Architecte : AS.Architecture-Studio Rédigé par les architectes Publié le 27/11/2014 |
La Maison de la Radio arbore une nouvelle jeunesse
En 2003, l’année de ses 40 ans, une restructuration de l’ensemble de la Maison de la Radio est programmée. La consultation internationale est remportée en 2005 par AS.Architecture-Studio, dont le projet préserve l’unicité du bâtiment au sein d’un espace paysager repensé.
Symbole de la radio et des ondes, « la maison ronde » entame sa mue suivant un planning de travaux fixé jusqu’en 2017, pour un coût total de 241,5 millions d’euros. Ce chantier de 100 000 m² a pour caractéristique de se dérouler en site occupé, une contrainte nécessitant un phasage minutieux des travaux de manière à maîtriser les nuisances acoustiques du chantier et de permettre aux antennes à continuer de fonctionner.
Le projet de restructuration prévoit la mise en sécurité du bâtiment dont une grande partie est classée immeuble de grande hauteur (IGH), l’aménagement paysager des espaces extérieurs occupés jusqu’à présent par le stationnement, et la construction d’une salle symphonique de 1461 places, point d’orgue de cette réhabilitation.
Le Grand Auditorium de la Maison de la Radio : une nouvelle salle symphonique à Paris
Avec le Grand Auditorium de la Maison de la Radio, le public va disposer à Paris d’une nouvelle salle symphonique de vocation internationale. Le Grand Auditorium est la pièce majeure du projet de restructuration de la Maison de la Radio dont le chantier a démarré en 2009. Il s’insère de manière cohérente dans le plan d’ensemble, au carrefour des nouveaux espaces d’accueil et profite des vastes foyers vitrés qui s’ouvrent sur la Seine.
AS.Architecture-Studio a fait le choix d’une salle avec la « musique au centre », principe initié par Hans Scharoun pour la Philharmonie de Berlin. Mais ici, pour s’adapter à l’espace limité des anciens studios 102 et 103 qui ont été déconstruits, il a fallu développer une salle plus verticale et superposer les différents balcons. Les 1461 places de l’auditoire sont ainsi réparties autour de l’orchestre en petits groupes de spectateurs, dont la disposition permet de rapprocher le public de la scène, dans une grande proximité avec l’orchestre. La distance la plus éloignée entre le public et la scène est de l’ordre de 17 mètres.
L’ambiance de la salle souligne cette spécificité en créant un écrin pour la musique, un espace homogène à dominante de bois. Les parois sont décomposées en un grand nombre de facettes dont les lignes se prolongent à l’infini, mais qui ramènent toujours l’attention au centre, là où se concentrent le regard et l’écoute. Plusieurs essences de bois (hêtre, bouleau, merisier) sont combinées dans la composition des modénatures des différents plans, à la façon d’une grande marqueterie en bas-relief, structurée par un rythme de lignes horizontales.
La qualité du lieu repose aussi dans le rythme des séquences du parcours pour accéder à la salle, depuis l’espace lumineux des foyers en lien direct avec la ville, le passage des sas acoustiques, le parcours feutré dans les déambulatoires, les visions fugitives et ponctuelles vers la salle, la surprise finale de la découverte globale du Grand Auditorium.
Pour garantir une bonne acoustique, la salle a été étudiée en étroite collaboration avec l’acousticien Yasu Toyota de Nagata Acoustics, aussi bien pour la finalisation de la géométrie, que pour la qualité des parements de chaque paroi. La scène est composée de 18 tables élévatrices modulables permettant différentes configurations d’orchestres. Un grand réflecteur acoustique en bois, en forme de lentille ovoïde, dit « canopy », est suspendu à 14,50 mètres au-dessus de la scène et renvoie les sons vers les musiciens et les spectateurs. Le plafond est aussi découpé en différents plans de bois qui se chevauchent et accompagnent dans un mouvement ascensionnel la fragmentation des différentes corbeilles de l’assemblée en renforçant le caractère enveloppant de la salle.
Dans l’axe de la salle, au-dessus du gradin des chœurs, les parois de bois s’entrouvrent pour faire apparaître l’orgue monumental conçu par Gerhard Grenzing. L’auditorium est équipé de manière à assurer la captation sonore et vidéo de tous ses concerts en fonction des différentes configurations : concert philharmonique, musique de chambre, quatuors, concerto, récitals, concerts avec orgue. L’ensemble de la Maison de la Radio a été repensé pour accueillir plus largement le public et offrir de nombreux concerts et festivals « à la Maison » qui seront interprétés par les quatre formations résidentes de Radio France et nombre d’orchestres invités.
