Architecte : Antoine Dufour Architectes Rédigé par les architectes Publié le 16/07/2020 |
Le parti architectural réside d’abord dans le choix d’une réhabilitation lourde d’un édifice et d’un site en état de friche, dans un contexte, au départ, peu désirable, plutôt que la construction neuve d’un hangar d’une surface équivalente. Dans cette perspective, le développement du projet s’est appuyé sur une économie particulièrement restreinte, avec un certain nombre d’impératifs liés aux nécessités de restaurer ou de remplacer les parties les plus altérées (reprise de la charpente, réfection complète de la couverture, reprise en sous-œuvre des maçonneries) et en raison de la faible capacité d’investissement du maître d’ouvrage. L’opération sort à 950€/m2 sdp tout ouvrage compris (démolitions, restaurations, interventions neuves et abords) et revendique une frugalité forte, tout en cherchant la réactivation du site et du secteur alentour, en initiant des gestes d’urbanité (ouverture sur la route et sur les voies ferrées par de grands verres, porosités visuelles depuis la route dans le bâtiment et dans le terrain, adossement d’un banc au mur de clôture limitant l’entrée, installation de la salle d’exposition le long de la route).
Sur le plan fonctionnel, le projet s’appuie sur les dispositions existantes de l’édifice en trois grandes halles de 500m2 chacune, formant de grandes surfaces libres, tout en offrant des possibilités de regroupement ou de recoupement. Les espaces administratifs sont organisés en façade est. Ils bénéficient de grandes ouvertures (verres uniques 6x3m) et participent à la fabrication d’une façade vitrine sur la partie la plus dégagée du terrain.
L’édifice et son site expriment une identité singulière, de désuétude, empreinte d’imaginaires forts. Il s’agissait de maintenir les marques et les cicatrices comme témoins et d’inscrire le projet dans une perspective de valorisation et d’expression poétique de ces imaginaires, en référence aux anciennes locomotives, aux rails, à la suie, à l’effervescence mécanique et humaine des anciens ateliers de réparation. Les coulures, graffitis, lacunes, arrachements ont été maintenus, par soucis d’économie et de maintien du caractère de ce lieu.
Les volumes et matériaux mis en œuvre dans le projet s’attachent enfin à confirmer l’autonomie plastique des interventions neuves en références aux locomotives entrant et sortant des halles, tout en se souciant d’une utilisation raisonnée des matériaux de provenance locale (mélèze et épicéa non traités, agrégats de basalte issus de carrières locales pour les bétons et les sols concassés). Le programme aurait pu appeler une présence plus forte du verre architectural, mais il est apparu fondateur dès les premières esquisses de porter l’accent sur les transparences visuelles traversant les ateliers, comme pour dégager un rapport confiant, aimable et ouvert au contexte. Il ne s’agissait pas de produire d’exploit plastique par l’utilisation du verre, ni d’installer par le projet un showroom des possibilités offertes par l’artisanat verrier, mais plutôt de créer un outil efficace, simple et généreux.
Maîtres d'ouvrages : SYDEC
Allier Allagnon
Maîtres d'oeuvres : Antoine Dufour Architectes
Surface SHON : 1550m2 sdp
Cout : 1 488
263,23 €HT
Date de livraison : Juillet 2019
Maître d’ouvrage : IMMOBILIERE 3F / EPA ORSAEquipe de maîtrise d’œuvre :ARCHITECTE : DE JEAN … [...] |
Maîtres d'ouvrages : ELOGIE-SIEMPEquipe de maitrise d'œuvres :ARCHITECTE : DE JEAN MARIN ARCHITECT… [...] |
[ MOA : SPL Pariseine - MOE : Architectes: Chartier+Corbasson architectes ; Architecte du patrimoin… [...] |
[Architecte mandataire + paysage : 4_32 architecte - BET Structure et Fluides : Iliade i… [...] |
Maîtres d’œuvre : Figures (Charlotte Billon, Thomas Bouchet, Brice Launay, avec Victorien Pouria… [...] |
Lieu : Rue Buzenval, Paris (20) Maîtrise d’ouvrage : Elogie-Siemp Maîtrise d’œuvre : N… [...] |
Réagissez à l’article en remplissant le champ ci-dessous :
Vous n'êtes pas identifié. | |||
SE CONNECTER | S'INSCRIRE |
> Questions pro |
Quel avenir pour les concours d’architecture ? 4/6
L’apparente exhaustivité des rendus et leur inadaptation à la spécificité de chaque opération des programmes de concours nuit bien souvent à l… |
Quel avenir pour les concours d’architecture ? 3/6
L’exigence de rendus copieux et d’équipes pléthoriques pousse-t-elle au crime ? Les architectes répondent. |