Architecte : DAS STUDIO Rédigé par Karine DANA Publié le 27/05/2022 |
Pour la restructuration de cet espace de travail standard, les architectes développent une stratégie de projet sur mesure, du mobilier au luminaire, qu’ils produisent au sein même de l’agence. Cela permet à chaque utilisateur de maîtriser son propre confort.
Cette opération de réhabilitation prend place au rez-de-chaussée d’un immeuble de logements typique des années 1990, lequel accueillait déjà des bureaux. Les architectes ont hérité d’un plateau caractérisé par ses faux plafonds, sa multitude de petits espaces en deuxième et troisième jours, sa courette non aménagée et ses contraintes d’éclairement. Mais il présentait un bon potentiel de réaménagement. Ils ont donc décidé de dénuder entièrement l’existant, jusqu’à atteindre la structure principale en béton, laquelle est poncée et révélée par la peinture blanche des plafonds.
À l’intérieur de ce grand volume libre, une architecture secondaire en chêne massif est installée, dessinant un système visuel continu entre les cloisons, les tables et les casiers. Pour recourir au chêne massif – un matériau habituellement très coûteux à l’exploitation, car impliquant beaucoup d’intermédiaires entre le moment de sa coupe et celui de sa production –, les architectes ont fait le choix d’acheter le bois à la coupe, et même sur pied, et de se rapprocher d’une petite scierie du Sud-Ouest pour son débitage. Ainsi partagent-ils toujours leur temps entre la conception architecturale et la production d’éléments d’aménagement. Dans le cadre de ce projet pour lequel tout a été produit sur mesure, ils ont pu développer des sections importantes pour la création du mobilier – 90 cm au lieu des 25 cm courants.
Le plan de ce nouvel espace de travail développé sur 900 m2 pour un cabinet de consultants obéit à la volonté des clients de profiter d’espaces de travail collectifs en flex office, pour quatre à six personnes, mixant des postes en open space et individuels, et de bénéficier de petites salles de réunion. Pour répondre à ces contraintes de morcellement, les architectes travaillent très spécifiquement le confort et la qualité de lumière des espaces de travail – l’objectif étant de donner envie aux télétravailleurs de revenir au bureau. La fluidité de la circulation, axe de réflexion tout aussi important pour les architectes, est prodiguée au moyen de cadres de cloison en chêne largement vitrés et de panneaux de verre courbe à chaque changement d’orientation.
Connectée, chaque table de travail en chêne massif repose sur une ossature de section de 80 mm suivant un assemblage tenons-mortaises dissimulé dans les pieds. Les sections sont travaillées en bois de- bout et accueillent un plateau en Triply de 3,60 m d’un seul tenant. Des casiers sont associés à ces tables de travail, également dessinés sur mesure, en panneaux plaqués de chêne sur le modèle des lockers de vestiaires.
Un soin particulier a été apporté au traitement de l’éclairage, judicieusement limité aux espaces de travail, dont chaque utilisateur peut moduler l’ambiance. Les architectes ont développé leur propre système de luminaire en dessinant des lustres en laiton indépendants et contrôlables individuellement. Précisément suspendus en surplomb de chaque table, entre l’utilisateur et l’ordinateur, ils génèrent une lumière homogène en évitant toute ombre portée. Le système des LED lui-même – doté d’une précision de variation de 0 à 100 % afin d’en maîtriser la puissance et l’économie – a également été développé par les concepteurs. L’ambiance de travail s’ajuste ainsi aux espaces individuels, et non l’inverse. « Les luminaires du commerce présentent beaucoup de déperdition et d’insatisfactions. Trop éloignés des postes de travail, ils illuminent les tables de manière imprécise et arbitraire. D’autre part, leur éclairage est froid et rarement modulable. Pour notre part, nous travaillons avec des luminaires autour de 2 700 kelvins au lieu des 3000 ou 4000 de ceux du commerce, afin d’éclairer des zones plus définies et de manière plus douce. Au final, ce dispositif est moins fatigant pour l’œil, d’autant que chaque utilisateur en contrôle l’intensité selon le moment de la journée, ses besoins ou sa position dans l’espace », explique Félix de Montesquiou, fondateur de l’agence DAS STUDIO, qui partage son temps entre la conception architecturale et la production des éléments d’aménagement pour chacun des projets.
Maîtres d'ouvrages : Crowe HAF
Maîtres d'oeuvres : DAS STUDIO
Entreprises : DAS BUILD – Produits : tables et luminaires, DAS STUDIO ; chaises, Galerie 54
Surface : 900 m2
Coût : 1,2 million d’euros HT
Calendrier : novembre 2020-avril 2021
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