Olivier Brenac et Xavier Gonzalez

Rédigé par Armelle LAVALOU
Publié le 01/11/2004

Portrait des architectes

Article paru dans d'A n°141

On les croit appartenir toujours à la jeune génération, et l’on découvre qu’ils ont débuté il y a vingt-cinq ans avec une opération de 200 logements à Cergy-Pontoise qui, d’un coup, les lança sur le devant de la scène. Xavier Gonzalez terminait à peine ses études à l’école d’architecture de Paris-Belleville, Olivier Brenac exerçait déjà depuis quatre ans chez Badani - Roux - Dorlut, après l’obtention de son diplôme à l’École spéciale de Paris. Leur agence est aujourd’hui installée dans une cour de la Bastille ; ils travaillent avec une dizaine de collaborateurs, autour des fidèles Emmanuel Person et Jean-Pierre Lévêque. 

Ils ont actuellement en chantier un lycée hôtelier boulevard Raspail, l’immeuble de bureaux d’Aubervilliers présenté ici, une opération de 100 logements rue du Chevaleret, une autre de promotion privée dans la Zac d’Asnières ; ils achèvent une école maternelle à Levallois et la réhabilitation d’un hôpital psychiatrique porte de Choisy. Ils viennent de gagner les concours pour les extensions du centre d’accueil et de soin hospitalier de Nanterre et du CHU Avicenne de Bobigny. Si leurs bâtiments appartiennent d’abord à une tradition moderne bien tempérée où pleins et vides composent d’élégantes figures abstraites, on voit poindre assez vite une sorte de libération dans l’emploi des matières, des couleurs, dans le recours au graphisme, une nouvelle liberté qui fait de chaque projet une expérience unique dédiée d’abord à ceux qui vont l’investir. Car Brenac et Gonzalez se réclament d’une architecture du quotidien, à l’encontre de la « guggenheimisation » reproduite à l’envi dans les revues, et qui n’est, d’après eux, qu’une version haute couture de l’architecture, très éloignée des programmes de la vie ordinaire. Une sorte de jubilation habite les deux associés, portée aussi par des projets parallèles à leur pratique proprement dite qui concernent notamment la maison d’édition Urbs qu’ils viennent de monter. Après un premier ouvrage consacré à leurs travaux et un second, Architecture(s) élémentaire(s), avec Algéco, ils désirent publier les œuvres d’autres architectes ou des mémoires de diplômes. Enseignant à l’école d’architecture Paris-Malaquais, Xavier Gonzalez défend une transversalité culturelle qu’il met en pratique en mixant des étudiants en architecture et ceux d’autres institutions telles que Camondo, Duperré ou bien l’Ensci. « L’architecture n’est plus une discipline autonome, elle ne peut ignorer les champs du design, du graphisme, de la mode, des nouvelles technologies : l’heure est au portable, au vêtement technologique comme dernier abri du corps. Les étudiants ne peuvent plus ignorer ces disciplines connexes qui les conduiront aussi bien à dessiner une lampe, un objet urbain qu’à savoir présenter leur travail ou faire un bouquin. Cette contamination de l’architecture par les autres disciplines est inéluctable. » Lors de la Biennale de Venise 2000, ils posent la question du temps, du : « Qu’y a-t-il après l’architecture ? » « L’architecture a une double vie. Celle où elle relève encore de l’architecte et de la revue qui rend compte de son travail : des photos où il n’y a rien, personne, la lumière est parfaite, chaque chose, chaque détail est sublimé. Et puis il y a sa deuxième vie, celle de la réalité qui s’ouvre quand les gens arrivent et prennent possession de l’espace. On a beau s’acharner à régler tel et tel détail, il disparaîtra derrière un store, un dessin scotché, une corbeille à papier… Et c’est bien ainsi. »


Opération du Gros Caillou, Cergy-Pontoise, 199 logements Pla, 1978-1981

Nous avons gagné ce concours d’immeubles de ville en 1978. Xavier était encore à l’école. Il s’agissait de repenser la typologie du logement, de travailler sur l’individualisation du collectif. Nous nous sommes inspirés des modèles hollandais et anglais. Cergy-Pontoise était encore un désert : le site où allaient venir les immeubles consistait en un vrai champ de betteraves. Nous avons assisté à la dernière récolte. Ce sont des immeubles R+2, R+3, une typologie douce qui se prête bien à l’urbanisme intermédiaire. Chaque logement est desservi par son escalier particulier. Il n’y a plus de parties communes, le bailleur peut louer 100% de la surface construite. Les deux façades sont très contrastées : l’une affirme sa modernité, et l’autre est un peu plus « rossienne ». Cela a été une opération fétiche pour les 3 F. Et tout de suite, au travers des publications, cela nous a lancés. Nous y sommes retournés, il y a deux ans ; c’est méconnaissable. La nature a créé un lien formidable. Le temps est une composante indissociable de l’architecture. Il est quelquefois cruel, mais ici, non ; il a introduit un nouveau rapport, quelque chose de vivant. (Maître d’ouvrage : FFF)


