Architecte : OPUS 5 Rédigé par les architectes Publié le 24/05/2019 |
L’ARCHITECTURE DU BÂTIMENT D’ORIGINE
L’architecture du bâtiment d’origine exprime une modularité
du bâti entre les parties porteuses en béton et le remplissage en brique pour
une expression vraie de la structure et des matériaux, sans artifice, principe
remis en cause radicalement au début des années quatre-vingt. Édifice sobre,
dépouillé à l’extrême, introverti du fait de la quiétude nécessaire d’un tel
lieu, le bâtiment est construit à partir de poteaux béton cruciformes formant
une trame de 7,20 x 7,75 mètres. Les remplissages en parpaings sont habillés en
parement extérieur en briques. Les couvertures sont en dalles de béton.
L’ensemble était dépourvu d’isolation thermique. La distribution intérieure
s’organisait autour d’un patio central, dit «cour d’accueil» qui desservait
deux halls latéraux. Le plan était largement décloisonné et comprenait côté
nord : une grande salle de 300 m², côté sud : deux salles de moyenne
superficie, et quelques pièces plus petites. Les éclairages étaient pour
l’ensemble en hauteur afin que les vues du quotidien ne perturbent pas le
recueillement recherché.
UNE NOUVELLE ÉCOLE DE MUSIQUE DANS L’ANCIEN CENTRE
ŒCUMÉNIQUE
La nouvelle école de musique d’Élancourt a investi l’ancien
centre œcuménique du quartier des Sept Mares, un des pôles fondateurs de la
ville nouvelle de Saint-Quentin en Yvelines. La nouvelle école de musique était
un lieu de culte, partie d’un ensemble central, cohérent et indissociable germe
de la ville entouré par les équipements qui regroupent la vie administrative, le
marché couvert, la vie commerciale et la vie culturelle, mais aussi la santé et
la sécurité. De ce centre bâti sur dalle exempt de toute circulation
automobile, on se rend en périphérie vers les logements, les bureaux, le lycée
et les espaces verts qui le cernent. Cet ancien centre cultuel a été bâti par
Philippe Deslandes entre 1974 et 1977, avec une volonté de simplicité et d’anonymat.
Un édifice cultuel désacralisé, modulable et transformable et même utilisable
pour d’autres fonctions, dans l’esprit de l’architecte post 68, influencé à la
fois par l’architecture de Louis Kahn mais aussi par la volonté structuraliste
de magnifier la structure et de traiter les façades sans fard, avec la vérité
du matériau mis en œuvre. Les deux matériaux omniprésents à Élancourt sont le
béton et la brique. Sa position centrale et dégagée, son repérage aisé au sein
du quartier, ont facilité son adaptation à la nouvelle activité, une école de
musique, un lieu de vie, de rencontre, de culture et de convivialité,
essentiels à la vie d’une cité. Cette restructuration de l’ancien centre
œcuménique a aussi permis de rendre la vie à un bâtiment exemplaire et de faire
perdurer l’esprit de la création du Centre des Sept Mares, l’enthousiasme et la
croyance en un monde nouveau, qu’il s’est agi de faire renaître sur des bases
d’aujourd’hui. Le projet s’est attaché à offrir un visage rajeuni et attractif
en préservant ce qui caractérisait cette œuvre architecturale.
LE TRAITEMENT EXTÉRIEUR
Il fallait transmettre ce bâtiment en cœur de ville tout en
annonçant sa reconversion. En effet, sa rigueur originelle lui conférait une
rudesse peu avenante et l’identité de sa fonction difficilement décelable.
L’état de la brique des parois, la rudesse des bétons des poteaux coiffés de
lourds chapiteaux cubiques exprimant la modularité imaginée alors pour ce
centre, lui ôtait toute possibilité d’exprimer le renouveau attendu pour
l’école de musique. Il fallait conserver son principe architectural qui
favorise l’introversion, l’intimité nécessaire et l’usage du matériau qui
identifie Élancourt à savoir la brique. Il a donc été choisi de rhabiller
entièrement les façades en briques neuves en continuité, sans rupture, en
traitant les parois en «moucharabieh» au-devant les fenêtres, pour que la
complexité des volumes soit apaisée par l’unité totale du matériau de
l’enveloppe. Les briques sont moulées main et posées à joints vifs. Les nuances
de coloris confèrent vie et modulation à cette peau continue.
