Architecte : Tetrarc Architectes Rédigé par les architectes Publié le 16/01/2018 |
Le contexte
Regroupant sur un seul site des activités économiques, culturelles et de loisirs, le Centre des Congrès de Haute Saintonge complète la palette des équipements existants et constitue pour la commune , comme pour l’ensemble de la Haute Saintonge, un incomparable accélérateur de dynamisme.
Créé à la suite d’un complexe aquatique nommé les Antilles inauguré en 2002, œuvre des architectes hollandais Roelof et Nannie Hendricks, il lui faut tout à la fois • exprimer ce dynamisme territorial, • affirmer le caractère exceptionnel d’un grand équipement public, • inscrire ses formes dans l’esprit architectural des équipements de ce type tels que le fréquentent et le fréquenteront dans les décennies à venir les responsables des entreprises et des organismes qui choisiront de se réunir ici et • acquérir une personnalité susceptible d’être remarquée sans rivaliser avec l’image emblématique des Antilles
S’il faut inscrire le Centre de Congrès de Haute Saintonge dans cette perspective en le dotant d’une attractivité architecturale évidente et durable, il convient surtout de l’ancrer dans les racines de son territoire pour qu’il en transmette l’âme aux personnes qu’il accueillera. Prenant en compte les traits sensibles du paysage du Val de Seugne, nous avons choisi de dessiner un édifice pensé comme un monolithe à demi enchâssé dans le paysage du vallon. Au sud, le volume émergeant de l’édifice se révèle être une lumineuse galerie de distribution, qui culmine autour du théâtre, pièce maîtresse de la composition.
La grande galerie de déambulation
L’accès s’effectue en un point unique, sur la façade sud de l’ensemble bâti, de façon à créer le sentiment d’une convergence aisée vers l’édifice.
Cette entrée générale commande l’accès de tous les utilisateurs. L’entrée des artistes et les livraisons s’effectuent par l’arrière de l’édifice.
Cet espace d’accueil, aux volumes dynamiques, est baigné de lumière naturelle. On y trouve la banque d’accueil général, la billetterie et le bar. Ce déambulatoire met en scène la fréquentation de l’équipement : il est tour à tour le lieu d’échange feutrés entre participants à un séminaire, espace où se prolongent les échanges d’un colloque, temps de regroupement des participants d’une manifestation festive, foyer où s’expriment à l’entracte les premières impressions d’un concert ou d’une pièce interprétée par des acteurs de renom.
S’y connectent directement tous les équipements.
L’espace séminaire
L’espace séminaire organise ses salles sur 2 niveaux dans le secteur Ouest du bâtiment. Les salles de séminaire bénéficient d’une belle lumière de l’Ouest et du décor extérieur du front de talus recouvert d’une végétation rampante
La grande salle multifonction
En configuration « Événement » ou « spectacle », la grande salle multifonction, appelée Agora, accueille les participants à une convention d’entreprise, à un colloque ou à un congrès, confortablement assis sur un gradin déplié de 416 places. Un parterre de 160 places peut être disposé face à un plateau scénique généreux. En configuration « Réception », les gradins mobiles sont stockés dans le compartiment prévu à cet effet. La surface de la salle entièrement libérée permet l’accueil de salons commerciaux, de manifestations associatives, de célébrations événementielles, de forum de rencontres et de soirées débat... comme le déroulement de quelques grandes cérémonies commémoratives ou familiales. De grands rideaux contribuent au confort acoustique tout en permettant si besoin d’occulter l’ouverture sur le décor d’un gradin de calcaire creusée pour constituer un petit théâtre de plein air.
Les espaces techniques
Un tampon phonique que représentent, au rez-de-chaussée, les locaux traiteurs et des locaux techniques et, au niveau haut, les loges, sépare la salle multifonction de la salle de théâtre. Cet espace d’entre-deux est également utilisé à rez-de-chaussée pour l’accès direct aux deux scènes et à l’espace traiteur via un quai de déchargement facilitant les manipulations et sécurisant l’accomplissement de certaines tâches.
Le Théâtre auditorium
Le théâtre auditorium d’une jauge de 500 places propose un décor raffiné pour des manifestations de grande qualité. Des vagues de bois, tapissant murs et plafonds, constituent un décor d’exception. Ce dispositif masque les passerelles et leurs éclairages et assure le réglage fin de l’acoustique tout en offrant aux regards un décor en osmose avec le confort et l’ambiance cossue des sièges. Ce soin dans l’accueil du public se traduit dans la fluidité des accès à chaque niveau, et par le caractère de sculpture de grande dimension donné au déambulatoire qui y conduit. Tout en permettant l’affichage de la programmation du lieu, une grande ouverture au sud cadre sur le paysage et inonde le foyer de lumière naturelle.
L’acoustique de l’auditorium
Elle est conçue comme deux volumes distincts : le plateau et la salle.
L’acoustique du plateau est élaborée pour répondre à différentes exigences : procurer l’intelligibilité appropriée à la voix parlée et chantée, assurer pour les musiciens un bon retour sonore lors des concerts avec instrument amplifiés, et ce sur l’ensemble du spectre sonore, mais également permettre une écoute satisfaisante entre musiciens lors des concerts acoustiques. Les parois de la scène sont ainsi habillées par différents matériaux dont la fonction est d’ajuster la réverbération du volume, et d’éviter certains phénomènes tels qu’échos. L’usage de rideaux velours et pendrillons permet de moduler l’acoustique.
La salle est conçue comme une coque enveloppante. Sa forme non symétrique, qui peut sembler jaillir de l’unique imaginaire de l’architecte, est en fait très étudiée pour répondre à des besoins acoustiques : chaque élément de la coque est réalisé pour que le son en provenance du plateau soit distribué sur l’ensemble du gradin et la régie, et qu’une partie de l’énergie sonore revienne vers le plateau.
Le matériau utilisé pour créer la forme est le rotin, fixé sur une structure bois. A ce rotin, on associe un deuxième matériau, le plâtre, qui est appliqué sur la face non vue, afin de conférer à l’ensemble les propriétés de réflexion acoustique recherchées. L’objectif est que les parois de la coque réfléchissent les ondes sonores, et ce de manière homogène sur une large plage de fréquences. Le rotin seul ne permettrait pas ce comportement acoustique, d’où l’idée de lui adjoindre un matériau apportant la masse et l’effet de plaque.
Le principe de fixation des éléments de la coque à la structure du bâtiment est également étudié dans le détail : suffisamment rigide pour ne pas créer d’absorption acoustique non souhaitée (et rendre ainsi la salle moins « réactive »), la fixation ne doit pas transmettre de vibrations à la charpente, et ainsi réduire l’isolement acoustique de la salle vis-à -vis de l’extérieur. A cet effet, l’accroche se fait via des tiges filetées qui apportent la rigidité nécessaire, et l’interposition d’un matériau antivibratoire au niveau de la fixation à la charpente.
Le résultat est très satisfaisant, la réverbération est équilibrée tant dans la salle que sur le plateau. Malgré des durées de réverbération relativement modérées (de l’ordre de 1,1s), la salle procure une sonorité généreuse et le retour de salle depuis le plateau est bien présent.
FICHE TECHNIQUE
Maître d’ouvrage : Communauté des Communes de la Haute Saintonge – Ville de Jonzac
Conducteur d’opération : SEMDAS – Biotope BE Environnemental
Maître d’œuvre : TETRARC
Budget : 13,5 M euros HT
Surface : 4900 m2 SHON – 4243,5 m2 SU
Mission : Mission de base + EXE partielle
Calendrier : Étude 2013-14 / Réalisation 2017
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