Architecte : Atelier Provisoire Rédigé par les architectes Publié le 21/03/2017 |
Le projet des logements Bengalines est une expérience.
Cette expérience cherche à travailler avec certains « fantômes », grands absents récurrents du processus contemporain de « fabrication » de logements locatifs à caractère social : les habitants et les matières.
Dans cette expérience, l’implication des habitants intéressés par la définition de leur lieu de vie futur trouve une place, celle de la maîtrise d’usage. Elle tend à susciter une situation vertueuse selon laquelle le fait d’occuper un logement, d’y vivre, ne porte pas atteinte aux lieux, mais bien au contraire, les enrichit en les qualifiant.
La participation des habitants dans la conception de leur futur logement repose sur le principe de modularité d’une base commune. Ils disposent ainsi d’un choix majeur : la configuration finale de leur logement en fonction du degré de cloisonnement et de l’emplacement des pièces de nuit.
Pour laisser cette place aux habitants, il a simplement fallu que la définition architecturale s’arrête un peu avant son terme habituel : laisser le plan ouvert à l’interprétation a constitué l’essentiel du travail. Cette situation offre aux habitants la possibilité d’occuper un logement choisi et non pas « indifférencié ».
Chacun, en définissant l’habitat approprié à sa façon de vivre, peut ainsi s’approprier son habitat.
Dans cette expérience, l’acceptation de la légitimité de certaines matières à apparaître « telles quelles » dans les logements, se substitue aux réflexes habituels de neutralisation des intérieurs. La logique du coût très réduit favorise le recours à des finitions frugales, considérées comme satisfaisantes et à même de donner une qualité aux espaces.
Les possibilités de variation du plan des logements repose sur quelques principes simples. Les pièces dites « d’eau » sont placées dans la trame centrale laissant libres deux grandes surfaces de part et d’autre. Un cellier placé au centre forme un volume centrifuge qui articule les déplacements. On peut en faire le tour de sorte qu’aucun aménagement ultérieur n’empêche la distribution des espaces.
L’existence de cloisonnements différenciés est permise par un élément « hors du commun », rudimentaire et générique. Un réseau de lisses sur les plafonds en béton brut, à la fois guides, supports ou simples lignes dans l’espace selon l’utilisation qui en est faite, suggère la trame selon laquelle un découpage de l’espace est possible.
Les cloisons en bois ne comportent aucun réseau technique et sont conçues pour être démontées et/ou remontées par éléments réguliers selon un assemblage simple, rendant possibles les modifications ultérieures.
Le projet Bengalines est situé à Pessac, dans un quartier résidentiel constitué, où se côtoient échoppes anciennes, villas cossues, pavillons individuels, maisons mitoyennes, petits immeubles collectifs.
Les choix des formes et des matières ont été faits de sorte que le bâtiment existe de manière sereine, calme, non ostentatoire. Le bardage métallique ondulé de son enveloppe réagit aux variations de la lumière et imprime des reflets sourds. La toiture à deux pans avec débords ou le format des ouvertures empruntent aux constructions alentours.
Les logements se développent sur trois niveaux identiques (T3/T2/T3), desservis par un grand palier en creux. Le volume compact partage l’occupation du terrain avec un bois de chênes qui déploie une masse végétale précieuse. C’est un paysage vivant, ordinaire et féérique. La belle vue qu’il offre est partagée équitablement. Les neufs logements sont naturellement orientés et grands ouverts vers lui.
Trame régulière, orientations identiques, percements répétés, desserte commune. L’équivalence des conditions d’habiter dans tous les logements est un fort déterminant de cette architecture. Ce n’est pas une qualité en soi, mais plutôt une structure capable. Elle relève de ce que l’on peut appeler une « typologie de l’équité ».
Le projet des logements Bengalines a remporté le Prix Spécial d'Architecture Agora, qui soutient la création architecturale dans la région Bordelaise.
Localisation : Rue des roses, Pessac (33)
Programme : 9 logements collectifs (système Sylvania)
Maître d'ouvrage : Aquitanis OPH
Maîtres d'oeuvres : Atelier Provisoire
Bureau d'études techniques : Cétab
Entreprises : IBS Construction (bâtiment) ; Colas Sud-Ouest (vrd) ; Soltechnic (fondations spéciales)
Surface habitable : 716 m2
Coût : 826 000 € HT
Date de livraison : 2016
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