Architecte : Tectoniques Architecture & Ingénierie Rédigé par les architectes Publié le 25/03/2013 |
Le site de Champenoux, en Lorraine, est l'un des cinq sites en France sur lesquels travaillent des agents de l'Institut national de la recherche agronomique. Installé dans l'immense forêt d'Amance, il s'est enrichi d'un nouveau bâtiment de laboratoires et de bureaux qui vient compléter le site existant. La façade Sud en courbe embrasse toute l'entrée du site et se présente comme un jeu de rubans de bois sur fond de paysage. La face Nord, lisse, répond aux bâtiments construits dans les années 60. Ces deux éléments dynamiques du projet se rejoignent par un atrium, véritable coeur du projet. Derrière son apparence légère, ce bâtiment cache une grande technicité imposée par l'exigence de son programme.
L'atrium, entre centre nerveux et jardin intérieur
L'atrium est le centre nerveux du projet. Il est le lieu des échanges, des partages, des rencontres et des expositions de travaux. Il relie les deux bâtiments dans une ambiance agréable caractérisée par des jeux d'escaliers, de passerelles et de transparences. Les paysagistes de l'agence Itinéraire Bis ont conçu un jardin exotique avec une autre nature, décalée, tropicalisée, foisonnante et colorée.Toutes les galeries de distributions, les escaliers et les ascenseurs, sont immergés dans ce paysage. Les plantations sont organisées en trois strates : les herbacées au sol, les arbustes à hauteur d'homme, les grands arbres colonnaires qui traversent les étages. L'atrium procure aux deux bandes Nord et Sud, occupées par des locaux peu épais, une double orientation avec les avantages connus en terme de vues, de ventilation et d'éclairage naturel. La grande lentille en polymère ETFE qui le couvre lui apporte une lumière naturelle uniforme et contrôlée.
Bâtiment bifacé
La face Nord du projet fait écho aux édifices implantés en vis à vis, avec lesquels elle est reliée par une coursive en bois. On y trouve la majeure partie des laboratoires, bénéficiant d'une lumière stable, sans surchauffe estivale, et gardant un lien visuel direct avec le reste du Campus. La face Sud matérialise l'entrée du Campus. Elle qualifie le projet avec sa double peau en bois et son plan courbe. La majeure partie des bureaux y est logée, affichés sur la voie d'accès, équipés de protections solaires adaptées, et bénéficiant de vues vers le lointain. Les coursives extérieures, protégées par une claustra en bois, prolongent les espaces de travail en créant un jeu de rubans de bois et de tressage horizontal et vertical. Elles jouent le rôle d'ombrières, réglées pour équilibrer protections et apports solaires et conserver intimité et confidentialité nécessaires. La densité varie selon l'orientation.
Structure apparente
La majorité de la structure est en bois, matériau original pour un programme de laboratoire avec de grandes exigences techniques (température, pollution, vibrations….). Au delà des arguments d'éco construction, il fait écho au sujet des recherches menées dans ces laboratoires (génomique forestière). Le parti constructif consiste à utiliser du bois massif avec des petites portées et un rythme dense sur une trame de 1,20 m x 6 m. C'est un projet qui utilise un grand volume de bois, des bois locaux, peu transformés et choisis dans la forêt voisine. Le sciage a été réalisé à quelques kilomètres des parcelles, et la filière a fonctionné sur le modèle du contrat d'approvisionnement mis en place ces dernières années par l'Office national des forêts (ONF).
Equipements spécifiques
Un certain nombre de dispositions permettent d'obtenir une qualité environnementale exemplaire, associée à la certification NF HQE Bâtiments tertiaires. La première mesure concerne la performance de l'enveloppe : isolants laine de bois de forte épaisseur, triple vitrage (sauf pour les parties Sud). Un puits canadien, construit avec les précautions nécessaires sur un sol d'argiles gonflants, permet de disposer d'un air préchauffé ou rafraîchi. Une chaufferie bois expérimentale a été installée pour venir en complément de la chaudière gaz du site existant. Elle utilise le miscanthus, cultivé et exploité sur le site par l'INRA, en complément de plaquettes bois. La récupération des eaux pluviales dans une cuve enterrée dessert les bassins du jardin intérieur, les toilettes et l'arrosage des plantes.
Anne Rolland pour Tectoniques Architecture & Ingénierie
Maître d'ouvrage : Inra
Maîtres d'oeuvres : Tectoniques (Architectes et économistes), ETICO (Pilotage et coordination chantier), Itinéraire Bis (Paysagistes), Anglade Structures Bois (Ingénieurs bois), Sechaud et Bossuyt (Ingénieurs fluides), Indiggo Environnement (Ingénieurs environnement)
Entreprises : PRESTINI (Gros oeuvre); SERTELET (Charpente et ossature bois), COUVRETANCHE (Étanchéité), BRAYER (Menuiseries aluminium), NOVABASE VENTURINI (Menuiseries bois), WUCHER (Menuiseries intérieures), ALBERT (Serrurerie), AXIMA (Fluides), SETEA ( Electricité)
Surface SHON : 1 440 m2
Cout : 5,5 M € H.T.
Date de livraison : juin 2012
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