Exposition "Maison Soustraire, a posteriori" - Mathilde Pellé, Biennale de Design Saint-Etienne

Article paru dans d'A n°300

Huit semaines, 112 objets 

Dans un appartement meublé de 38 m2 de la rue Neyron à Saint-Étienne, Mathilde Pellé va méthodiquement, huit semaines durant, soustraire deux tiers de la matière des 112 objets qui constituent son lieu de vie. Chacun est précisément détaillé, selon les matériaux, le poids et ses fonctionnalités classées par catégorie qui sont : manger-boire, éliminer-soigner, dormir-se reposer, ranger-nettoyer, accueillir-demeurer. Son expérimentation s’organise vers un travail de réduction, de déformation, mais aussi de recomposition. Mathilde Pellé redessine l’objet à amputer, afin d’envisager la soustraction et se pose cette question : « Est-il possible de sauver ou non sa fonction initiale ? » Sur les 112 objets soustraits, 73 sont maintenus dans leur fonction première, et 54 nouveaux objets sont créés. En intervenant sur les 112 objets, Mathilde Pellé crée une nouvelle famille d’objets, parfois hybrides, à l’esthétique singulière, dotés des stigmates de leur amputation. En totalité, la designer a accumulé 580 kg de matière retirée, qu’elle nomme son Archéologie du Futur, comme les témoins de la matière qui compose notre vie domestique.

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