Architecte : LA Architectures Rédigé par les architectes Publié le 22/01/2015 |
La première opération livrée de LA Architectures
En 2011, l’OPH Montreuillois lançait une consultation portant sur la conception et la construction de trente-cinq logements. D'une part, cette opération se développe sur deux parcelles du Haut Montreuil, situées à quelques centaines de mètres l’une de l’autre. D’autre part, elle participe à la résorption d’habitats précaires. Elle est destinée à des familles fragiles et constitue l’aboutissement de leur parcours d’intégration ; la maîtrise des loyers est essentielle et les surfaces habitables doivent être optimisées.
L’exiguïté des parcelles, la
nécessaire maîtrise des surfaces, le profil des futurs habitants
nous ont poussées à une grande simplicité de plan. Nous avons
dû considérer la desserte des appartements sous un autre angle.
C’est ainsi que les escaliers sont sortis de leur cage pour aller
à la conquête des terrasses et balcons, mutualisant circulations
et espaces extérieurs d’agrément. D’un profil collectif
traditionnel, l’opération s’est déclinée en une version
plus individuelle, plus adaptée à l’échelle résidentielle
du quartier et aux futurs locataires. Pour proposer, in fine, deux
ensembles de dix-sept et dix-huit logements intermédiaires offrant un autre
modèle d’habiter : un projet pour tous, pouvant générer du
lien social, du partage et de l’échange. Une forme urbaine du
hameau.
18 logements rue Étienne-Dolet
Le terrain d’assiette s’inscrit dans un îlot urbain aux volumes bâtis variés, hétérogènes, allant du pavillon aux ensembles collectifs de grande échelle. Les trois bâtiments de ce projet s’organisent autour d’une desserte en cœur d’îlot.
Sur rue se développent deux corps de
bâtiment en R+2+A de part et d’autre d’une faille mettant en
relation la rue et l’intérieur de l’îlot. Ces deux bâtiments,
par leur hauteur et leur profil crénelé s’insèrent dans
l’épannelage varié et hétéroclite de la rue et du quartier.
Au fond de la parcelle, se développe un petit immeuble R+2. L’ensemble des dix-huit logements donnent sur la cour intérieure plantée, poumon et centre névralgique de l’opération par les nombreux usages qu’elle concentre : vues, espaces verts, potagers, vélos, circulations, terrasses communes et privatives. L’accès à chaque logement se fait directement depuis l’extérieur. Un escalier droit distribue le mail central suspendu au cœur du projet. Les dix-huit logements s’organisent à raison de six logements par niveau, traversants pour les logements sur rue, et mono-orientés pour ceux en fond de parcelle.
17 logements rue Édouard-Branly
Le projet du site Branly, depuis la rue, pourra apparaître comme une maison individuelle avec sa façade sur rue de faible largeur. C’est face à l’entrée que l’on perçoit la sente piétonne qui descend le terrain, dessert le site, et le long de laquelle s’organisent les dix-sept logements.
Nous avons imaginé sur ce site une organisation type maisons superposées deux à deux, afin d’implanter les logements sur des niveaux différents collant au plus près du niveau naturel du terrain. Tout au long de la venelle de 3 mètres de large, des petites cours ouvertes en RDC et des escaliers pour le R+1 distribuent les logements deux par deux. Les logements sont conçus sur la base d’un plan en L et accolés dos à dos. Ils s’implantent sur la limite Nord-Est du terrain et sont orientés Sud-Ouest ou Sud-Est. Le projet se développe en R+1 et R+2 sous forme de logements de plain-pied en RDC et duplex en R+1. Les T3 et les T4 duplex bénéficient chacun d’une grande terrasse privative qui constitue leur accès.
Le choix a été fait d’un bardage
alternant verticales et horizontales, jouant avec la lumière et la
matière. Les dessins géométriques du bardage répondent au
dénivelé des constructions, et participent à fragmenter la
linéarité des façades. Les principaux matériaux mis en œuvre
sont relativement bruts et sobres : bardage Mélèze naturel non
traité, qui vieillira de manière non homogène, acier galvanisé
brut et béton brut pour les escaliers et coursives.