Table Nicole, 1995

Cette table a plus de 15 ans et s’inspire d’une sculpture de Judd, Incomplete Open Cube. Elle joue du rapport entre la structure et le plan – la structure vient affleurer sur le plan – et du contraste entre le côté rugueux du piétement en fonte d’aluminium microbillée et le plan très lisse du plateau en cerisier. Un objet à la fois très strict et très tactile. (Maître d’ouvrage : CFDT)


Palais de justice de Montereau, 1996-1997

Est-ce que l’architecture doit être dans son temps, de son temps ? Baudelaire disait que dans « modernité » coexistaient « mode » et « éternité » pour moitié. C’est cet équilibre qui est difficile à trouver. Plutôt que d’être dans notre temps, nous cherchons quelque chose qui soit davantage dans la durée. C’est la raison pour laquelle nous choisissons le plus souvent un langage un peu abstrait et que nous ne travaillons pas trop sur les formes. Pour ce palais de justice, nous avons privilégié l’aspect symbolique – la justice élucide, elle doit faire la lumière – et choisi de travailler avec des éléments intemporels, indémodables : une colonnade, la transparence, la lumière. En façade, les colonnes représentent l’ordre, la justice. La forte verticalité du hall central est soulignée par le rehaussement du sol et l’emmarchement. En transparence, au-delà de la salle des pas perdus, on lit le volume de bois de la salle d’audiences où des baies verticales apportent un second jour tamisé.


École maternelle du Hainault, Paris 19e, 1998-2000

Une école maternelle est pour l’enfant un espace intermédiaire entre la maison et la ville. Nous avons tenté de rechercher une « urbanité du dedans », et puis de mettre en scène les flux intérieurs. L’école se développe sur trois niveaux, qui correspondent aux différents âges des enfants, avec la section des petits en rez-de-chaussée. Depuis le hall d’entrée en triple hauteur, on entrevoit toute la mécanique spatiale organisée à partir d’un escalier monumental. Séparée de l’extérieur par une membrane de verre alternant panneaux translucides et transparents, cette circulation devient l’occasion de cadrages sur la ville. Les façades sur rue et sur cour sont très différentes : côté ville, un volume presque opaque qui fait lanterne lumineuse le soir, animé seulement par le graphisme coloré de la signalisation ; côté cour, quelque chose de plus intérieur, de plus chaleureux avec la double épaisseur des balcons qui prolongent les classes et les brise-soleil en bois. Tout projet doit avoir son autonomie, y compris dans la forme, même s’il y a des bases immuables. On a envie d’expérimenter des matériaux, telle idée rapportée de Venise, de Barcelone ou d’ailleurs. Tout cela, c’est du plaisir, le plaisir de faire. L’architecture ne doit pas être une souffrance, une douleur, mais un plaisir. (Maître d’ouvrage : Ville de Paris Collaborateur : F. Gündogar)


Avenue Daumesnil, Paris 12e, 70 logements, 1999-2001

On fabrique rarement de l’architecture extra ordinaire (en deux mots). Nous faisons plutôt de l’architecture du quotidien, c’est-à-dire que nous tentons de répondre à des préoccupations quotidiennes dans un environnement social quelconque. Un architecte doit s’intéresser à tous les types de programmes. Il n’y a pas de commande chic et de commande pas chic. Il y a certainement des commandes plus intéressantes que d’autres ; faire un musée apparaît de prime abord plus séduisant que de travailler pour un promoteur privé qui a ses habitudes, des typologies toutes prêtes, un cahier des charges très précis. Mais les architectes se sont tellement plaints d’avoir été écartés du logement individuel qu’ils ne peuvent se permettre d’abandonner le secteur du logement collectif privé. Ce sont des commandes grevées de plus d’impératifs que d’autres. Il reste néanmoins une marge de manœuvre : on peut apporter quelque chose, un plus, que les promoteurs le plus souvent nous reconnaissent. Certes, les missions ne sont pas les mêmes que dans le public, quelquefois le chantier échappe, mais cela reste un bon exercice de modestie. Il faut être présent. Dans le cas de cette opération, la relation avec le promoteur a été très productive. Par exemple, les logements de rez-de-chaussée sont en général dévalorisés. Ici, au contraire, nous avons proposé de grands duplex de 136 m2 avec jardin. Le promoteur était dubitatif, mais il a joué le jeu. Et il a eu raison : ces appartements se sont vendus immédiatement. (Maître d’ouvrage : Coprim Collaborateurs : F. Gündogar, C. Kreuser)


