Le contexte
Situé dans le lotissement « Landy sud » à Saint-Denis  (93), le projet constitue une des dernières opérations de ce quartier en mutation et bénéficie d'un site étonnant : en bordure du double réseau ferré (RER B au sud, ligne à grande vitesse à l'ouest), cette localisation offre un panorama inédit sur le Grand Paris. Le vide ménagé par les rails permet la découverte de l'ensemble du paysage, des confins de la Seine-Saint-Denis à la Défense en passant par la colline de Montmartre et le Paris historique. C'est aussi une parcelle d'angle qui occupe à la fois la fonction de bouclage en continuité des bâtiments déjà construits et de centralité du lotissement. Pour répondre à ces deux problématiques, deux typologies sont proposées : un bâtiment collectif (R+5) en angle et un regroupement de maisons individuelles au centre. Trait d'union entre la ville historique et l'opération d'ur- banisation autour du stade de France, ce projet repose sur un engagement à valoriser au mieux les conditions d'habitat sur ce site. La notion de confort et d'identification du logement collectif, thème récurrent de l'agence, a constitué l'essentiel de la réflexion et de la formalisation sur ce projet.

Le projet
Sur la façade sud, le bâtiment collectif (54 logements) se vit ainsi comme un volume varié, découpé, accolement de petites entités de textures et de couleurs différentes, permettant plusieurs échelles de perception. Les espaces extérieurs, un pour chaque logement, sont traités comme des pièces à part entières, recevant un système de ventelles occultables (verre et aluminium) jouant un rôle thermique et acoustique. Cette interface avec l'extérieur offre en outre un promontoire privilégié sur le paysage. Sur la façade intérieure, un traitement plus homogène est proposé, la variation des logements n'étant matérialisée que par un simple décalage des fenêtres de tailles légèrement variées. Les 16 maisons offrent une déclinaison de situations (maisons accolées à individuelles isolées) reconsti- tuant de manière imagée l'esprit des anciens bâtiments industriels préexistant sur le site. Elles proposent soit des plans traversant est-ouest, soit des triples orientés et des espaces extérieurs justement proportionnés. En fonction des typologies (T4 à T6), des espaces en double hauteur permettent d'accentuer la notion de foyer en faisant communiquer l'ensemble des pièces entre elles. La variété des volumes se prolonge dans le traitement  des espaces extérieurs, constitué d'un réseau de cheminements irriguant la parcelle. Ils délimitent des espaces jardinés en gradin pour la partie commune ou en pleine terre pour les maisons (le parking sous-terrain est circonscrit au bâtiment collectif). Construite en béton thermique isolant pour partie, l'opération est labélisée BBC. Plus que par les équipements techniques, le confort a été recherché par un travail sur les orientations ou des dispositifs passifs, tels les volets « paupières » s'ouvrant en projection sur la façade et formant une ombre protectrice. Ce soin du détail se retrouve dans les matériaux qui reposent sur une palette riche mais homogène – enduit gris et blanc, métal déployé, et terre cuite dont la mise en Å“uvre de trois couleurs différentes a fait l'objet d'un dessin particulier, brique par brique, afin d'obtenir des effets de dégradés conférant aux façades leur dynamisme.

Voir aussi les logements PSLA à Villefranche-sur-Saône de Cédric Petitdidier et Vincent Prioux dans le d'a 185, archive téléchargeable pour les abonnés. 

Maître d'ouvrage : OPH Plaine Commune Habitat
Maîtres d'oeuvres : Petitdidier Prioux Architectes, Sébastien PERRAULT (chef  de projet), BECT (BET TCE)
Entreprises : Bouygues Bâtiment Habitat Social
Surface SHON :  5 391 m²
Cout :  8,2 M. € H.T.
Date de livraison : mars 2013