Un contexte générateur de projet

Issue de l'« urbanisme social Â» d'après guerre, la cité-jardin de la Butte-Rouge à Châtenay-Malabry est composée de rues en méandres et d'espaces de jardins ouverts au public. Selon les différentes périodes de construction et d'expansion du quartier, (1931-1940 ; 1949-1965) l'architecture varie en densité et en matériaux. Pour la réalisation du complexe sportif Léonard de Vinci, l'agence de Gaëtan Engasser a utilisé ce contexte comme un outil de conception. Un environnement arboré ; un quartier composé d'immeubles de logements aux hauteurs pondérées (deux à six niveaux) ; une parcelle contrainte par sa forme triangulaire ; la cour de récréation d'une école maternelle au cÅ“ur de l'îlot; une salle de sport existante sur la parcelle qui ne pouvait être démolie avant l'ouverture de la nouvelle. Autant de contraintes considérées comme des opportunités.

La gestion de l'eau au service de la composition urbaine

Les espaces extérieurs sont traités de manière à éviter les espaces résiduels. Un socle métallique, comprenant les vestiaires, sanitaires et bureaux, « serpente Â» entre les arbres et referme l'îlot partagé avec l'école existante. Comme pour chacun de ses projets l'agence privilégie un thème environnemental adapté au programme. Elle le développe pour en tirer une expression architecturale. Elle s'est ici plus particulièrement attaché à la gestion des eaux de pluie. Au cÅ“ur de l'îlot, le parking planté est ainsi structuré par une noue et des bassins de rétentions. Il est revêtu de dalles engazonnées qui permettent d'absorber une partie de l'eau sur le site. En toiture de la grande salle, les eaux pluviales sont recueillies en une seule chute dissimulée dans un noyau technique. La végétalisation des toitures du socle participe également à la gestion des eaux de pluie.

Vitrine des pratiques sportives

La transparence des façades du hall traversant suffit à créer un appel vers l'intérieur qui se prolonge de part et d'autre de l'entrée dans les galeries entièrement vitrées sur le parvis et le parking. L'espace de circulation est néanmoins protégé des surchauffes estivales: à l'Ouest par un système de pare-soleil de résille métallique et au sud par un débord de toiture. La galerie Ouest dessert des vestiaires et donne accès au dojo. Elle fonctionne comme un espace d'attente pour les parents qui viennent chercher leur enfant. La seconde galerie donne accès à la grande salle placée au cœur de la composition et dont les gradins peuvent accueillir jusqu'à 200 personnes. Depuis le parvis et grâce à la progression des volumes vers le centre, la perception de ses grandes dimensions s'atténue. Ses façades Est et Ouest vitrées dans leur hauteur sont équipées d'un système de volets motorisés. Hauts de cinq mètres, ils pivotent sur trois positions calculées selon l'ensoleillement, la température et le vent. Émergeant du socle par un jeu de toiture, la salle du dojo devient une vitrine pour la ville. Le tapis de tatamis se déploie jusqu'au pied d'une grande baie vitrée toute hauteur, mettant ainsi en scène les cours d'arts martiaux.

Maîtres d'ouvrages : Mairie de Châtenay-Malabry
Maîtres d'oeuvres : Agence Engasser & associés (aEa), architectes - BET : EVP Ingénierie, structures ; CFERM, fluides & HQE ; TECS, économie ; IVOIRE, VRD.
Entreprises :
Surface SHON :  2 400 m²
Coût :  5 Millions HT

Date de livraison : 2013