Architecte : Marc YOUNAN Rédigé par les architectes Publié le 07/02/2017 |
Contexte
Un bâtiment industriel du
XIXe est reconverti en 85 logements sociaux, une crèche de 40 berceaux, un commerce
et des parkings.
L’immeuble
existant, qui a successivement accueilli une laiterie, des industries
agroalimentaires, des
ateliers de maintenance et une imprimerie, a été édifié sur un
plan en trapèze autour d’une cour couverte par une verrière
industrielle abritant des quais de livraison.
Des
ajouts de bâtiments accolés aux existants ou des surélévations
en ont fait un ensemble hétérogène, dont les écritures
différentes témoignent des époques de construction successives.
L’immeuble ne disposait que de deux façades ouvertes sur la ville,
l’une sur le boulevard Ornano, l’autre sur le cœur d’un grand
îlot dense et fermé.
Le
bâtiment fait partie d’une opération de transformation d’un
ensemble industriel urbain dont une partie conservée a fait l’objet
d’une reconversion et une partie démolie a permis de construire un
ensemble neuf. En 2009, Linkcity se porte acquéreur du site pour y
réaliser en VEFA une opération aux programmes mixtes : un Ehpad et
des logements locatifs dans la partie neuve et des logements sociaux,
une crèche, un parking et un commerce dans la partie réhabilitée.
La
rencontre de deux trames
Le
projet se caractérise par la rencontre apparente de
l’existant et du rapporté. Il s’agissait de réhabiliter
l’existant, de le réinterpréter en l’adaptant aux besoins et
aux usages et de créer des volumes additionnels pour occuper les
vides et délaissés.
Les
principales interventions ont consisté à : ouvrir
la cour vers le cœur d’îlot, au sud ; conserver
les façades majeures ; réinterpréter
les façades secondaires en les enrichissant d’une nouvelle trame ; inscrire
une trame de logements dans une trame industrielle hétérogène.
Ouverture au Sud
Une des principales difficultés rencontrées fut la recherche de lumière.
Le
bâtiment est épais. Pris sur une grande profondeur entre deux
parois opaques constituées par les mitoyens, il n’offrait que deux
façades aux vues généreuses, l’une sur le boulevard Ornano,
l’autre sur la rue intérieure. Les façades sur cour, mises sous
cloche par la présence d’une verrière jusqu’à mi-hauteur, ne
constituaient que des vues d’une qualité altérée où le regard
rebondissait de façade en façade. Ce qui pouvait être admis pour
des ateliers ne pouvait être viable pour des logements. Il a donc
été nécessaire de requalifier la cour et la façade sur rue, en
retirant la verrière et une travée au sud créant ainsi une
ouverture de sorte à laisser pénétrer la lumière, offrir des vues
et améliorer l’acoustique des façades sur la cour.
Conserver et réinterpréter
Si la façade sur le boulevard d’Ornano est conservée dans sa majorité, la façade sur rue et les façades sur cour sont, quant à elles, recomposées à partir des éléments existants.
De nouveaux volumes épurés ont été insérés dans les niveaux bas créant ainsi un nouveau socle. La partie supérieure a été réinterprétée en employant le vocabulaire de la trame structurelle, du remplissage en brique et des châssis au rythme vertical serré.
L’insertion de la trame domestique dans la trame industrielle s’est exprimée en façade par des inserts d’éléments en bois, matériau rapporté, signifiant la subdivision interne. La rencontre des deux trames décrit un motif croisé à l’image d’un tissu.
85 logements différents
Les logements ont été conçus de sorte à offrir des espaces généreux et lumineux. Dans les duplex, les volumes se dilatent par endroit pour compenser les contraintes imposées par l’existant. Les circulations intérieures sont traitées comme des parcours ludiques, découvrant des points de vue parfois inattendus sur le niveau inférieur ou en profondeur. Les parois décrivent des surfaces et des formes épurées renvoyant la lumière. Elles composent une volumétrie minimaliste et parfois complexe, saisissant les contraintes de l’existant comme une véritable opportunité pour inventer des espaces atypiques, comme 85 maisons prêtes à accueillir 85 foyers différents.
Rien ne prédestinait le bâtiment à accueillir des logements. Ni sa densité, ni sa trame. L’objectif quantifié de logements à atteindre a nécessité de doubler les superficies de planchers dans la même enveloppe. Il a fallu insérer, entre les structures, en plan comme en coupe, de nouveaux planchers et modifier les altimétries de certains. Le résultat se traduit par la réalisation de 85 logements différents, aux géométries atypiques, qu’il s’agisse de duplex ou d’appartements de plain-pied.
Maîtres d'ouvrages : Linkcity pour Paris Habitat
Maîtres d'oeuvres : Architectes : Marc YOUNAN architectes / Eddy Vahanian ; BET TCE : Groupe Nox
Entreprise générale : Brezillon
Surface SHON : 9300 m2
Cout : 13,5 M€ HT
Date de livraison : Décembre 2016
Maître d’ouvrage : IMMOBILIERE 3F / EPA ORSAEquipe de maîtrise d’œuvre :ARCHITECTE : DE JEAN … [...] |
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