Architecte : Dietmar Feichtinger Architectes Rédigé par les architectes Publié le 15/03/2017 |
Le nouveau siège de Veolia est un bâtiment qui souligne l’attractivité du Nord-Est parisien et les ambitions du Grand Paris. Il crée un cadre de vie optimal pour les utilisateurs futurs, un bâtiment «à vivre» avec des grands jardins intérieurs, des terrasses, des fenêtres qui s’ouvrent, des pare-soleils mobiles. C’est un ouvrage pérenne, robuste et durable marqué par une « matérialité directe », du béton apparent et du bois, des matériaux utilisés à l’état brut.
Un site stratégique, un projet unique
Le nouveau siège regroupe les trois métiers de Veolia sur un même site. Il rassemble plus de 2000 personnes pour plus d’efficacité, de cohérence et de partage. La cohabitation des bureaux, des commerces et des logements est un atout pour ce quartier, économiquement, socialement et culturellement.
A la jonction entre Paris et Aubervilliers, l’ancien site industriel est reconverti en pôle moderne de recherche et d’innovation. Le dynamisme et l’urbanité dense à venir, l’orientation de la parcelle, l’étendue du ciel et la proximité de l’eau offrent l’opportunité de traiter ce projet tel un «parc-campus», nourri d’une relation étroite entre un paysage et un lieu de travail.
La forme en U contribue à créer un lieu à la fois urbain et convivial tout comme protecteur et accueillant, avec les grands jardins intérieurs. Face au boulevard, le bâtiment devient représentatif, élément structurant d’une urbanité métropolitaine dense. La constitution d’un front urbain fort sur l’avenue Victor Hugo participe de la construction d’une continuité tout en constituant un écran sonore pour la parcelle.
Les jardins créés au cœur du bâtiment sur différents niveaux constituent une nouvelle géographie.
A l’est, le projet s’ouvre largement sur la darse et l’espace public, dévoilant son intériorité. Dans les niveaux supérieurs, les retraits successifs permettent de faire pénétrer le soleil et la lumière naturelle au cœur du projet. La volumétrie forme une entité conférant une identité forte au bâtiment.
Flexibles,
modulables et permettant le travail en groupe ou individuel, des espaces
multiples visent à favoriser la coopération et la circulation des idées. Ils
reposent sur une occupation flexible de l’espace, par l’alternance de zones
privées et communes, ouvertes et cloisonnées, opaques et transparentes. La
trame de façade de 135cm, associée à la trame structurelle de 540 cm, permet
une grande flexibilité des espaces, en plateaux ouverts ou cloisonnés.
La nature au cœur du projet
Le végétal est présent à chaque strate du bâtiment et crée différentes ambiances : des jardins au rez-de-jardin sur pleine terre avec des arbres de hautes tiges, des terrasses plantées au 1er et 2eme étages et des toitures végétalisées. Il est le fil conducteur du projet.
Les différents espaces extérieurs s’inspirent de milieux naturels en composant une mise en scène précieuse du végétal et constituant des îlots de fraîcheur. Les espèces sélectionnées changent de couleur au cours des saisons et modifient la perception des espaces.
Le bâtiment s'inscrit dans l'esprit du parc du millénaire et de ses espaces de bosquets fortement plantés, dans l'idée de constituer un patrimoine végétal.
La géométrie libre des jardins s’oppose à celle du bâtiment pour les mettre en valeur par contraste.
Le jeu des masses végétales dessine des espaces intimes et conviviaux permettant de s’extraire du contexte urbain pour se restaurer, travailler, se réunir, se détendre. Ces espaces végétalisés sont rendus accessibles et les salariés y bénéficient de vues agréables vers l’eau et la nature.
Le choix des espèces végétales a été fait en collaboration avec un écologue pour garantir un choix d’espèces indigènes, nécessitant un minimum d’entretien et favorisant la biodiversité.