La qualité de l’éclairage naturel est améliorée par la mise
en place de puits de lumière qui diffuse une lumière zénithale douce et
équilibrée avec celle des moucharabiehs, et confère une intimité plus grande Ã
chaque pièce. La cinquième façade visible de tous les hauts logements alentour
est traitée en gazon synthétique bleu profond, évocation de la «blue note», qui
identifie immédiatement l’équipement et forme une coulée colorée au centre de
la dalle. La nuit, le scintillement issu des éclairages intérieurs, exprime la
douceur et la sérénité de ce lieu d’apprentissage et de pratique. C’est un
projet de réutilisation tout en sobriété et intériorité qui ne cherche pas Ã
s’afficher haut et fort, mais a pour vocation de reprendre place sans heurt
dans le centre-ville, d’y apporter une dignité nouvelle, durable et de susciter
une curiosité et une envie qui devraient encourager à s’y engager.
CLOISONNER SANS TRAHIR
Le programme de l’école de musique a imposé une lecture
nouvelle des volumes intérieurs tout en préservant son esprit originel.
L’application des diverses normes contemporaines, accessibilité PMR, règlement
incendie, confort thermique, économie de consommation, qualité acoustique
particulièrement performante pour une école de musique, ont entrainé un
traitement architectural plus élaboré. Il s’est agi de trouver une organisation
interne qui respecte la structure du bâtiment et préserve les apports de
lumière naturelle d’origine, notamment ceux issus des bandes vitrées en haut
des parois. Un module de 50 m² adapté au programme et à la structure du bâtiment
a permis de placer les cloisonnements sur les poteaux sans créer de conflit
avec le vitrage périphérique. Un accueil traversant avec un grand puits de
lumière zénithale évoque le vide central d’origine.
Le projet a cherché par un traitement harmonieux, lumineux
et séduisant des espaces intérieurs à lui ôter toute austérité et le rendre
attrayant pour le jeune public, en s’attachant à la fluidité des circulations,
à la qualité des volumes de la lumière et des matériaux afin que le bâtiment
devienne un espace d’harmonie de plaisir et d’épanouissement. Dans l’école de
musique c’est une toute nouvelle atmosphère, plus chaleureuse, plus
confortable, plus contemporaine qui a été créée. Le bois, matériau qui s’allie
parfaitement avec la brique et évoque les instruments de musique, donne
séduction et agrément aux espaces. Un bois clair permet d’apporter gaieté,
luminosité et d’unifier toutes les parois pour traiter facilement l’absorption
acoustique. Bois sur les parois, sols et plafonds colorés donnent une
atmosphère gaie et sereine au lieu.
Maîtres d'ouvrages : Ville d’Elancourt
Maîtres d'oeuvres : OPUS 5 Architectes Chef de projet : Hùng Tôn, Batiserf
(BET Structure), Louis Choulet (BET Fluides)
Entreprises : Cabinet Votruba (Economiste), Impédance (BET
Acoustique)
Surface SDP : 900 m²
Coût : 2 M € HT
Date de livraison : octobre 2018
Maître d’ouvrage : IMMOBILIERE 3F / EPA ORSAEquipe de maîtrise d’œuvre :ARCHITECTE : DE JEAN … [...] |
Maîtres d'ouvrages : ELOGIE-SIEMPEquipe de maitrise d'œuvres :ARCHITECTE : DE JEAN MARIN ARCHITECT… [...] |
[ MOA : SPL Pariseine - MOE : Architectes: Chartier+Corbasson architectes ; Architecte du patrimoin… [...] |
[Architecte mandataire + paysage : 4_32 architecte - BET Structure et Fluides : Iliade i… [...] |
Maîtres d’œuvre : Figures (Charlotte Billon, Thomas Bouchet, Brice Launay, avec Victorien Pouria… [...] |
Lieu : Rue Buzenval, Paris (20) Maîtrise d’ouvrage : Elogie-Siemp Maîtrise d’œuvre : N… [...] |
Réagissez à l’article en remplissant le champ ci-dessous :
Vous n'êtes pas identifié. | |||
SE CONNECTER | S'INSCRIRE |
> Questions pro |
Quel avenir pour les concours d’architecture ? 4/6
L’apparente exhaustivité des rendus et leur inadaptation à la spécificité de chaque opération des programmes de concours nuit bien souvent à l… |
Quel avenir pour les concours d’architecture ? 3/6
L’exigence de rendus copieux et d’équipes pléthoriques pousse-t-elle au crime ? Les architectes répondent. |