : BOEGLY Luc Ferrier Marchetti Studio : hôtel de la Région Île-de-France, Saint-Ouen<br/> Crédit photo : BOEGLY Luc Ferrier Marchetti Studio : hôtel de la Région Île-de-France, Saint-Ouen<br/> Crédit photo : BOEGLY Luc Ferrier Marchetti Studio : hôtel de la Région Île-de-France, Saint-Ouen<br/> Crédit photo : BOEGLY Luc Ferrier Marchetti Studio : hôtel de la Région Île-de-France, Saint-Ouen<br/> Crédit photo : BOEGLY Luc Ferrier Marchetti Studio : hôtel de la Région Île-de-France, Saint-Ouen<br/> Crédit photo : BOEGLY Luc Ferrier Marchetti Studio : hôtel de la Région Île-de-France, Saint-Ouen - Plan masse<br/> Crédit photo : DR

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