Médiathèque de Bagnolet, 1999-2002

Nous avons hérité d’une boîte que nous avions dessinée mais non réalisée. Elle fait 7 m de hauteur. Nous avons lancé une passerelle centrale sur 25 m, qui crée dans la hauteur un espace en compression et une ligne de partition spatiale. Côté rue, salle de lecture ; côté jardin, salles de consultation. Laquée de rouge, elle devient un objet flottant dans l’espace devant lequel vient se détacher la forêt de lanternes accrochées au plafond du hall (elles ont été dessinées par le designer argentin Mano Tonnerre). La perception est très différente le jour et la nuit : pendant la journée, cela évoque des feuilles ; de nuit, elles prennent du volume, comme des petits nuages. Quand les gens nous disent qu’ils sont contents d’être là, nous avons réussi. C’est le plus beau compliment, le plus motivant. S’ils se sentent chez eux, ils vont aimer le bâtiment. C’est cela la finalité de l’architecture. (Maître d’ouvrage : Ville de Bagnolet Maître d’ouvrage délégué : Sidec Collaborateurs : C. Kreuzer, E. Person, G. Terver Lampes : Mano Tonnerre, O. Amado)


« Matrice », exposition « Archi-couture », chapelle de la Sorbonne, 2001

Nous appelons cette drôle de chose la « cacahuète ». Elle appartient aux projets qui nous ouvrent des espaces de liberté, de pur plaisir. On l’a conçue de concert avec José Levy, à l’occasion de l’exposition Archi–couture. Cette dernière réunissait des binômes architectes/couturiers qui établissaient un dialogue autour d’un objet fabriqué en commun. Nous nous sommes arrêtés à l’idée de matrice, d’habitacle originel, un endroit où l’on se replie sur soi. L’architecture est-elle seulement structure, comme l’affirment l’abbé Laugier et toute la tradition antique, ou bien plus une vêture, un vêtement, comme le prétendait Semper ? En réalité, les deux positions sont présentes à différents degrés, selon que l’on va vers le nomade ou le sédentaire. La question que nous nous sommes posée était donc de trouver un matériau qui combine les notions de tissage et de forme. Nous avons choisi l’osier. Cet objet mesure 4 m par 1,80 m, et on se tient debout à l’intérieur. Les rencontres que nous avons faites pour sa réalisation ont été formidables. Nous sommes allés dans la Somme pour trouver des artisans dont le métier était de fabriquer des paniers de boulanger. Ils se sont passionnés, c’était un challenge pour eux. Il s’est créé une synergie entre pensée et fabrication. Le vannier a été obligé de travailler par coupes successives dont les sections étaient données par des cercles de bois. C’était vraiment de la couture. Le travail sur l’objet ou pour des stands, pour des Salons, autorise certaines libertés formelles. Le clos, le couvert n’est plus l’essentiel. On peut travailler autrement, expérimenter. Nous ne nous interdisons pas le plaisir de la forme là où elle est éphémère. (En collaboration avec José Levy)


