Conçue pour un artiste, cette maisonatelier est située à l’extrémité nord-est de la Corée du Sud. L’agence AEV Architectures devait réaliser un bâtiment tout blanc avec une contrainte importante : que la couleur se maintienne à la fois dans le temps et d’un point de vue qualitatif. Dès le départ, la question du matériau s’est posée comme l’enjeu crucial du projet. Car le constat des architectes était implacable : « Le blanc ne vieillit pas. Il se dégrade. » Le rez-de-chaussée comprend une chambre, une salle de bain, un grand séjour avec cuisine ouverte. L’atelier, situé à l’étage, profite des vues imprenables sur le mont Seorak. « Dans l’esprit de réaliser une maison “toute blanche” et inaltérable, nous avions envisagé des panneaux HPL types Trespa ou des panneaux métalliques thermolaqués, explique Woojin Lim, cofondateur d’AEV Architectures. Finalement, nous nous sommes arrêtés sur le Solid surface dans un souci de pérennité, car force est de constater qu’une des principales sources d’altération d’une façade est l’écoulement des eaux pluviales. » Pour l’architecte, l’objectif était de supprimer tous les éléments en façade tels que les gouttières et descentes d’eau de pluie. L’eau s’écoule dans l’interstice créé entre l’étanchéité et la peau de la maison. « Les détails ont dû pour cela être mis au point à chaque arête ou croisement de volumes dessinés. C’est très rare de commencer un projet sans avoir la moindre idée des matériaux. C’est le besoin esthétique inspiré par le lieu qui nous a obligés à rechercher de nouveaux matériaux et de nouvelles méthodes de pose. Par sa maniabilité en fabrication, sa résistance à la pollution, sa réactivité à la lumière, nous avons remarqué une forte potentialité du Solid surface si la solution technique qui l’accompagne est bien réfléchie : ici, il s’agissait de supprimer les joints horizontaux de la façade à la toiture, de faire couler les eaux pluviales derrière le panneau pour effacer les gouttières », résume Woojin Lim. Et ainsi obtenir l’image recherchée.