© Lionel Bessières, Quartiers Lumières. |
L’éclairage public, comme les professionnels l’appellent pour faire court, est un sujet dont on n’aura jamais autant débattu et qu’on n’aura jamais autant expliqué, loué, contesté, mais aussi apprécié et considéré. Une conjonction de prises de position, à la fois réglementaires et économiques, rejoint enfin les préconisations des concepteurs lumière et les développements des fabricants. Aurait-on atteint un consensus collectif sur ce qu’il est judicieux de mettre en lumière dans les villes et les villages afin de répondre aux besoins des usagers tout en préservant la biodiversité ? |
Illustration : Des petits encastrés de 1 cm de diamètre intégrés dans les mains courantes éclairent le sentier du château de Bonaguil à Saint-Front-sur-Lémance (47), tandis que des pavés lumineux en résine balisent le cheminement. La mise en scène a été réalisée par Aymeric Reumaux (Aymeric’Emeric), dessinateur, programmeur et sculpteur, qui a dessiné les motifs des gobos et Laurent Meunier, graphiste et motion designer, qui a créé les vidéos et l’accompagnement sonore. [ Maître d’ouvrage : Communauté de communes Fumel Vallée du Lot – Maître d’œuvre : AC2i, Agen – Concepteur lumière : Quartiers Lumières – Installateurs : Ineo et Citelum – Gestion de l’éclairage : Citylone – Matériel d’éclairage : BEGA, Comatelec, Led Puck, Lumatec, Rosco ] Le Manifeste acte 2, de l’Association des concepteurs lumière et éclairagistes (ACE), présente en dix points les engagements de cette profession pour suivre les avancées technologiques et les changements de la réglementation dans un cadre écologique et éco-énergétique. « Nos prescriptions feront l’objet d’un choix d’appareils d’éclairage efficients, limités en puissance, interopérables et dont la traçabilité et le recyclage sont transparents, peut-on lire. Afin de tenir compte du déjà -là , nos prescriptions d’appareils neufs succéderont à une démarche de réemploi si cela est possible. Acteurs de la filière de l’éclairage, nous nous engageons à promouvoir les solutions alternatives et toutes avancées technologiques permettant de préserver les ressources par l’utilisation des énergies renouvelables et bas carbone, et à atteindre la neutralité carbone en 2050. » Faire vivre la nuit en respectant l’obscurité Cet acte 2 souligne la prise en compte des différents usages, et donc des usagers. Le premier manifeste mettait déjà en évidence la disparité des besoins : il fallait sortir des anciens schémas uniques d’éclairage des voies de circulation automobile. Encore aujourd’hui, on voit apparaître des nouvelles rues avec l’alignement traditionnel de candélabres dotés de luminaires orientés vers la chaussée – dont l’éclairage est pourtant assuré par les phares puissants et automatiques des véhicules. Quid des trottoirs, des pistes cyclables, des terrasses, des promenades le long des berges, des allées des parcs ouverts de plus en plus tard ? « La nuit doit être le reflet de celles et ceux qui la vivent : dormir, travailler, sortir, se cultiver, se divertir sont autant d’activités caractérisées par une lumière adaptée à un environnement social et culturel. » L’ACE poursuit : « Nous nous engageons à prendre en considération tous les marqueurs géoculturels pour servir nos projets dans le respect de la nuit et si possible d’y intégrer des actrices et acteurs locaux. » Cette plaidoirie pour un éclairage raisonné a déjà été entendue : les pouvoirs publics, lors de la première version de l’arrêté de 2018 sur les nuisances lumineuses, avaient lancé une concertation auprès des principaux organismes concernés, dont l’ACE (et bien d’autres) ; cette année, sa révision a fait l’objet de la même démarche et le ministère de la Transition écologique a proposé, en septembre 2023, une enquête/sondage au grand public. Le ministère expliquait le contexte dans lequel cette consultation était lancée : le plan de sobriété énergétique, lancé en octobre 2022, avait permis à la France de réduire sa consommation d’électricité et de gaz de plus de 10 % l’hiver suivant. L’éclairage au centre de la concertation Le ministère a donc interrogé les citoyens et l’ensemble des acteurs (élus locaux, professionnels du secteur, associations de commerçants, associations environnementales…) sur une éventuelle évolution des règles en matière d’éclairage, « avec un objectif : aller vers une plus grande sobriété énergétique et une meilleure protection de la biodiversité. Les enjeux sont à la fois économiques, environnementaux et sociaux » : maîtriser notre consommation d’énergie et en réduire le coût (l’éclairage public représente 4 % de notre consommation électrique nationale, mais 41 % de la consommation d’électricité (...) |
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