Architecte : Stefania Stera Rédigé par les architectes Publié le 27/09/2019 |
Le site
C’est dans les éléments les plus typiques du paysage sarde que le site révèle ses meilleurs atouts, qui sont autant de défis à relever : relief accidenté, rochers innombrables, crique sauvage…
Ce potentiel exigeant n’était pas exploité à plein par l’ancienne habitation qui occupait le terrain. De fait, la maison ne comportait qu’une seule orientation vers le sud, ne tirant aucun bénéfice de la lumière et de la fraîcheur de la végétation arborée longeant la route au nord, dans la partie supérieure du site, et ne dévoilant rien des beautés de la mer en contrebas, ou de la poésie des roches aux formes étonnantes.
Malgré la longueur du terrain donnant sur le littoral, l’accès à la mer n’était pas mis en valeur depuis le site et ne se révélait qu’à partir de la mer. Une zone gazonnée descendait en oblique vers la mer. Du fait de la déclivité, cette partie du jardin ne présentait aucune qualité et n’était pas accueillante.
Forte de ces observations, l’architecte Stefania Stera s’est donnée pour objectif la création d’une maison dont les volumes n’altèreraient pas le site, mais qui serait bien au contraire à même de le magnifier, dans la tradition première de Porto Cervo.
Le projet
L’opération se situe dans la droite ligne du projet initial de Porto Cervo, initié dans les années soixante par l’Aga Khan, sous l’appellation de consortium Costa Smeralda. Pour concevoir et réaliser cette maison, l’architecte a souhaité qu’elle se fonde dans le site, exploitant toutes ses caractéristiques.
La maison est en effet conçue de manière à s’inscrire dans tout le territoire, avec un cœur pouvant être habité en toute saison. L’ensemble constitue une promenade architecturale en harmonie et continuité avec la nature, où des univers différents se côtoient et se croisent, l’un profitant de l’autre.
Ainsi le site et l’habitat se nourrissent-ils l’un de l’autre : matériaux et artisanat se répondent et confèrent à l’ensemble une dimension de pérennité et d’humanité. Le geste fondateur du projet, celui qui en détermine la posture, est le tracé de deux axes : l’un s’élançant vers la mer, l’autre s’élevant vers le massif rocheux. Leur croisement permet l’articulation des différents lieux importants dans le site et la mise en place de deux « plateaux », tous deux appréhendés comme rez-de-chaussée.
Le niveau du rez-de-chaussée a été creusé, il crée un rapport plus fort avec la mer et une meilleure utilisation du jardin. Une terrasse verte, « le tapis volant », fera face à la mer.
Une corniche le long de la mer révèle et valorise le littoral du site. Ce chemin de corniche dessert nombre de lieux dans le site, véritables évènements singuliers aux multiples fonctions.
L’organisation de la maison n’est pas conventionnelle.
La véritable entrée est la cour tandis que, à titre d’exemple, le hall proprement dit est exigu et ne constitue qu’un espace de transition, s’élargissant progressivement jusqu’à déboucher sur la pièce suivante pour l’enrichir. Les pièces sont disposées autour de la cour principale. Cette dernière, entourée de volumes différents articulés au site et aux espaces de la maison, est baignée en fin d’après-midi par le soleil couchant. La lumière se réfléchit sur les façades qui l’entourent et crée un noyau lumineux au milieu de l’ensemble.
D’un point de vue fonctionnel, trois accès ont été pensés depuis la rue :
• l’entrée principale, desservant la cour,
• un espace de stationnement des voitures conçu comme un «boulevard» arboré où les véhicules peuvent se garer librement évitant l’effet d’oignons.
À cet effet un mur «coulissant» qui longe la rue.
• un accès au logement du gardien par une cour qui peut également servir de garage. L’accès au sous-sol se fait en trois points différents : la cour, l’espace dédié aux services et une courette située à l’est, près du parking principal.
L’accès principal de la maison se situe dans la cour : une porte donnant sur un hall assez discret qui dessert deux chambres au rez-de-chaussée et, à l’étage, le salon, la salle à manger, le bureau et la suite principale.
La suite principale, qui occupe le reste de l’étage, est un vaste ensemble composé d’espaces clos et d’espaces ouverts dans une séquence riche d’évènements, d’ambiances et de cadrages sur la nature : courettes, patios, terrasses, chambres, vestiaires et salles de bains. Elle présente notamment le salon en « U » largement ouvert en direction de la mer et de la placette en cœur du site. Le salon se développe en longueur, parallèlement à la mer. La salle à manger est orientée vers l’ouest.
Un grand patio situé du côté nord de la cour forme un porche depuis l’accès sur rue. Un escalier permet d’accéder au toit dont une partie est aménagée en terrasse, le reste étant végétalisé, à l’image de la relation qu’entretient la maison, très minérale, avec son site. https://krootez.com/buy-real-instagram-followers/
La placette permet d’accéder au canyon qui est vu comme une épine dorsale desservant différents coins intéressants du site. Une rampe descendant depuis le salon à l’est relie ce niveau avec le bas complétant une boucle par une promenade architecturale dans le site.
Les matériaux
Le choix des matériaux, en harmonie avec la nature du site, confirme et enrichit le concept de la maison.
- Le granit assure le rapport direct avec l’espace naturel et marquent la séquence d’entrée.
- Un enduit anthracite rappelle les rochers.
- Un marbre développé en nappe se déroule tel un tapis dans le salon et en continuité à l’extérieur.
La singularité de la maison repose sur le traitement de nombreux espaces en céramique, tels des azulejos. Vêture précieuse et colorée, lisse, évoquant la fraîcheur. Ce détail lui confère un caractère d’alcôve, où se succèdent des pièces à ciel ouvert, purement géométriques, et se détachant du reste.
Les espaces fonctionnels sont traités en sol poncé à la vénitienne. Les chambres sont dallées en pierre « serena » afin de renforcer l’intériorité de la pièce et mettre en valeur les couleurs de la nature. Les deux salles de bains de chaque suite sont traitées alternativement en deux types de marbre. Dans les salles de bains, les surfaces en marbre revêtent les sols mais aussi des parties verticales.
À l’intérieur, les murs sont traités en enduit blanc brut, permettant de capter la lumière.
Les portes ont été conçues en bois et comportent des parties laquées en couleur dans la volonté de créer une alternance et une résonance aux couleurs de la céramique. Le mobilier reprend ces matières. Pour ne pas réaliser des vestiaires traditionnels mais les concevoir comme des éléments vivants, riches et libres, ils sont traités en tissus avec des surfaces en tissage d’osier. Le tout suivant l’inspiration des matières sardes. Des éléments libres telles des malles ou des étagères suspendues complètent les aménagements, et créent l’ambiance d’un mode de vie nomade, comme si l’on était à l’intérieur d’une tente.
Maîtres d'ouvrages : Privé
Maîtres d'oeuvres : Stera Architectures
Surface : Habitation 750 m² - Terrasses 350 m²
Date de livraison : 2019
Maître d’ouvrage : IMMOBILIERE 3F / EPA ORSAEquipe de maîtrise d’œuvre :ARCHITECTE : DE JEAN … [...] |
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