Contexte

Depuis la couverture du boulevard du périphérique (décidée en 2000), l'ambition des collectivités locales et des habitants est de faire de la ZAC de la porte des Lilas, non plus une limite de Paris mais un pôle attractif de l'Est parisien. La tranchée du périphérique et ses nuisances ont laissé la place à un nouveau quartier qui s'anime et où s'équilibrent logements, équipements et espaces verts.

Le Cinéma étoile conçu par l'agence d'architecture Hardel & Le Bihan vient finaliser la transformation de ce site en mutation et combler le déficit de l'Est parisien en salles de cinéma. Situé place du Maquis du Vercors, à quelques pas de la rue de Belleville et de l'avenue Gambetta, il joue le rôle de pivot, fait écho à la forte polarité du contexte urbain. Voisin du Cirque électrique et du jardin Serge-Gainsbourg, il participe activement au renouveau de ce quartier du 20e arrondissement de Paris.

Deux enjeux se dégagent du programme : un enjeu urbain, lié à l'intégration d'un équipement culturel dans le contexte péri-urbain parisien; un enjeu fonctionnel, concernant l'articulation des sept salles du programme et la gestion des flux entrants et sortants, en relation avec le parvis.

Enjeu urbain

L'étoile Lilas est conçu comme un cinéma de ville : vertical, en relation physique et visuelle avec son environnement. Le bâtiment est scindé en deux volumes (cinéma et commerces). L'espace public du parvis est donc mis à profit pour ces deux usages, permettant ainsi le passage de l'un à l'autre.

Au nord, le volume haut et compact est constitué de l'empilement des salles de cinéma dont le gabarit prolonge celui de l'axe Paris-banlieue. Au sud, le volume plus bas fait face au pavillon du cirque. Il abrite les commerces. Ces deux volumes s'implantent le long du parvis et s'articulent ainsi au rez-de-chaussée. Une grande terrasse dédiée au 7e art surplombe le volume des commerces.

Si le bâtiment est fortement polarisé selon l'axe nord-sud, le traitement des quatre façades est quant à lui homogène. Visuellement le bâtiment ne privilégie ni ne dénigre aucune orientation. Les façades s'ouvrent et se donnent à voir aussi bien côté Paris (sur le parvis) que côté Lilas, sur l'avenue du Docteur Gley dont la perspective reste dégagée.

Circulation

Le bâtiment du cinéma est constitué de l'empilement structurel et fonctionnel des salles coffrées en béton teinté noir «onyx». Les circulations pré et post films sont ensuite traitées différemment : les accès aux salles se font par trois escalators superposés, vitrés et chauffés, en continuité du hall ; les escaliers de sorties des salles qui se déversent principalement sur la rue du quartier et sur l'avenue du Docteur Gley, sont à l'air libre et partiellement abritées.

Accédant aux paliers d'attente avant les projections, évacuant les salles en fin de film, le flux des utilisateurs devient élément de la scénographie du site, au même titre que le mouvement des usagers du métro, des bus, ou du boulevard périphérique.

Le complexe cinématographique propose donc un cheminement piéton extraverti, dialoguant avec son contexte immédiat (le parvis, le bouvelard périphérique, le jardin sur dalle) et éloigné (La Plaine Saint-Denis, les vallées de la Seine-et-Marne).

Maîtres d'ouvrages :  SAS Cinelilas
Maîtres d'oeuvres : Hardel & Le Bihan  Architectes (chef de projet Magali Lamoureux), Agence Frédéric Namur (aménagement intérieur et terrasse), Pena & Pena (paysagistes), EVP (structure), Innovations Fluides (fluides), F. Gandon (économie)
Surface SHON :  4 450 m² (cinéma), 1 077 m² (commerces)
Cout :  9 M € H.T.
Date de livraison : octobre 2012