Maison d’accueil pour personnes âgées dépendantes, Saint-Denis, 2002-2004

Ce programme jouxte l’hôpital psychiatrique que nous avons réalisé précédemment. Une maison de retraite est un programme délicat à traiter. Il s’adresse à des personnes âgées, on ne peut pas les brutaliser avec une architecture d’« auteur » trop marquée. On se projette inévitablement dans la peau de ceux qui vont y vivre, et l’on se méfie de notre propension à parachuter nos désirs d’architecture. De même que pour l’hôpital psychiatrique, qui partage le même jardin, nous avions cherché à donner une impression de liberté en étant extrêmement ouverts – sur l’intérieur, mais aussi sur l’extérieur à travers un jardin clos par de simples grilles –, de même pour cette maison de retraite nous avons voulu dédramatiser le contenu du programme en donnant l’image d’un hôtel. Certaines des pensionnaires ne peuvent plus descendre manger avec les autres. Elles n’ont que la possibilité de participer par le regard à la vie de la maison de retraite. C’est la raison pour laquelle nous avons essayé de renforcer l’espace du regard, d’introduire une théâtralité, au niveau de l’articulation entre les deux ailes en brique qui abritent les chambres. Le hall s’articule autour de l’escalier monumental qui en occupe le centre ; il contient tous les équipements et les espaces partagés – salon, coiffeur, salle à manger, cheminée, poissons rouges… C’est un lieu entièrement vitré à partir duquel le plan ripe légèrement. Nous avons préféré ce léger décalage dans la géométrie à une barre continue. L’opposition entre la peau vitrée, plutôt souple et changeante avec les filtres solaires électriques, et l’opacité, la massivité de la brique introduit une surprise dans la perception. L’escalier devient un théâtre intérieur autour duquel se déroulent toutes les activités, un théâtre également ouvert sur la ville.


Médiathèque de Villemonble, 1999-2002

Le site présente deux faces extrêmement contrastées : un côté rue au nord, très bruyant, un parc au sud. Le programme comprend une médiathèque et des salles polyvalentes, qui sont distribuées dans deux volumes distincts mais reliés frontalement. Le plan de la médiathèque est structuré en bandes parallèles à la route comme autant de protections sonores pour les salles de lecture. Elles regroupent des fonctions différentes : la première, massive, abrite les bureaux et les réserves et évoque l’image de conteneurs superposés. Vient ensuite une faille, avec les circulations. Puis deux nefs en ardoise, qui accueillent les salles de lecture. La dernière bande forme une galerie technique où se trouvent la structure et les modules brise-soleil en verre translucide, placés de manière aléatoire pour offrir divers cadrages sur le paysage. Les poteaux sont rejetés en périphérie sur cette galerie extérieure, permettant à l’espace des nefs de se déployer de façon continue. L’architecture n’emprunte pas une seule direction, mais une diversité de voies. Nous n’avons pas d’écriture a priori. Un projet, c’est un client, un programme, des contextes, un financement, un environnement au sens large du terme, avec des ABF, des ingénieurs, des associations. L’architecture ne représente qu’une petite part du projet, l’architecte n’intervient que pour partie. Trouver l’équilibre entre l’apport architectural et l’usage, entre une envie d’architecture et un fonctionnement, une ambiance générale qui puisse être partagée… C’est là qu’est le challenge. Restons modestes.


Aubervilliers, immeuble de bureaux, 2006

L’architecture n’est pas statique, elle se lit de manière cinétique. Nous travaillons beaucoup sur les reflets, les effets de miroir, les différences de textures et les couleurs. Ce projet a beaucoup évolué en cours d’étude. Le désir de la Caisse des dépôts est d’en faire un bâtiment très démonstratif au plan de la HQE, un bâtiment pilote. Tout est isolé par l’extérieur, avec un isolant extrêmement compact, la brique est collée sur les panneaux en usine. On a travaillé la logique de l’enveloppe dans une visée cinétique, à la Vasarely. Tout un travail sur la couleur et sa perception, les vibrations introduites par la marche. Cela s’effectue à partir de trois types de largeur de fenêtres et trois types de saillies, ce qui offre une combinatoire infinie. Les couleurs évoluent progressivement en fonction de l’exposition. Les teintes interviennent dans toute l’épaisseur du cadre, y compris pour ceux qui sont en saillie. C’est étonnant comme de mêmes idées peuvent émerger en même temps. On nous a fait remarquer que nous ne sommes pas les seuls à traiter cette idée de cinétisme en façade, faisant référence par exemple à la caserne d’Ibos et Vitard, à Nanterre. Oui, finalement ce sont toujours les mêmes idées qui reviennent, mais cent moutures différentes de la même idée. En tout cas, notre architecture est plus une architecture du quotidien que celle d’Ibos et Vitard. Nous avons du mal à imposer des choses comme ils le font. Notre architecture fait moins image dans les revues, elle remue moins d’air. C’est la question que nous n’arrêtons pas de nous poser : jusqu’où l’architecture doit-elle être neutre ? (Maître d’ouvrage : Entrepôts et Magasins Généraux de la Ville de Paris ; Collaborateur : Jean-Pierre Lévêque)


Brenac et Gonzalez … soumis à la question

1 - À quand remonte votre premier souvenir d’architecture ?

O.B. : Au film Mon Oncle de Tati.

