Architecte : Fabienne Bulle Rédigé par les architectes Publié le 23/05/2019 |
Il a fêté ses 40 ans… Sans fanfare tant il ne correspond plus en matière de fonctionnement et d’aménagement, aux normes actuelles comme au référentiel départemental des collèges des Hauts-de-Seine. Mais en contrepartie, il prévoit de s’offrir pour sa prochaine décennie, et au-delà , de nouvelles lettres de noblesse. Une nouvelle identité même. Une identité qui, en osant creuser en sa partie médiane la « barre » de l’enseignement général, en réfutant les modénatures usuelles des années 70 - leurs panneaux préfabriqués de façades, leurs allèges de béton, leurs revêtements de mosaïque…- et en leur préférant les très actuelles cassettes d’aluminium tout à la fois revêtements parfaitement calepinés et protections d’un efficace système d’isolation par l’extérieur, devrait pouvoir inscrire l’équipement dans une « nouvelle modernité », revendiquée par le conseil général et imposée par une société en quête de « durabilité » et de qualités dites environnementales. C’est pour satisfaire ces quelques essentielles prérogatives, qu’il dessine une toute nouvelle composition. Une composition toutefois volontairement « classique » mais aux vibrations néanmoins résolument contemporaines. Une composition identitaire. Une composition de site d’abord, qui confirme le statut prédominant du bâtiment principal en fond de site. Statut révélé certes par son altimétrie naturelle à plus de 2 m au-dessus du niveau de l’accès principal, rue des Pierrettes, comme par sa centralité exacerbée avec la vaste esplanade qui se libère en son pied, mais aussi par sa mise en scène. Laquelle est "mise en tension" par la présence des deux bâtiments latéraux à rez-de-chaussée (Restauration et SEGPA). Laquelle est "mise en perspective" aussi, par la position du nouveau gymnase, qui étire son plus long côté en façade alignée sur rue et qui depuis celle-ci, semble faire coïncider ses grandes horizontales (sa lignée de colonnade et son attique) avec celles du bâtiment principal… Une composition de site qui positionne également l’ensemble de ses bâtiments restructurés et créés de façon à dessiner un « cloître », à cerner un espace extérieur central, qu’il délimite par une galerie couverte. C’est d’ailleurs cette galerie-ci qui fait office de préau, qui cumule les quelque 600 m² requis par le programme, qui facilite les déplacements.
Une composition de bâtiment ensuite, qui détermine pour
l’ensemble des bâtiments réhabilités ou créés une nouvelle mesure, une nouvelle
trame verticale – pour une enveloppe isolant le bâtiment par l’extérieur – qui
se répercute de pied en tête et se matérialisé par un long « fil d’or » toute
hauteur. Et qui, plus spécifiquement pour le bâtiment principal, réussit Ã
identifier sans aucune ambiguïté, un pied, un corps et une tête… Le « pied » ou
socle identifie le rez-de-chaussée. Il installe une pierre Terra Negra, massive
et résistante aux chocs et autres dégradations. Il est souligné par la galerie
du cloître faisant office de casquette protectrice.
Le « corps », quant à lui surligné par une deuxième
casquette, réunit deux niveaux d’hier. Il en modifie la perception jusqu’à la
dissoudre totalement, puisqu’il étire devant les vitrages et allèges (par ailleurs
revêtues de cassettes d’aluminium de couleur également apparentée à la « Terra
Negra » de la précédente pierre), une seconde peau de protection solaire. Une
peau qui aligne de grands panneaux de métal déployé et aux accents colorés et
oscillants entre les effets « champagne » et « or »… Un accent qui renforce
l’écriture classique de la composition ici souhaitée et qui énnonce tout en
délicatesse que l’ornementation n’est pas totalement à bannir de la modernité.
