Architecte : Matador Rédigé par les architectes Publié le 25/09/2015 |
Ce projet présenté dans le cadre du grand prix d’architecture de Wallonie est le fruit d’un partenariat public/privé initié en 2006 par la ville de Mons lors d’un appel d’offre restreint. L’objectif du concours était d’accorder les droits d’acquisition du dernier terrain important disponible en centre ville historique au projet lauréat de la consultation plutôt que de les céder au plus offrant financièrement; la ville de Mons s’engageant alors à financer la réalisation des espaces publics. La valeur ajoutée qui inaugure et motive le projet est de toute évidence plutôt qualitative que lucrative.
Sur base d’un plan masse imposé, il s’agissait de concevoir un projet de logements (120 logements, quelques services et commerces, 150 places de parking et un jardin privé collectif) motivé précisément par l’absence de domesticité au cœur d’un quartier constitué exclusivement d’équipements publics imposants, un morceau de ville déserté les soirs et les weekends.
L’îlot concerné est le plus grand de l’intra-muros montois. Il est l’ultime occasion de contribuer aujourd’hui à la fabrication du palimpseste d’un centre ville historique. Il est constitué d’un ensemble d’édifices importants que sont le palais de justice, le ministère des finances, une tour médiévale réhabilitée en petite salle polyvalente et la caserne militaire dont le manège a été réaffecté en théâtre. Cet ensemble s’impose comme une collection d’objets juxtaposés mais pas tout à fait autonomes. Cette juxtaposition est tantôt indifférente, tantôt dialogique.
Dans le plan masse imposé, nous identifions trois valeurs essentielles à confirmer par le projet :
1 Former un îlot plus petit qui permet de gérer le voisinage du ministère des finances au nord en créant un vaste jardin collectif en son sein.
2 Confirmer le caractère traversant de l’îlot, la lecture de son épaisseur : elle permet de rendre l’îlot traversant pour les riverains du quartier nord-est en leur proposant une articulation inédite vers le centre ville historique.
3 Relever l’échelle d’un édifice très long et linéaire qui peut avoir la double force suivante: d’une part la possibilité de tenir ensemble les deux objets identifiés (une ligne, deux points), d’autre part la possibilité de mobiliser une échelle (le plus long bâtiment du site) capable de tenir la domesticité au cœur des grands équipements.
Afin que les valeurs
identifiées produisent leur plein effet, nous amendons le master
plan initial. Nous épurons pour lisser la grande longueur, nous
plions pour dégager des vues, nous déformons pour coordonner les
géométries et mettre ensemble les bâtiments du site.
Malgré ces opérations, le site reste encore confus et les espaces publics ambigus. Nous dérogeons alors au plan masse imposé en ajoutant un petit bâtiment, le bâtiment clef, la clef de la proposition, la clef de voûte de la nouvelle disposition urbaine qui suivra les mêmes règles géométriques énoncées précédemment, qui s’installera hors des limites du site du concours.
Que permet ce petit bâtiment?
1 Il forme un second îlot et clarifie de la sorte l’autre partie du site dans lequel s’installe un petit jardin collectif.
2 Il génère un vis à vis au bâtiment long et institue un voisinage domestique.
3 Il clarifie l’espace public en ménageant une double place inédite en forme de diabolo dont chacun des triangles met en valeur en son sein un des objets identifiés tout en les tenant ensemble par la linéarité du bâtiment long.
La matérialité de l’édifice s’inaugure dans la volonté d’assumer la collectivité pour fabriquer ensemble ce que chacun ne peut prétendre séparément, à savoir : d’une part constituer des espaces publics dessinés grâce à la collectivité, d’autre part solidariser l’ensemble des appartements pour solidifier l’échelle leur permettant de se tenir au milieu des institutions. Malgré l’uniformité apparente il y a là suffisamment de situations différentes pour proposer une diversité typologique souhaitable pour garantir la mixité du quartier. Nul besoin de gesticuler pour forcer la différence comme en atteste le grand nombre de typologies présentées. Chacun des appartements est un projet en soi qui s’assemble avec les autres. Pour aller droit au but, l’attention fut portée pour que chacun trouve des qualités singulières en phase avec sa situation urbaine et architecturale. Ainsi, à titre d’exemple, les appartements du rez-de-chaussée sont très hauts de plafond pendant que les penthouses profitent des paysages lointains, les appartements d’angles s’ouvrent dans de grandes diagonales pendant que les appartements mitoyens déploient de grandes loggias sur les places publiques, les petits appartements occupent des positions privilégiées, les terrasses sont toujours très généreuses, et ainsi de suite.
En articulant les multiples
singularités domestiques à l’ambition collective du vivre
ensemble, le projet contribue à l’épanouissement de
l’architecture de la cité en l’enrichissant d’un nouvel espace
public inédit pour les habitants du quartier, pour les citoyens
montois et pour les usagers de toutes les institutions qui y sont
fédérées.
Maîtres d'ouvrages : Himmos N.V. (privé)
Maîtres d'oeuvres : Matador
Surface SHON :13.710 m²
Cout :17.965.000 euros / 20.137.120 euros
Date de livraison : Octobre 2014
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