Nice
Le Ray, un site
exceptionnel
Le
projet se situe en ville,
sur les hauteurs de Nice,
au milieu d'un large
vallon qui descend vers la
mer. Le vallon est fendu
d'un boulevard urbain de
bonne facture, pour d'un
côté être urbanisé et de
l'autre habité de grandes
villas chics et
historiques. La nature
est, de ce côté,
omniprésente. Un tramway
relie le quartier du Ray
au centre ville en dix
minutes. Tout autour, Ã
l'horizon, les montagnes
et les collines
luxuriantes entourent le
vallon. Le regard finit en
bas sur le vieux Nice et
la Méditerranée. Nous
sommes au milieu d'un
paysage parfaitement
méditerranéen, luxuriant,
avec des arbres par
endroit de plus de 50
mètres. Des rivières
souterraines abreuvent
cette nature baignée de
soleil.
Le
programme
Le
programme porte sur 24 500
m². Il se décompose en 250
logements accession, 100
logements sociaux, un
grand magasin Carrefour de
6 000 m², un dojo de 1 500
m² ; le tout au-dessus
d'un parc de stationnement
de quelques 650 places.
Relativement à l'emprise
qui nous est réservée pour
construire, la densité y
est de bonne facture.
Un
plan masse à la «
newyorkaise »
Depuis
l'intérieur du nouvel
îlot, des vues larges sont
ménagées sur le paysage
niçois. On a un peu repris
ce qui fait la qualité de
Manhattan à New York :
offrir l'horizon au bout
de chaque bloc. Malgré la
densité apparente visible
en coupe du projet, les
habitants s'installent au
coeur de notre opération
pour discuter ou y lire de
manière parfaitement
apaisée. Ils sont dans un
jardin, avec des vues
rares et lointaines sur
les collines Niçoises.
Un
paysage unique pour le
parc et le nouveau
quartier
Le
paysage lointain
accompagné de celui du
parc, rentre dans notre
îlot. Le paysage intimiste
de notre îlot va à la
rencontre de celui du
parc, pour le colorer. Il
s'agit d'un paysage
botanique très varié, dans
la tradition des jardins
méditerranéens, que nous
avons appelé « le jardin
extraordinaire ». Il part
du centre de notre îlot
pour s'étendre sur le parc
comme des rivières de
couleurs. Nous sommes dans
un croisement de deux
paysages en fusion, l'un
proche et l'autre
lointain. Le parc est
constitué de cette fusion.
Le paysagiste du parc,
Jean Frédéric Gay, est le
même que celui de notre
îlot. C'est beaucoup plus
simple si on veut
interpénétrer deux
paysages.
Les
matérialités minérales
Le
plus petit des immeubles,
à l'angle du boulevard
Gorbella, est en pierre.
La pierre est rarement
massive sauf pour les
bâtiments militaires.
Historiquement elle est
feinte. Elle est mince en
façade et massive ou semi
massive « bodybuildée »
dans les angles, les
arrêtes des baies, et le
pieds des façades :
Versailles et le Louvre
sont fait comme cela.
L'important est de ne
jamais avouer l'épaisseur
de la matière. Au Ray nous
avons fait le négatif de
Versailles et du Louvre :
les angles et arrêtes sont
en briques de pierre pour
les trumeaux et les
façades en parement. Le
rendu d'ensemble est
massif. Les autres
immeubles sont en enduit Ã
la chaux, dont les
couleurs ont été prises
dans le cahier des charges
de la ville de Nice.
Les
matérialités végétales
Les
façades ne sont
pas végétalisées mais
« support de
végétalisation ».
Autrement dit, il existe
derrière le feuillage
une autre façade située
en arrière-plan, la
façade du clos et du
couvert. Situées en zone
très sismique, celles-ci
n'ont pas d'autres choix
que d'être en béton.
Elles ont été laissées
brutes. Nous avons
accastillé ces façades
de tuteurs en
châtaignier, avec entre
eux des câbles inox pour
faire grimper les
plantes,
certaines plantées en
bas des façades en
pleine terre, d'autres
suivant plus haut dans
des bacs. Le tout est
arrosé par un réseau
d'eau visible en
façades. Il en va de
même de celui en charge
de la récupération des
excédents d'arrosage.
L'ensemble forme un
dessin très graphique,
avoué.
Il y a une idée d'appétence dans le dessin de
ces tuyaux d'eau
apparents en façade. Ils
renvoient à l'univers
des plantes. Pour finir
le chapitre des
plantations, nous avons
greffé les plantes de
pleine terre, les
plantes mères, à ceux
des pots situés plus
haut. Par ces greffes
multiples, nous avons
réduit botaniquement le
nombre de plantes à une
seule. Dans moins de
trois ans, les greffes
auront pris et nous
pourrons couper tout ou
partie de l'arrosage
automatique des pots. On
parlera alors «
d'internet des plantes »
car toutes
communiqueront entre
elles en se partageant
leurs ressources en eau
comme en soleil. Ce
phénomène de mise en
connexion des voies
aériennes des plantes
est connu sous le nom
d'anastomose.
Maîtres d'ouvrages : VINCI Immobilier
Maîtres d'oeuvres : Maison Edouard
François, Architecte
de conception et
direction de travaux
ABC Architectes,
Architecte associé
La Compagnie du
Paysage, paysagiste
André Verdier,
bureau d'études
structure
Ingerop, bureau
d'études fluides
VPEAS, économiste de
la construction
Entreprises : VINCI Construction
France (Dumez Côte
d'Azur, ADIM Côte
d'Azur)
Surface SHON : 24 250 m² SDP
Coût travaux : 48 845 000 €HT
Date de livraison : mars 2021