La RE2020 a posé de nouveaux jalons : la notion de bas carbone et le confort d’été. Face à ces enjeux, les industriels ad hoc soignent leurs solutions. Les menuiseries toujours plus grandes et plus fines pour favoriser clair de vitrage et lumière naturelle s’équipent de protections solaires qui mettent le cap sur l’intégration et l’invisibilité en façade. L’automatisation pour une gestion plus fine de l’amélioration énergétique des bâtiments devrait être en 2025 la tendance à suivre. Quant à la réparabilité, le recyclage et la circularité, elles sont devenues des préoccupations de filières. Dans un contexte du neuf encore très impacté par la baisse du nombre de constructions, toutes ces évolutions vont surtout bénéficier à la rénovation-réhabilitation.

Ce n’est un scoop pour personne. Étroitement lié à l’amélioration-entretien qui régresse de quasi 50 %, « le marché de la menuiserie plonge », déplore Philippe Macquart, délégué général de l’UFME (Union des fabricants de menuiseries). Pas mieux du côté de la construction neuve : les chiffres sont historiquement bas. Selon la FFB, même si les bâtiments agricoles et administratifs tirent leur épingle du jeu, les mises en chantier (-21 %) et les permis de construire (-15 %) continuent leur régression. Une fois ce sombre tableau dressé, les menuiseries et leur désormais indispensable corollaire, la protection solaire, vont avoir un rôle crucial à jouer : des gisements considérables de mètres carrés sont à rénover.

Le programme EduRénov vise 10 000 bâtiments scolaires valorisés, accompagnés et/ou financés d’ici 2027. Avec un objectif d’au moins 40 % d’énergie économisée sur ce parc, le sujet du confort d’été grâce aux menuiseries et aux protections solaires devrait être inscrit au tableau. Autre marché considérable : l’obligation réglementaire Éco Énergie Tertiaire – issue du décret éponyme, ou DEET – qui impose une réduction progressive de la consommation d’énergie dans les bâtiments, parties de bâtiments ou ensembles de bâtiments qui présentent une surface d’activités tertiaires ou un cumul de surfaces égales ou supérieures à 1 000 m2. Il embarque les entreprises du secteur privé et public vers plus de sobriété énergétique à l’horizon 2050. Sur les 960 millions de mètres carrés du parc tertiaire français, pas moins de 800 millions sont concernés.

Dans ce contexte, l’enveloppe de ces bâtiments va être un des leviers. « Exception faite des Ehpad ou des hôpitaux, l’écoconception doit absolument éviter l’usage de la climatisation, campe Philippe Macquart. Avec les technologies de vitrage à contrôle solaire, voire sous-vide (comme le vitrage Fineo chez AGC, ndlr), qui sont absolument remarquables, la qualité des menuiseries et des protections solaires associées, la fenêtre dans son ensemble n’est pas du tout un élément limitant. Bien au contraire, elle est un élément majeur de la protection et de la sauvegarde de l’énergie d’un bâtiment. »

La RE2020 introduit donc désormais le (...)