Camera Obscura, View of Central Park Looking West in Bedroom, Summer |
En 2001, le peintre anglais David Hockney publiait un
ouvrage consacré à l’usage des appareils optiques dans l’histoire de la
peinture. Il mettait alors en évidence le rôle joué par la camera obscura
chez de nombreux peintres, comme Vermeer, Canaletto et bien d’autres. Associant
image « naturelle » et image « artificielle », le
photographe et peintre Abelardo Morell renoue avec cette histoire et réactive
un phénomène merveilleux mais relégué, en le fixant dans des prises de vue
oniriques. Une relation d’osmose surnaturelle s’établit entre l’intimité de la
chambre et le paysage extérieur. |
La camera obscura est à la fois un phénomène
physique et un appareil d’observation, dont l’intérêt fut tour à tour
astronomique, anatomique et finalement pictural. Léonard de Vinci, passionné
par l’optique et l’anatomie de l’œil, en cherchant à comprendre comment les images
se forment, lui consacre un paragraphe dans ses Carnets : « Je
soutiens que si, vis-à -vis de la façade d’un édifice ou quelque place ou champ
illuminé par le soleil, une habitation s’élève, et que dans la partie de sa
façade soustraite au soleil, tu pratiques un petit trou arrondi, tous les
objets qu’illumine le soleil transmettront leur image à travers ce trou et
seront visibles à l’intérieur de la maison, sur le mur opposé qui devra être
blanc. » Dans la version spontanée de la camera obscura, l’image
projetée est inversée et le monde à l’envers. Ce renversement peut être corrigé
par l’ajout de lentilles, de prismes ou de miroirs, comme dans un appareil
photographique. De plus, cette projection est en mouvement, ce que ne montrent
pas les images fixes d’Abelardo Morell : nuages, oiseaux, passants,
véhicules bougent et se déplacent sur le mur qui les reçoit, ce qui est très
spectaculaire quand on a la chance d’assister en direct à un tel phénomène.
L’effet est stupéfiant, d’autant qu’il peut surgir à l’improviste,
involontairement, par la grâce d’une simple fente entre deux rideaux ou d’une
fissure dans un mur qui laissent entrer le monde à l’intérieur de l’édifice,
comme par effraction.
Depuis 1991, également inspiré par les propriétés physiques de la camera obscura, Abelardo Morell revisite le principe fondamental de la photographie (la camera obscura) en le saisissant avec les appareils contemporains qui en découlent (la chambre noire argentique ou numérique). Il donne à voir dans toute sa splendeur un phénomène bien connu mais rarement visualisé, absorbé par le progrès technique à l’intérieur des boîtes noires que sont les appareils photographiques. Dans cette série d’Abelardo Morell, la chambre est double : la première est (...)
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