La réhabilitation de la Maison de la Radio : redonner une unité d’ensemble
AS.Architecture-Studio s’est fixé pour objectif de réorganiser les circulations, d’améliorer la lisibilité des espaces, de redonner une unité à l’ensemble de la Maison de la Radio et de rapprocher toutes les fonctions de l’édifice, tout en préservant l’image du bâtiment, conformément aux exigences de l’Architecte des Bâtiments de France. Afin de relier efficacement le centre du bâtiment à sa périphérie, les architectes ont implanté au cœur de l’édifice un espace commun fédérateur : l’agora.
Aménagée dans l’emprise de la cour de la petite couronne et surmontée d’une verrière, l’agora regroupe une cafétéria, un lieu d’expositions temporaires et un studio de radio ouvert. L’agora est reliée au grand hall actuel par un nouvel axe de circulation : la « nef », crée grâce aux surfaces libérées par la déconstruction de l’ancien anciens studio 103. À cette nouvelle rue intérieure s’ajoutent quatre nouvelles passerelles vitrées de 32 mètres reliant la grande et la petite couronne au niveau du cinquième étage.
La Maison de la Radio dans un jardin
Grâce à la création d’un parc de stationnement souterrain de 700 places, le bâtiment est mis en scène dans un grand jardin, à la fois parvis et parc public, dont le traitement paysager a été conçu avec Michel Desvigne.
La tour, un signal dans la ville
Autrefois lieu des archives de Radio France, la tour est réaménagée en espaces de travail amples et spacieux. Les nouveaux bureaux, mezzanines et salles de réunions en demi-hauteur permettent une plus grande flexibilité d’utilisation. Le 22ème et dernier étage est désormais occupé par la salle du conseil, en lieu et place d’anciennes installations techniques. Cet espace de 135 m² entièrement vitré et ouvert sur trois côtés bénéficie d’un panorama parisien exceptionnel. Tout en préservant l’aspect des façades d’origine, AS.Architecture-Studio a retravaillé la géométrie des brise-soleils en aluminium dont la forme de triangles inversés garantit un apport maximal de lumière dans les plateaux.
Les studios de production et d’antenne
Les nouveaux studios de production et d’antenne, auparavant tournés vers l’intérieur de l’édifice, sont désormais installés et ouverts sur la ville. À la pointe de la technologie, ils sont conçus pour des raisons acoustiques comme des « boîtes dans la boîte ». Les studios d’antenne et de production de France Inter et de France Info viennent d’être livrés.
Le Studio 104 - salle Olivier Messiaen
D’une capacité de 840 places, le Studio 104 est une salle de concert polyvalente destinée à accueillir tous types de musique. La réhabilitation a permis sa mise aux normes, l’accessibilité des personnes à mobilité réduite, la création du gradin des chœurs en lieu et place de l’orgue d’origine et l’amélioration de son acoustique. Plus proche de celle du Grand Auditorium, l’acoustique du Studio 104 varie selon les besoins grâce à l’installation de nouveaux réflecteurs en staff et de rideaux acoustiques. Les passerelles et équipements techniques en partie haute ont été refaits afin d’améliorer les conditions de travail des techniciens. Les bas-reliefs de Louis Leygues ont été conservés et mis en valeur, le parquet de la scène et les sièges sont totalement remplacés.
Maître d’ouvrage : Radio France
Architecte mandataire :
AS.Architecture-Studio
Mission : Études complètes et
direction des travaux, Base MOP
Co-traitants : BET Jacobs France (BET),
Cabinet Casso (sécurité incendie), Eco Cités (Economie)
Sous-traitants : TESS (façades),
Changement à vue (scénographie), Nagata acoustics (acoustique Grand
Auditorium), Jean-Paul Lamoureux (acoustique bâtiment), Michel
Desvigne (paysage), 8’18’’ (concepteur lumière)
Surface des bâtiments : 110 000 m²
Coût total des travaux : 240 M euros
Coût du Grand Auditorium : 35 M euros
Concours : 2005
Livraison : 2017
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