Architecte : Atelier de l'île Rédigé par les architectes Publié le 04/01/2016 |
PROGRAMME
L’opération porte sur des travaux de toutes natures, fonctionnalités, mise aux normes, confort, par l’Atelier de l’ile , gros oeuvre et restauration par l’architecte en chef des Monuments Historiques. Pour l’Atelier de l’ile elle consiste surtout en un travail de muséographie, développant une nouvelle image et une présentation renouvelée , tant en contenu qu’en organisation, mobilier et éclairage, facilitant à l’intention d’un large public la compréhension de l’oeuvre d’Auguste Rodin, de son histoire et de ses techniques.
Programme muséographique
- Nouveau mobilier muséographique,
- Remise en valeur, des parquets, plafonds (par ACMH) et murs des salles,
- Eclairage muséographique,
- Signalétique muséographique et fonctionnelle.
Programme fonctionnel
- Sécurité/sûreté du bâtiment (dont PC sécurité) , Réseaux électriques courants forts et faibles,
- Aménagements de confort de visite (vestiaire, sanitaires,..) et d’accessibilité (ascenseur),
- Espaces logistiques et de fonctionnement interne (sanitaires, vestiaires, gardiennage et bureaux).
Surfaces
Les travaux ont concerné le rez-de-chaussée, l’étage et les entresols, et partiellement le sous-sol. Les combles ont été réaménagés en bureaux par l’architecte en chef des Monuments Historiques.
CIRCUIT DE VISITE
Le projet développe sur deux niveaux un nouveau circuit de visite, calé sur un nouveau propos scientifique chronologique et thématique, une nouvelle présentation de près de 600 oeuvres, se développant sur 18 salles et une galerie dédiée aux dessins et photographies, Le circuit se déroule de manière continue et en boucle (suppression des cul-de-sac à l’étage): simple et lisible, il favorise la compréhension du travail d’A.Rodin et permet de mieux gérer la densité du public dans les salles. La réorganisation permet d’améliorer également un meilleur confort et une bonne sécurité (ascenseur, sanitaires, largeurs de passage, issues et escaliers de secours,...). L’ensemble est accessible aux personnes à mobilité réduite.
Posture et principes muséographiques
Le projet s’est construit en :
. voulant garder l’esprit et la spécificité du Musée, celui d’une demeure privée, hôtel du 18ème siècle, en préservant une part importante de ses qualités comme les relations extérieurs - intérieurs, la lumière naturelle, les vues et reflets, et surtout l’intimité.
. développant des principes de subtilité, de simplicité des interventions, non intrusives, en retenue, permettant de respecter les lieux, avec leurs qualités et leurs défauts.
. visant l’excellence, à la hauteur de la collection, de la renommée du Musée et de sa fréquentation. Le projet muséographique se fonde sur six axes principaux de mise en scène :
1. des espaces colorés
2. une hiérarchie, une densité variable
3. entre ordre et désordre, un rythme
4. des appels
5. un mobilier muséographique spécifique
6. un éclairage innovant et performant
Des espaces colorés
Le projet utilise, avec le partenariat de Farrow & Ball, une gamme de gris colorés pour les murs des salles (hors boiseries), sur les principes suivants :
. S’inspirer des teintes anciennes découvertes lors des sondages, et teanant compte des teintes connues lors de l’ouverture du Musée par Rodin lui-même (photos et de textes).
. Retenir des densités moyennes, afin de révéler autant les marbres et plâtres (blancs) que les bronzes (sombres).
. Limiter le nombre de teintes, mais créer cependant un rythme par les changements de couleur, marquant le passage d’une section à une autre,
. Atténuer au rez-de-chaussée les ruptures de teinte et de densité entre les murs des salles sans boiseries et celles à lambris (boiseries sombres), avec une création de teinte avec F&B, le « Biron grey ».
. Marquer en étage la spécificité des rotondes Est et Ouest à la fois pour des raisons « architecturales » et pour des raisons de programme (Alma à l’Est, et Antiques à l’Ouest).
. Re-créer pour le Hall et l’escalier d’honneur un ensemble cohérent avec la pierre existante avec une teinte «pierre» chaleureuse. Les plafonds sont eux traités simplement en blanc cassé gris chaud.
Une hiérarchie, une densité variable
Au centre des salles et vers les baies les oeuvres sont limitées en nombre, grandes dimensions, majeures, autant que possible hors vitrine, ou en grandes vitrines ou tables de regroupement d’une ou plusieurs oeuvres, afin de créer un effet significatif en entrant dans la salle. Cette limitation se fait au bénéfice du confort et de la fluidité de la visite, et surtout de la contemplation des oeuvres avec des vues dégagées. En périphérie de salles, les oeuvres sont plus denses ; de longues consoles murales (tablettes) rassemblent plusieurs oeuvres, hors ou dans vitrines, avec des sur-tablettes hiérarchisant les présentations.
Entre ordre et désordre, un rythme
. Les mobiliers muséographiques sont implantés suivant une trame orthogonale calée sur les baies, portes et axe des salles; entre les mobiliers eux-mêmes, des vis à vis, continuités ou décalages sont mis en oeuvre. De cette orthogonalité sont issus les parti-pris du mobilier muséographique.