Le projet crée des surfaces de pleine terre utilisées pour infiltrer sur place toutes les eaux pluviales excédentaires. Les dalles et toitures terrasses sont végétalisées de façon extensive et semi-intensive, générant ainsi une rétention d’eau supplémentaire préalable. Le coefficient d’imperméabilisation global de la parcelle après travaux est de 77% au maximum, laissant 23% de la surface où l’eau peut s’infiltrer.
Techniques et espaces intérieurs
L’innovation concerne aussi les équipements techniques. Dans les espaces de bureaux, la ventilation est obtenue par des panneaux placés en sous face de dalle. L’inertie du béton laissé brut permet d’assurer une atmosphère homogène et confortable. L’éclairage et le traitement acoustique sont intégrés dans les panneaux. L’absence de faux plafond permet des hauteurs libres de 305cm dans les bureaux. Les plateaux font 18m de largeur, permettant de disposer des bureaux en premier jour et une zone centrale en second jour principalement occupée par des salles de réunions, espaces de détente et archives.
Les
matériaux sont conservés bruts. Les murs et plafonds apparents sont en béton
clair, les sols des halls, des espaces de restauration, de l’amphithéâtre, de
l’Agora et des paliers d’ascenseur sont en chêne clair.
Les escaliers sont situés en façade et largement vitrés sur l’extérieur. Ils apportent de la convivialité, favorisent les échanges et permettent des économies d’énergie concrètes et quotidiennes sur les ascenseurs.
La mise en lumière
Le projet nocturne propose de connecter l’intériorité du bâtiment de Veolia avec le bassin à l’extérieur. La cour intérieure paysagère est une continuité de la «trame noire» du bassin et conserve le vocabulaire lumineux des reflets de l’eau. Elle propose un autre paysage nocturne, subtile et plus calme qui intrigue et laisse à voir la profondeur de l’îlot.
Les façades situées le long de l’avenue Victor Hugo ont une valeur plus urbaine. Leur traitement nocturne –la mise en lumière des «twists» par un éclairage en pieds des lamelles -affirme le siège sur l'avenue.
Un gradient général de lumière permet une progression entre les façades urbaines et les jardins intérieurs. D’une lumière architecturale permettant de lire le bâtiment côté Victor Hugo, le projet bascule peu à peu vers une lumière plus vaporeuse mettant en valeur les jardins intérieurs.
L'ensemble de cette matérialité lumineuse diminue progressivement vers la Darse afin de mettre en valeur la luminosité qu'elle procure.
Une démarche environnementale exemplaire
L’immeuble est conforme aux meilleurs standards de développement durable et certifié HQE et BREEAM, ce qui signifie une consommation énergétique (électricité, gaz, chauffage urbain, climatisation) de 30% en dessous de la norme. Le projet est également projet pilote du nouveau label Biodivercity dont l’objectif est de promouvoir et de valoriser la biodiversité dans les constructions.
Lieu : 30 rue Madeleine Vionnet 93300 AUBERVILLIERS
Maîtres d'ouvrages : SCI 68 Victor Hugo
Maîtres d'oeuvres : DFA, Dietmar Feichtinger Architectes, architecte mandataire
Ingénierie : Ingérop BET structure, CVC, synthèse ; Arcora BET façades ; Etamine BET HQE ; ARCOBA BET électricité, ascenseurs, GTB ; Peutz & Associés BET acoustique ; Berim BET plomberie, restauration et VRD ; Artelia CEA, coordination de la MOE ; Vogt Landscape paysagiste ; ON conception lumière ; Vulcaneo BET sécurité incendie et accessibilité
Surface SHON : 48 300 m2
Coût : 121 M€ HT
Date de livraison : Juillet 2016
Maître d’ouvrage : IMMOBILIERE 3F / EPA ORSAEquipe de maîtrise d’œuvre :ARCHITECTE : DE JEAN … [...] |
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