Architecte : Paul Le Quernec Rédigé par Pauline MALRAS Publié le 22/10/2013 |
Le centre culturel l'Origami s'inscrit dans le réaménagement urbain du quartier Wolf-Wagner. Cette ancienne cité-jardin autrefois liée à l'industrie textile connaît depuis 2002 de profondes mutations. Il s'agit d'améliorer le cadre de vie des habitants : station de tramway, « écoquartier », parc, crèche et nouveau centre d'accueil périscolaire. C'est dans cet environnement et dans ce quartier réputé difficile de Mulhouse que le centre socioculturel devra trouver sa place et s'ériger en nouveau repère.
Un équipement nécessairement ouvert
La forme étonnante de l'équipement, qu'il doit à ses plis, est à l'origine de son nom : L'Origami. Le bâtiment, qui occupe entièrement une parcelle de 20 x 40m, remplace l'ancien centre social, dont le terrain, après démolition, est destiné à un futur jardin, aménagé en concertation avec les habitants. En plan, au rez-de-chaussée, deux carrés juxtaposés s'alignent perpendiculairement à la rue d'Agen. Au premier étage les planchers pivotent et le bâtiment se tord pour attraper des vues plus lointaines, s'orienter et retrouver la même direction que les immeubles du quartier.
L'équipement est composé de deux fortes entités programmatiques. Chacune se distingue dans la volumétrie et la distribution des espaces. Le bâtiment se partage alors en deux parties : les cellules associatives qui disposent d'une banque d'accueil et la salle polyvalente indépendante des horaires d'ouvertures. Des ateliers proposent dès à présent des activités de couture et de menuiserie. On imagine sans peine les opportunités que pourrait offrir le centre à d'autres associations pour attirer les jeunes du quartier.
L'architecte a fait le choix d'un rose éclatant pour signaler l'entrée du centre. Une couleur vive qui tranche sur le zinc noir. Par sa forte présence, le bâtiment s'impose dans la vie de quartier. Une fois à l'intérieur, des jeux de doubles hauteurs et de vues croisées entre hall, patio et passerelle permettent de bénéficier immédiatement de vues traversantes vers l'extérieur. En face de la banque d'accueil, un léger pincement dans la volumétrie, soulignée par le surplomb de la passerelle, indique la séparation possible des deux éléments de programme.
Une fois franchi le seuil rose, à gauche de l'accueil, on perçoit d'emblée l'escalier principal. Il est à la fois monumental et en équilibre instable : ses volées de béton se déploient en se déportant puis se posent contre l'unique mur porteur du bâtiment. Les paliers en porte-à -faux sur le hall créent un appel vers les ateliers associatifs.
Traversant en diagonale tout le bâtiment, un voile de béton souligne la distribution des deux éléments du programme. Cette paroi formée de plis que l'on se plaît à suivre, fonctionne comme un guide à l'intérieur du centre. En dirigeant le regard, elle induit des déplacements qui mènent soit à la salle polyvalente, soit à l'escalier. La couleur orange des murs est omniprésente dans les circulations, de la résine brillante du sol au plafond. Le blanc est réservé aux pièces du programme : salle des fêtes, ateliers, et bureaux de l'administration.
Un contexte déterminant
À l'extérieur, l'Origami exprime le contraire de ce qu'il révèle à l'intérieur. Posé comme un objet rose et noir à la volumétrie imposante, il semble défier la cité ouvrière et les immeubles de logement intermédiaire qui l'entourent. C'est pour l'architecte, une manière de rappeler sa vocation de repère et d'affirmer le centre comme l'équipement culturel du quartier. Le bâtiment qui devait à l'origine être couvert d'un enduit blanc, est finalement revêtu d'une solide cuirasse pour se prémunir du vandalisme auquel le quartier semble être victime. Une peau épaisse composée de caissons de bois préfabriqués sur lesquels sont fixées des écailles de zinc pré-patiné noir. Le motif en losange des écailles détermine la forme des fenêtres. Réparties de manière aléatoire elles ne laissent pas deviner la nature de l'organisation intérieure : une même disposition des ouvertures pour les ateliers comme pour la salle polyvalente. Les deux résilles métalliques, dont l'une ferme le patio au rez-de-chaussée, et l'autre la terrasse à l'étage, renforcent la sécurité de l'équipement. Des losanges de plexiglas disposés par endroit intensifient l'aspect reptilien de la façade. Entre son aspect défensif et ses clins d'œil séduisants, ce sont plutôt ces derniers qui semblent avoir pris le dessus si l'on en croit le succès de l'Origami depuis son inauguration début septembre.
Maîtres d'ouvrages : Ville de Mulhouse, M2A
Maîtres d'oeuvres : Paul Le Quernec, architecte ; Fabrice Wianni & Benjamin Ringeisen, éxécution - BET : HN Ingénierie, structure ; JOST, fluides et électricité ; E3 économie ; François Liermann, HQE.
Surface SHON : 1250 m2
Cout : 2,4 millions d'euros
Date de livraison : septembre 2013
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