Architecte : SANAA (Kazuyo Sejima + Ryue Nishizawa) Rédigé par Jean-Louis COHEN Publié le 26/06/2022 |
Depuis l’ouverture du musée Guggenheim de Frank Gehry à Bilbao, en 1997, les satellites des grands musées n’ont cessé de se multiplier, à des distances de plus en plus grandes de leur maison mère. Le musée du Louvre a ainsi répondu à une invitation du ministère de la Culture, relayée par la Région Nord-Pas-de-Calais, pour implanter une sélection de ses collections et certaines de ses expositions dans un terroir historique des charbonnages français, en proie à une dépression postindustrielle irrésistible et sans doute incurable. L’édifice de SANAA s’oppose par son refus de toute monumentalité narcissique aux filiales du Guggenheim, à celle du Centre Pompidou-Metz, et au grand dôme du Louvre posé par Jean Nouvel à Abu Dabi. La séquence de la demi-douzaine de bâtiments qui le compose se déploie sur 360 mètres, à un seul niveau. Il ne dépasse la hauteur des habitations en rangées qui l’entourent que du fait de sa position sur un remblai ayant remplacé une ancienne installation minière. De part et d’autre du pivot que constitue le hall d’accueil, les galeries s’étirent sans rigidité, contrastant avec les plans compacts et symétriques déployés par les mêmes architectes pour le musée de Kanazawa ou le pavillon de verre de Toledo, dans l’Ohio.
À l’abri de parois tendues d’aluminium, sur lesquelles se reflètent tant le paysage que les objets d’art installés sur des supports autonomes, la Galerie du temps condense en quelque 200 œuvres un florilège des collections du Louvre, recoupant les frontières entre des départements restés pratiquement étanches à Paris. Ce condensé échappant à toute condescendance, en tout cas initialement, puisque des tableaux majeurs y furent accrochés lors de l’ouverture, flotte dans une atmosphère vaporeuse, dans laquelle Kazuyo Sejima affirme avoir voulu capter la « lumière particulière du Nord ». Le face- à-face des visiteurs et des objets d’art s’opère ainsi dans une sorte de vibration veloutée, sans parcours imposé, le regard ricochant d’une stèle à une autre telle une boule d’acier dans un billard électrique. Paradoxalement, une architecture professant avec insistance la discrétion finit par imposer dans ce labyrinthe ouvert une règle générant autant de confusion dans l’ensemble que de clarté dans le détail.
Maîtres d'ouvrages : Conseil régional Nord-Pas-de-Calais
Maîtres d'oeuvres : SANAA : Kazuyo Sejima et Ryue Nishizawa (architectes), Tim Culbert et Celia Imrey (Imrey Culbert), Catherine Mosbach, Catherine Mosbach (paysagiste), Extra Muros (architecte d’opération), Bollinger et Grohman (structure métallique et façades) – BET : Betom, SAPS/Sasaki and Partners (ingénieur concept structure), Arup (ingénieur lumière), Avel (ingénieur acousticien), bureau Michel Forgue (économiste), Norm (signalétique), studio Adrien Gardère (muséographie), Penicaud Green Building SAS (suivi environnemental), Transplan (concept environnemental)
Surface : 28000 m2 (totale), 20 ha (parc), 7000 m2 (exploitation), 6000 m2 (accueil de service/auditorium/la Scène/centre de ressources)
Coût : 150 millions d’euros HT
Date de livraison : 2012
[ Maître d’ouvrage : Groupement local de coopération transfrontalièreArchitectes : Devaux &… [...] |
Clermont-Ferrand[ Maître d’ouvrage : client privé – Maître d’œuvre : Récita architecture … [...] |
[ Maîtrise d’ouvrage : BAST, architecte mandataireMaîtrise d’œuvre : commune de Montjoire&nbs… [...] |
[ Maîtrise d’ouvrage : commune de VelainesMaîtrise d’œuvre : GENS ; BET TCE, BET2CSignalétiq… [...] |
[ Maître d’ouvrage : Legendre immobilier – Maîtres d’œuvre : Atelier Kempe Thill (mandatair… [...] |
Maîtres d'ouvrages :conseil départemental des Hauts-de-SeineMaîtres d'oeuvres : Mars archite… [...] |
Réagissez à l’article en remplissant le champ ci-dessous :
Vous n'êtes pas identifié. | |||
SE CONNECTER | S'INSCRIRE |
> Questions pro |
Quel avenir pour les concours d’architecture ? 4/6
L’apparente exhaustivité des rendus et leur inadaptation à la spécificité de chaque opération des programmes de concours nuit bien souvent à l… |
Quel avenir pour les concours d’architecture ? 3/6
L’exigence de rendus copieux et d’équipes pléthoriques pousse-t-elle au crime ? Les architectes répondent. |