Le verre marin glaz |
L’océan et la côte bretonne regorgent de matériaux biosourcés et la filière halieutique offre un immense potentiel de coproduits marins à explorer. Des designers inspirés, à la fois chercheurs et ingénieurs, puisent leurs matières premières de cet environnement maritime. De nouveaux matériaux, aux formulations innovantes à base de sédiments, de coquilles, d’écailles et d’arêtes, sont créés à partir des déchets et coproduits issu de la mer. Pour l’ensemble de ces projets, il s’agit d’une démarche écologique visant à améliorer, nettoyer, valoriser ou sensibiliser au monde marin. |
Scalite La Scalite est un matériau constitué à 100 % d’écailles de poisson, un coproduit non valorisé et sans valeur nutritive. Réduit en poudre, celui-ci est thermocompressé et s’agglomère grâce au biopolymère contenu dans l’écaille, qui va servir de liant. Ce matériau est proposé en aménagement intérieur. Les écailles sont collectées auprès des filières de saumon et de sardines. Ce matériau soluble à l’eau est biodégradable, recyclable à 100 %, sans COV. Classement M1. Dimensions : 300 x 300 mm, épaisseur : 12 mm.
Sédiments marins L’architecte et ingénieur de la société Gwilen transforme les sédiments des fonds marins en un nouveau matériau semblable à la pierre. Ces sédiments sont naturellement accumulés dans l’estuaire de la Vilaine (dont le nom breton est « Gwilen »), mais aussi dans les ports, et doivent être régulièrement évacués au large pour assurer le bon fonctionnement des infrastructures. Plutôt que de considérer ces envasements comme une perturbation et les boues comme des déchets, Gwilen en fait une nouvelle ressource. Son processus de transformation exploite les propriétés naturelles des sédiments marins et fonctionne sans cuisson à haute température, réduisant considérablement la consommation d’énergie. Les sédiments sont traités localement – à Brest, au plus près de la ressource – et deviennent des éléments décoratifs, crédences, mobilier et bientôt des éléments constructifs.
Géoverrerie La designer-chercheure Lucile Viaud est spécialisée dans la formulation de verres à partir de ressources naturelles et de coproduits locaux. Hébergée au sein du Laboratoire Verres & Céramiques de l’Institut des sciences chimiques de Rennes, elle métamorphose notamment en verre les déchets coquillés, valorisant ainsi la filière halieutique. En explorant le lien intime entre paysage et matières locales, Lucile Viaud met en lumière l’influence de la provenance des matières premières et propose des collections de verres vernaculaires dont les couleurs varient selon les saisons et les lieux. À force d’expérimentation, elle a développé un projet de « Géoverrerrie », afin de mettre au point des verres locaux formulés à partir de coproduits. Son travail vise à nous sensibiliser à la préservation de nos ressources naturelles et de notre patrimoine. De ces expérimentations naissent différents matériaux naturels et recyclables à l’infini. Avec sa marque Ostraco, elle propose une collection d’objets produits avec l’atelier Silicybine, dans une logique de valorisation des savoir-faire artisanaux, du patrimoine et des ressources naturelles.
Verre marin glaz Le nom « glaz » vient du vieux breton « glas » et évoque la nuance entre vert et bleu que peut prendre la mer en Bretagne. Ce verre, développé par l’Atelier Lucile Viaud, est constitué à partir de déchets coquilliers et de micro-algues. Il est naturellement coloré et micro-bullé. L’atelier Silicybine, qui pratique les techniques traditionnelles verrières, réalise ces pièces en verre soufflé à la canne puis calibré au moule. Ce matériau 100 % naturel est recyclable à l’infini.
Plâtre de mer Le plâtre de mer est composé de coquilles, de carapaces de crustacés et arêtes de poisson qui servira de liant. Les couleurs obtenues résultent de l’espèce utilisée et la minéralité des coquilles donne la texture. Biodégradable, la matière se façonne manuellement, comme une barbotine ou une pâte à modeler, dans un moule puis est séchée. |
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