X.G. : Je collectionnais les timbres, et un timbre a été édité sur le Paquebot de Grenoble de Wogenscky. Quelque chose s’est passé ce jour là.


2 - Que sont devenus vos rêves d’étudiant ?

O.B. : Pas encore tous réalisés. Heureusement…

X.G. : J’ai eu beaucoup de chance et c’est un peu comme ça que je voyais ma vie professionnelle. J’ai toujours pensé que l’architecture jouait un rôle social important et qu’elle devait améliorer la vie quotidienne des citoyens.


3 - À quoi sert l’architecture?

O.B. : À donner du plaisir.

X.G. : L’architecture est avant tout l’« abri des hommes », tous les abris des hommes. Le reste, c’est en plus.


4 - Quelle est la qualité essentielle pour un architecte ?

O.B. : Chercher et trouver la réponse la plus adaptée.

X.G. : La générosité.


5 - Quel est le pire défaut chez un architecte ?

O.B. : Le nombrilisme.

X.G. : Le narcissisme.


6 - Quel est le vôtre ?

O.B. : Une trop grande réserve.

X.G. : Le doute.


7 - Quel est le pire cauchemar pour un architecte ?

O.B. : Ne plus avoir envie.

X.G. : Ce qui s’est passé à Roissy.


8 - Quelle est la commande à laquelle vous rêvez le plus ?

O.B.et X.G : Tous les programmes que nous n’avons pas encore pu aborder. Une tour, un musée, un lieu de culte…


9 - Quel architecte admirez-vous le plus ?

O.B. : Kahn, Zumthor…

X.G. : Mies, Herzog et de Meuron.


10 - Quelle est l’œuvre construite que vous préférez ?

O.B. : La bibliothèque de l’université de Yale par Bunshaft pour SOM, la bibliothèque Exeter de Kahn ou encore les thermes de Zumthor, à Vals.

X.G. : Le Salk Institute de Kahn, le Panthéon de Rome.


11 - Citez un ou plusieurs architectes que vous trouvez surfaits.

O.B. : Il y a beaucoup d’architectes surfaits, mais peu importe la mode du moment, l’essentiel est que chacun ait la chance de pouvoir s’exprimer. Le temps fera le reste…

X.G. : Collaborant à quelques revues européennes, il est parfois intéressant de voir naître et disparaître des « phénomènes architecturaux ». Visiter la Biennale de Venise est, à ce point de vue, intéressant, et la presse y joue un rôle très important.


12 - Une œuvre artistique a-t-elle influencé votre travail ?

O.B. : Rothko, Mondrian, Soulages…

X.G. : La sculpture minimaliste américaine, mais surtout, le film de David Hockney A Bigger Splash, qui a troublé et transformé durablement ma vision du monde alors très politisée.


13 - Quel est le dernier livre qui vous a marqué ?

O.B. : La Tâche, de Philip Roth.

X.G. : Un roman, ce serait Dorian, de Will Self ; un essai, la Seconde Main, d’Antoine Compagnon.


14 - Votre ville préférée ?

O.B. : Paris bien sûr, où j’ai choisi de vivre.

X.G. : Rio.


15 - Si vous n’étiez pas architecte, qu’auriez-vous aimé faire ?

O.B. : Je n’aimerais pas faire autre chose.

X.G. : Médecin.


16 - Que défendez-vous ?

O.B et X.G. : Nous pensons défendre l’implication sociale de l’architecture, nous essayons à notre manière de faire aimer un peu l’architecture et aussi les architectes à nos concitoyens. Nous aimons qu’une directrice d’école maternelle nous dise : « Merci, monsieur l’architecte, c’est beau, on s’y sent bien. »


Biographie

> 1947 : naissance d’Olivier Brenac à Toulouse

> 1955 : naissance de Xavier Gonzalez à Alicante

> 1976 : Olivier Brenac diplômé de l’École spéciale d’architecture de Paris

> 1977 : Olivier Brenac, master d’urbanisme de l’École des ponts et chaussées

> 1980 : création de l’Atelier d’architecture Brenac-Gonzalez

> 1980 : Xavier Gonzalez diplômé de Paris-Belleville

> 1986 : Xavier Gonzalez pensionnaire de la Villa Medicis hors les murs au Japon, chez Tadao Ando

> 1985 : Xavier Gonzalez travaille chez Andrée Putman

> 1982 à 1992 : Olivier Brenac au CAUE des Yvelines

> 1994 : Xavier Gonzalez enseigne depuis à l’École d’architecture Paris-Malaquais

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