Architecte : FBAA François Brugel architectes associés Rédigé par les architectes Publié le 26/01/2022 |
L’histoire
de ce bâtiment jalonne et accompagne celle du canal Saint-Martin. Les activités
qui s’y développent jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale justifient la
surélévation. Les activités périclitent ensuite, on observe un désintérêt pour
ce quartier, le silence sur le canal s’installe, les tapis s’amoncellent avec
la poussière dans l’entrepôt. La découverte des espaces intérieurs va fonder
notre détermination : installer une troisième couche d’histoire sans gommer les
strates précédentes par le chapelet de contraintes habituelles : la thermique, l’acoustique,
la sécurité incendie…
Puisque
dans cette réhabilitation la forme n’est plus une question essentielle
d’architecture, à l’instar des interventions précédentes sur ce bâtiment, nous
abordons le projet par un double prisme : celui de la technique et celui de la
rationalité. La régularité de la trame, la générosité des hauteurs sous
plafond, la qualité et la nature des matériaux associés à une mise en œuvre
exemplaire, le nombre de fenêtres sont la matière à disposition et les ressorts
essentiels.
De la rationalité...
Le
propre d’un entrepôt vertical réside dans l’économie structurelle à la faveur
de volumes distribués en plateaux. Nous souhaitons, pour faire logement,
appliquer cette même logique. La clarté et l’évidence de la distribution sont
primordiales. Les verticalités sont déplacées et implantées en position
centrale, en lieu et place des anciens monte-charges. Le couloir dessert de
part et d’autre des logements de T1 d’une bonne trentaine de mètres carrés
affectant à chaque fenêtre une pièce, donc un logement. Les situations d’angle
et les niveaux de combles génèrent des logements singuliers. L’accès unique, la
cage unique augmente le ratio des volumes habitables. Par contre, parce que
cette opération comporte 74 logements, l’espace d’entrée bénéficie d’un volume
généreux, largement éclairé, avant le télescopage des différentes couches de
construction quand on approche de l’ascenseur et de la cage d’escalier. Cette
apparente simplicité distributive nous permet de nous concentrer sur le logement,
la qualité de son plan ou de sa coupe.
L’art du travail sur le petit logement
Le
fil conducteur du dessin de « petit » logement réside dans son adhésion aux modes
de vie contemporains. Nous ignorons l’identité et les pratiques des futurs occupants
du logement, Ã qui nous laissons le choix de pouvoir organiser leur lieu de vie
par rapport aux possibles que nous offrons. Ce qui nous intéresse ici est la
capacité d’accueil d’usages variés par des éléments d’architecture conçus
au-delà de leur seule fonctionnalité. Les volumes composent à la fois un
meuble, un « coin » cuisine, un « espace bibliothèque ou rangement », une pièce
ou un dessus de salle de bains… Dans ces logements, les lieux se déterminent
dans un ensemble haut, large, qui se traduit par des volumes de hauteurs
différentes, combinant les éléments verticaux et horizontaux intégrés. Ces
logements naissent du lieu dans lequel ils sont installés, lumineux et confortables,
au maximum de ce que leur environnement direct leur permet. C’est la raison
pour laquelle leur dessin renvoie le plus possible à l’espace de la façade.
Le logement en coupe
Les
logements des deux derniers niveaux embrassent et investissent la totalité du cintre
du comble. Ces T2 inversés (chambre en bas) rendent possible l’idée d’un logement
traversant en partie haute qui met alors en relation le canal d’un côté et les
vues vers le 10e arrondissement de l’autre. Nous retrouvons les verrières exécutées
en 1925 aujourd’hui bouchées : un petit air de logement-atelier…
...pour ne pas oublier.
L’état
dans lequel nous avons trouvé le bâtiment nous intéressait, pas dans le but de
le rendre à sa condition originelle, mais plutôt afin de poursuivre une
histoire où les périodes se chevauchent et le font participer à une nouvelle
réalité mise à nue sur la couche la plus haute : une invite à faire le projet Ã
rebours. Le temps, la pérennité, la patine, l’usure, les dispositifs élaborés
constituent une matière essentielle investie pour faire projet. Avec cette
forme qui est, nous nous concentrons sur autre chose, sur une part plus
complexe du projet peut-être, sur d’autres niveaux de lecture possibles.
L’analyse par le détail des composantes du bâti, de leur conformation, précise
les parties consolidées et le possible devenir du projet.
Maîtres d’ouvrages : RIVP, Laura
Vassilev, Sous-directrice de la construction
Maîtres d’oeuvre : FBAA
François Brugel architectes associés, CADENCE BET structure & économie
Entreprise générale : Genere
Surface : SDP totale
: 4803,12 m² + SDP logements : 3919,94 m² + SDP locaux d’activités : 883,18 m²
Cout : -
Date de livraison : Janvier
2022
Maître d’ouvrage : IMMOBILIERE 3F / EPA ORSAEquipe de maîtrise d’œuvre :ARCHITECTE : DE JEAN … [...] |
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