. Des salles spécifiques, par leur position dans l’Hôtel (axes, angles), leur forme (ovale) ou leur thème (« Rodin à Biron ») présentent des dispositifs muséographiques particuliers pour donner un rythme supplémentaire à la présentation (salles 8, 13 et 17).
. Une dominante est définie par salle, lui donnant une identité sur la base de ses typologies de mobilier majoritaires, afin d’éviter la juxtaposition de trop de mobilier différent dans une même salle; une hauteur de mobilier est définie salle par salle.
. A partir de ces principes d’aménagement, la présentation varie d’une salle à l’autre, par des alternances de densité et de positionnement, de symétrie et de dissymétrie, entre « ordre » et « désordre ».
Des appels, des perspectives
Les oeuvres sont placées en appel suivant deux principes différents :
. en perspective, mais décalées pour laisser dégagés le passage et les perspectives, comme une «incitation à avancer», de salle en salle; elles sont positionnées vers les baies pour bénéficier au mieux de l’éclairage naturel.
. axées pour marquer un changement de direction dans le circuit, marquer une perspective.
Un mobilier muséographiques spécifique
En référence aux sellettes du sculpteur (dont plusieurs du temps de Rodin seront également en place), la ligne générale du mobilier est définie sur une base de supports ouverts, soit présentant directement les oeuvres, soit supports de vitrines,
. En chêne, ils entre en symbiose avec le parquet en chêne et les boiseries,
. Leur vocabulaire se base sur un assemblage de traverses bois, présentant un aspect de chêne massif assemblé : verticales (pieds) et horizontales (traverses).
. Les supports laissent passer le regard, et le parquet « continuer » sous le socle,
. Les socles sont orientés : cadre d’un côté, et pont (« ouvert ») de face, Ce vocabulaire unique est décliné sur les différents mobiliers, quelques soient leurs natures : socle, table, vitrine, ou console, le support étant identique pour un socle ou pour une vitrine. Typologiquement, ils se déclinent suivant :
. 4 hauteurs,
. 4 largeurs de base,
. quelques largeurs spécifiques,
. des déclinaisons de traitements pour les grands supports ou consoles murales.
Quelques supports spécifiques sont définis pour des oeuvres particulières. Dans certaines salles particulières (hall, Rodin à Biron, impressionnisme), le mobilier ancien est présenté (sellettes, mobilier, caisses,….).
Un éclairage innovant et performant
Le traitement de la lumière occupe une place prépondérante dans la réflexion sur le nouveau musée Rodin. Elle est fondatrice du projet muséographique, et indispensable pour bien voir » la sculpture et jouer avec les volumes. La magie de l’hôtel Biron est due à l’abondante lumière pénétrant par ses larges baies vitrées (accentuées par les reflets des miroirs) et cette vue imprenable sur le jardin, vaste musée à ciel ouvert, où les oeuvres de Rodin sont révélées en permanence par la lumière du jour changeante. Tout le projet de la lumière artificielle vise à préserver au maximum cet apport naturel. Il se fait le relais de l’éclairage naturel et permet de préserver un éclairage optimal des oeuvres au gré des variations du temps, des saisons et des heures. Il appuie le propos muséologique et muséographique et aide à la hiérarchisation des oeuvres. Ce nouvel éclairage innovant et performant, se base sur la technologie LED, piloté par un système informatique (le protocole Dali) et programmé pour faire varier l’intensité et/ou la température de couleur en fonction de la lumière naturelle; salle par salle, oeuvre par oeuvre, projecteur par projecteurs, afin de préserver au mieux ce rapport subtil entre lumière naturelle et lumière artificielle tout au long de la journée et des saisons. Ce principe d’éclairage sera installé pour l’une des toutes premières fois dans un musée en Europe.
Maîtres d'ouvrages : Etablissement Public du Musée Rodin (EPMR )
Mandataire du maitre d'ouvrage: Oppic
Maîtres d'oeuvres : SARL ATELIER DE L’ILE architectes, Dominique BRARD mandataire, Olivier LE BRAS et Marc QUELEN
Chef de Projet : Marcel DAVIDSE
Eclairagiste : Agence Stephanie DANIEL / Economiste : SORETEC / Bet électricité : BLEUSE
Entreprises : Aménagement, plâtrerie, menuiserie, plomberie : MPI Action
Peinture : DUVAL & MAULER
Mobilier muséographique : MEYVAERT
Courants forts et courants faibles : DERICHEBOURG
Eclairage Muséographique : BOUYGUES ES
Maîtrise d’oeuvre Monuments Historiques : Richard DUPLAT ACMH
Maître d’ouvrage : IMMOBILIERE 3F / EPA ORSAEquipe de maîtrise d’œuvre :ARCHITECTE : DE JEAN … [...] |
Maîtres d'ouvrages : ELOGIE-SIEMPEquipe de maitrise d'œuvres :ARCHITECTE : DE JEAN MARIN ARCHITECT… [...] |
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