La designer et chercheuse Lucie Ponard explore les paysages qui l’entourent et métamorphose les terres excavées des chantiers en pâte céramique et en émaux.
|
|
Après un BTS en design textile, matériaux et surfaces à l’École Duperré et un DNA (diplôme national d’art) à la Haute École des arts du Rhin à Mulhouse, Lucie Ponard poursuit ses études en design industriel à la Royal Academy of Art de La Haye (Pays-Bas), où elle acquiert ses compétences techniques de céramiste. À la suite de son projet de diplôme sur la revalorisation in situ des déchets industriels du parc Westduinpark (Pays-Bas), elle répond en 2022 à l’appel à projets FAIRE initié par le Pavillon de l’Arsenal et la Ville de Paris. Elle pose un regard de céramiste sur les terres d’excavation, les déchets de démolition et les débris en l’Île-de-France. D’ici 2030, on estime en effet que les travaux du Grand Paris Express auront généré 43 millions de tonnes de terres excavées qui, pour la plupart, seront stockées, enfouies ou accumulées pour former des buttes. Que faire alors de toute cette terre ? Cherchant à initier un cercle vertueux, Lucie Ponard explore ce nouveau potentiel de réemploi pour la création céramique, mettant en évidence les capacités physiques et esthétiques de ces rebuts pour créer une nouvelle palette francilienne. « Cette terre disponible, abondante et très diversifiée, peut être valorisée notamment dans le domaine de la céramique, où les argiles naturelles sont excavées et où les émaux parfois toxiques sont importés de pays lointains. » Séries limitées Dans le cadre du projet FAIRE, l’exposition « Série limitées » au Pavillon de l’Arsenal présentait une centaine d’échantillons et de prototypes réalisés par Lucie Ponard à partir d’argile verte, de marne bleue, de limon des plateaux, d’argile brune, de sable de Beauchamp, de calcaire et de craie, témoignant ainsi de la diversité de la palette francilienne. La designer établit un protocole de recherche qu’elle articule en deux parties : une recherche sur les carreaux de faïence chamottés à partir d’argile excavée et une recherche sur les émaux formulés à base de matériaux excavés ou de démolition. La chamotte (ou « argile réfractaire ») est une argile contenant une forte proportion d’alumine. Après avoir été filtrées et mise en forme, les argiles d’Île-de-France sont cuites à basse température, ces faïences sont chamottées avec des matériaux de recyclage afin d’améliorer leur résistance aux applications architecturales. Certains émaux peuvent être utilisés comme des engobes (barbotine argileuse appliquée avant cuisson) et cuits en mono-cuisson. D’autres peuvent être appliqués sur |
> Autres produits dans la même catégorie |
VOIR ÉGALEMENT
>> Actus brèves
Lors de la dernière Paris Design Week, les designers Claire Renard et Jean-Sébastien Blanc, cofond… [...] |
La Villa Noailles, modèle de l’architecture moderne conçue par Robert Mallet-Stevens, accueille … [...] |
À l’occasion du Fuorisalone, l’exposition Alcova présentait à quelques kilomètres de Milan,… [...] |
Pour ses nouveaux espaces de bureaux à la carte à Louvain-la-Neuve, en Belgique, Silversquare a s… [...] |
Surélévation d’un terminal des années 1930, cette opération montre qu’une entreprise a le … [...] |
Alors que le monde du travail nécessite des aménagements de bureaux de plus en plus flexibles, la… [...] |
Réagissez à l’article en remplissant le champ ci-dessous :
Vous n'êtes pas identifié. | |||
SE CONNECTER | S'INSCRIRE |
> Questions pro |
Quel avenir pour les concours d’architecture ? 4/6
L’apparente exhaustivité des rendus et leur inadaptation à la spécificité de chaque opération des programmes de concours nuit bien souvent à l… |
Quel avenir pour les concours d’architecture ? 3/6
L’exigence de rendus copieux et d’équipes pléthoriques pousse-t-elle au crime ? Les architectes répondent. |