Architecte : HBAAT Rédigé par Karine DANA Publié le 26/05/2022 |
Pour aménager cet espace historique contraint présentant des situations spatiales très diversifiées, les architectes sont revenus à la force du patrimoine existant du XIXe siècle. Ils réalisent une opération de transformation sur mesure, au moyen de dispositifs architecturaux dessinés au plus près des nouveaux besoins.
Installée depuis 1972 dans l’aile de Flore du palais du Louvre, l’École du Louvre (fondée en 1882) s’était vue attribuer à la fin des années 1990 un espace aménagé par l’architecte Antoine Stinco en 2000. Développé sur 1 300 m2, le tout récent projet de transformation et d’optimisation d’une partie de ses espaces cherche à répondre aux nouveaux besoins de l’école au regard de sa croissance, de ses évolutions pédagogiques et des changements des pratiques étudiantes. Portée par l’agence HBAAT, cette intervention concerne la rénovation de la bibliothèque et de la cafétéria, le réaménagement des services documentaires et informatiques, et la création d’un centre de recherche. N’aspirant pas à une continuité d’écriture avec celle de leur prédécesseur, les architectes sont revenus à l’essence même de la structure de l’aile de Flore, qui faisait à l’origine partie de la Grande Galerie reliant le Louvre au palais des Tuileries, avant son remaniement en aile par Charles Percier et Pierre-François-Léonard Fontaine au début du XIXe siècle. Ainsi, ils conçoivent leurs aménagements de manière très spécifique et différenciée selon la spatialité, la monumentalité et la lumière naturelle dont ils héritent. « Au-delà d’une réponse adaptée à une programmation précise et exigeante, notre ambition architecturale fut celle d’une démarche radicale de clarification, visant à magnifier les volumes originels noyés dans une succession d’aménagements intérieurs. L’architecture du XIXe siècle se révèle dans la voûte et la pierre calcaire jaune, les continuités de murs et de plafonds, les murs épais en pierre striée, le sol en comblanchien, la lumière tamisée liée à l’encaissement de la bibliothèque dans le saut du loup », explique l’architecte Heleen Hart. La pierre existante – nettoyée et révélée – devient ici le catalyseur des nouvelles ambiances. Cette valorisation de la pierre dans sa matérialité, sa teinte naturelle et ses variations de texture, est soutenue par l’apport de pièces en chêne menuisées. Du mobilier a été créé sur mesure pour l’ensemble de la bibliothèque et de la cafétéria, afin de répondre à diverses formes d’usage : carrels, rayonnages sur alcôves, bureaux et casiers, coffres pour équipements techniques, tables de travail avec luminaires et commandes intégrées, etc. La multiplicité des situations et l’unicité des détails apportent force et clarté, tout en octroyant des supports d’usage de qualité.
Réinstallée sur l’ensemble de la Grande Galerie, dont la halle a été libérée, la bibliothèque est ouverte à tous les publics. De fait, la jauge de sa salle de lecture a été augmentée, de 101 à 156 places, dont 74 collectives pour le travail en petits groupes. La consultation des ouvrages des magasins est désormais en accès libre. Par la diversité des situations d’assise et d’intimité, l’espace neuf de la bibliothèque s’adapte aux nouvelles manières de travailler. « Une bibliothèque n’est plus seulement un endroit où l’on lit. C’est un espace fondamental dans la vie d’un élève de l’école. Plus qu’un passage obligé, c’est la place de l’autonomie intellectuelle, enrichissant l’approche sensible des œuvres par les lectures et les recherches qui permettent de comprendre en profondeur ce que l’on voit, de compléter les cours, les travaux dirigés, les séminaires », décrit Claire Barbillon, directrice de l’École du Louvre.
Agrandie, la cafétéria suscite de nouvelles formes d’appropriation, grâce à la mise en œuvre d’un escalier-estrade et de tables modulaires faciles à déplacer. Situés à l’entresol, les services documentaires sont réorganisés assez radicalement. Autrefois dédié à une photothèque et à une diapothèque, l’espace existant a été divisé dans sa longueur au moyen d’une grande paroi vitrée légère en menuiserie acier, finement dessinée. Suivant la géométrie complexe de la voûte, cette nouvelle partition permet de confronter deux systèmes constructifs et de multiplier les possibilités d’usage tout en maintenant des apports lumineux homogènes. Suivant une économie d’intention revendiquée, cette grande ligne ordonnatrice dialogue avec l’existant et la nouvelle architecture. Le centre de recherche prend place, quant à lui, au centre de ce dispositif, accompagné d’une nouvelle salle de formation.
Ces travaux, réalisés en un temps très court et qui plus est durant la pandémie de covid, ont pu aboutir grâce à l’aide d’un mécénat exceptionnel pour une institution d’enseignement, celui de Majid Boustany, président de la Francis Bacon MB Art Foundation.
Maîtres d'ouvrages : École du Louvre – Maître d’ouvrage délégué : Oppic
Maîtres d'oeuvres : Hart Berteloot Atelier Architecture Territoire – Économistes et ingénieurs associés : Becquart – Ingénierie, conseil développement durable : Inddigo SAS – Assistance à maîtrise d’ouvrage : RISK control BC, ACOR études CSPS
Entreprises : Edile Construction (démolition, gros œuvre, plâtrerie, sols, peintures) ; Somen (serrurerie) ; Chapelle (menuiseries intérieures) ; Léon Grosse Électricité Maintenance (électricité CFo-Cfa-SSI) ; Axima Concept (CVC Plomberie)
Calendrier : consultation : novembre 2019 ; livraison : janvier 2022
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