L’alignement obtenu est rythmé par des panneaux fixes de 90 cm de large et de
5,10 m de haut, distant les uns des autres de 90 cm et entre lesquels se
glissent des panneaux mobiles, déclinés en deux tronçons – un par niveau – de
façon à en « assouplir » la manutention. Lesdits panneaux satisfaisant un
simple principe de coulissant actionné au choix, de façon manuelle ou
électrique… avec une gestion également au choix, par niveau, par classe ou même
par volet… La tête du bâtiment enfin, également surlignée… par une troisième
casquette qui séquence l’horizontalité sans chercher à assumer le rôle de fil
de vie (pour l’entretien des toitures/terrasses), se contente d’envelopper le
dernier niveau. Elle s’habille également de cassettes dont elle marque plus
particulièrement les proportions verticales, grâce au « fil d’or » qui les
délimite et cadre les ouvrants…
Une composition tripartite donc qui bénéficie par ailleurs
de l’effet de scission suggéré par le programme, adopté avec enthousiasme et se
traduisant par la création d’une faille… Laquelle creuse seulement et pour
moitié de leur surface, les deux derniers niveaux, sans se résoudre à supprimer
une partie équivalente de la toiture du dernier niveau, mais en installant en
contrepartie une verrière en position intermédiaire (au niveau du plancher du
R+2) et en couverture du hall (ouvert quant à lui sur deux niveaux).
Une composition qui se décline sur les trois autres façades,
même si celles-ci abandonnent, en toute logique, leurs prérogatives de
protections solaires, en supprimant les larges casquettes comme la double peau
de métal déployé. Le corps conservant son effet ruban d’or en modifiant juste
la couleur de ses cassettes…
Une composition de bâtiment qui, si elle ne se décline pas sur les deux bâtiments à rez-de-chaussée, trouve néanmoins une juste adaptation pour le gymnase. Avec un socle de béton réduit qui lui permet juste d’adapter son terrain de jeux à celui du sol présentant ici une déclivité de quelque 90 cm. Avec un corps de colonnade qui superpose à 1,30 m de distance, une première peau intercalant pilastres en béton et lames de verre, et une seconde intercalant au droit de chaque pilastre un vide et au droit de chaque lame de verre une lame de métal déployé – et en toute cohérence conceptuelle, une lame d’or… L’inversion des vides et transparences ayant été dictée par la volonté de mettre à distance les regards des éventuels passants sur les collégiens en activité sportive. Avec enfin un attique identifiant la rangée de logements venant coiffer le gymnase. Laquelle s’écarte de la façade de façon à dérouler une coursive de distribution (protégée par une casquette/débord de toiture) associée dans son épaisseur à un seuil privatisé intégrant pour chaque logement un cellier qui met à distance « l’habiter » du « passage ».
Maître d’ouvrage : IMMOBILIERE 3F / EPA ORSAEquipe de maîtrise d’œuvre :ARCHITECTE : DE JEAN … [...] |
Maîtres d'ouvrages : ELOGIE-SIEMPEquipe de maitrise d'œuvres :ARCHITECTE : DE JEAN MARIN ARCHITECT… [...] |
[ MOA : SPL Pariseine - MOE : Architectes: Chartier+Corbasson architectes ; Architecte du patrimoin… [...] |
[Architecte mandataire + paysage : 4_32 architecte - BET Structure et Fluides : Iliade i… [...] |
Maîtres d’œuvre : Figures (Charlotte Billon, Thomas Bouchet, Brice Launay, avec Victorien Pouria… [...] |
Lieu : Rue Buzenval, Paris (20) Maîtrise d’ouvrage : Elogie-Siemp Maîtrise d’œuvre : N… [...] |
Réagissez à l’article en remplissant le champ ci-dessous :
Vous n'êtes pas identifié. | |||
SE CONNECTER | S'INSCRIRE |
> Questions pro |
Quel avenir pour les concours d’architecture ? 4/6
L’apparente exhaustivité des rendus et leur inadaptation à la spécificité de chaque opération des programmes de concours nuit bien souvent à l… |
Quel avenir pour les concours d’architecture ? 3/6
L’exigence de rendus copieux et d’équipes pléthoriques pousse-t-elle au crime ? Les architectes répondent. |