Portrait d'Henri Gaudin |
Rares sont les artistes et les penseurs, y compris les plus grands et les parfois plus célébrés de leur temps, dont l’œuvre ne passe pas par une période d’oubli qu’on nomme pudiquement (au cas où sa force et l’acharnement de quelques admirateurs lui redonnent vie) : « passage par le purgatoire ». Ainsi en est-il allé de musiciens comme Vivaldi, de peintres comme La Tour, d’écrivains comme Proust ou de penseurs comme Spinoza, redécouverts quelques dizaines, voire quelques centaines d’années après leur mort. Mais il arrive aussi que ce « purgatoire » concerne les dernières années de l’artiste ou du penseur, réputé « avoir fait son temps » ou dénigré comme un rabâcheur incapable de se renouveler. |
Tel est le cas d’un des plus importants architectes français du XXe siècle, à mes yeux : Henri Gaudin, qui vient de disparaître à l’âge de 87 ans. Comblé de prix et de louanges par la critique et par ses pairs jusqu’à l’orée du XXIe siècle, tenu par ses étudiants pour un poète de l’espace à l’égal des maîtres d’œuvre gothiques, de Borromini ou d’Alvar Aalto, Henri Gaudin avait disparu des revues et des leçons d’architecture dispensées dans les Écoles, au point que seule une poignée d’étudiants connaissait encore son nom et quelques-uns de ses bâtiments. Lui-même, il est vrai, n’avait jamais été dupe de la notoriété qu’il avait connue, ayant répondu en 1995 à une journaliste qui l’interrogeait : « Dans cinquante ans, personne ne saura identifier mes ouvrages […]. L’architecte, avec ses fantasmes personnels, n’a aucun intérêt1. » Il n’en reste pas moins que, à l’instar (précisément) de Borromini sur la fin de sa vie2, il souffrait de son isolement, renforcé par des douleurs physiques dues à des hernies discales imposant à son corps de 2 mètres de haut d’être souvent couché.
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