Choix constructifs
Les solutions techniques constructives des murs à ossature bois mises en œuvre sur ce projet répondent aux problématiques suivantes :
• exigences de performance thermique et confort d’été
• gain de surfaces (optimisation foncière)
• traitement de l’acoustique extérieure et intérieure
Le mur à ossature bois
Les façades extérieures ont été réalisées en MOB de 160 d’épaisseur complété par un doublage sur demi-stil. Nous avons cherché à développer un mur très fin (moins de 30 cm) et thermiquement performant (BBC-RT2005 exigée, RT2012 réalisée). Avec 20 cm d’isolant, en deux couches, en mur et en doublage, l’objectif est atteint.
Pour industrialiser davantage le concept du mur bois et gagner ainsi en temps de chantier, ces murs intègrent le bardage posé en atelier. La préfabrication est assez simple à réaliser, et permet, malgré quelques contraintes techniques, une expression assez libre autour des lames de bardage en bois.
Le bardage
Les bardages mis en place ont été choisis pour vieillir naturellement sans intervention d’entretien de la MOA.
Rue Étienne-Dolet, c’est un bardage vertical qui a été choisi, ce sens de pose étant celui qui permet la meilleure durabilité. Les lames de pin local ont été traitées classe 3, avec adjonction d’une pigmentation noir en autoclave. Ce procédé permet un grisaillement naturel du bois : la pigmentation noir mets plusieurs années à s’estomper, le temps pour le bardage de griser de manière homogène. Un bardage pin classe 3 lasuré jaune a été mis en place au niveau des circulations et autres éléments de claustra et gardes-corps.
Une problématique des bardages posés en usine est l’alignement des joints d’un étage à l’autre sur le chantier. C’est une opération délicate, qui alourdit les contraintes de pose et le coût d’une opération. Il était difficile sur des volumétries aussi découpées pour l’entreprise d’assurer une continuité parfaite des bardages au mm près. Nous voulions éviter de risquer un décalage de 1 ou 2 cm sur chantier. Il a été décidé d’introduire 10 % de lames de taille différentes, implantées en atelier de manière complètement aléatoire afin d’assurer une réelle discontinuité entre niveaux. C’est simple à réaliser et participe à un effet « vibratoire » de la matière et des volumes.
Rue Édouard-Branly, la problématique résidait dans les nombreuses ruptures de niveaux de trames en trames. Aucune des deux poses verticale ou horizontale ne permettait un parfait ajustement et ne répondait à la logique volumétrique très morcelée du bâtiment. Il fallait également répondre à la massivité du pignon aveugle au nord de l’opération en limite de propriété. Nous avons travaillé sur une alternance de panneaux de bardages verticaux et horizontaux, en adéquation avec les trames de MOB posées. Le bardage mélèze non traité, naturellement classe 3, vieillira de manière non homogène pendant plusieurs années, jusqu’au visage final du bâtiment avec le grisaillement complet.
Les planchers bois
Dans le domaine des planchers, en logement étagé, un frein à la diversification du langage des plafonds intégrés aux structures est l’aspect de réaction au feu M1 des éléments constitutifs mais aussi le caractère coupe-feu à considérer entre les logements. Ce qui donne lieu à la création d’un plénum réalisé par l’intermédiaire de plaques de plâtre. Dans le cas des logements dans les opérations de Montreuil, la solution technique mise en œuvre est celle un solivage simple de 200 à 260 de hauteur, fermé par deux plaques de BA13. Pour l’acoustique, il a été mis en œuvre un remplissage du plenum au 2/3 par laine minérale et une chape flottante sur résilient de faible épaisseur en filière sèche.
La toiture-terrasse bois
La dalle de toiture terrasse laisse apparaitre les solivages bois, avec la solution des Solivium Trium permettant de belles portées. L’introduction de laine de bois dans les planchers de certaines toitures terrasses couplées à la végétalisation participent à améliorer l’inertie thermique des bâtiments et assurer le confort d’été, grâce à un déphasage thermique de près de 13 heures.
Maîtrise d'ouvrage : OPH Montreuillois
Maîtrise d’œuvre : LA Architectures
Entreprises : Mecobat, BET TCE, CBS-CBT, BET Ingénierie Systèmes Bois, Lifteam, Entreprise générale
Surface SHAB : 1988 m2 (1062 m2 Rue Dolet + 962 m2 Rue Branly)
Coût : 3 575 000 € (1 860 000 € Rue Dolet + 1 715 000 € Rue Branly)
Date de livraison : 2014
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