Cette année, comme tous les ans depuis la création de l’école en 2001, toute la promotion de deuxième année de licence en architecture de Paris-Malaquais a passé un semestre à étudier comment des logements sont habités, à toutes les échelles : depuis la plus petite de leurs pièces, jusqu’à l’îlot, en passant par les parties communes de leurs immeubles. Avant de dessiner leur premier projet de logement, encadrés en petits groupes par des tandems d’enseignants architectes et de sociologues, les étudiants auront visité, mesuré, relevé, redessiné des espaces habités et ont interrogé celles et ceux qui vivent au quotidien dans des opérations livrées, publiées, primées parfois, dans les années précédentes. L’ENSA Paris-Malaquais doit cette tradition pédagogique à l’une de ses membres fondatrices : la psychologue et sociologue Monique Eleb (1945-2023), qui vient de nous quitter. 

Pendant près de quarante années d’enseignement, de recherches et de publications, Monique Eleb a placé l’architecture domestique au centre de son travail en s’intéressant autant aux intentions et à la culture des architectes qu’aux réactions des habitants. La notion de « dispositif », qu’elle empruntait (...)

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