Futur musée de la tapisserie de Bayeux ©RSHP |
Comment présenter
dans les meilleures conditions possibles une bande de lin brodée datant du XIe siècle,
longue de 70 mètres et large de 50 centimètres ? Telle est la
question sur laquelle ont planché les quatre équipes d’architectes retenues pour
imaginer un nouvel espace d’exposition à la mesure de cette Å“uvre atypique, Ã
la fois monumentale et fragile. |
Bayeux,
une petite cité d’origine gallo-romaine de 13 000 habitants, une
ville d’étape qui permet de visiter les plages du débarquement, remarquable par
sa cathédrale romano-gothique surmontée d’une étrange coupole rajoutée au XIXe siècle,
par son inévitable musée Mémorial de la Bataille de Normandie mais surtout par
la tapisserie de la reine Mathilde, une œuvre testamentaire racontant l’épopée
du duc de Normandie, Guillaume le Bâtard, devenu après la bataille d’Hastings
et son couronnement à Londres Guillaume le Conquérant. Une œuvre atemporelle
qui renvoie aux bas-reliefs sculptés de la colonne Trajane à Rome illustrant
les combats de l’empereur romain, comme à L’Iliade d’Homère rapportant
les combats héroïques de la légendaire guerre de Troie. Elle raconte la
succession du roi d’Angleterre Édouard le Confesseur, mort sans
descendance, la « trahison » d’Harold s’emparant d’un trône qui ne
lui était pas promis, la construction d’une flotte par les Normands, la traversée
de la Manche et la victoire d’Hastings le 14 octobre 1066. Un épisode
marginal de l’histoire de France mais essentiel de l’autre côté de la Manche puisqu’il
marque le grand remplacement des élites anglo-saxonnes par les normandes. Aussi
cette œuvre est-elle considérée comme une véritable relique par l’Angleterre et
ses anciennes colonies. Son rayonnement est encore renforcé par les commémorations
du débarquement allié du 6 juin 1944, qui a réitéré en sens inverse l’épopée
de Guillaume à travers la Manche…
La
tapisserie – qui, techniquement,
est une broderie –, longtemps conservée enroulée pour être déployée lors
de certaines cérémonies religieuses dans le chœur de la cathédrale, est depuis
1983 exposée dans l’aile d’un ancien séminaire construit sur l’ancien couvent
des Augustins et dressé au milieu d’un vaste parc de stationnement, la plaie
des petites villes françaises. Un espace exigu qui ne permet pas de voir ce long ruban d’un seul
tenant : il est en effet présenté en U dans une longue vitrine
centrale climatisée autour de laquelle les visiteurs tournent impérativement en
vingt minutes précises, sans pouvoir s’arrêter. Un parcours scandé par les
informations des audioguides obligatoires qui leur sont remis à l’entrée. De
même, les espaces d’accueil sont insuffisants : la queue pour entrer
envahit en saison la cour d’honneur et les rues adjacentes.
Un
espace à sa mesure
Pour remédier à ces dysfonctionnements, la ville et l’État ont donc organisé une consultation internationale afin de déployer cette œuvre patrimoniale dans un espace à sa mesure. Outre l’agrandissement de l’accueil et la création d’une salle de présentation audiovisuelle donnant les clés nécessaires à la compréhension des personnages et des situations représentés dans la tapisserie, il fallait prévoir une extension assez vaste pour lui permettre de se développer d’un seul tenant. La tapisserie sera (...)
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