La place d’armes de l’ancienne citadelle reçoit un nouveau revêtement carrossable et perméable. |
À Amiens, Renzo Piano Building Workshop, avec AIA Ingénierie, revisite un de ses matériaux fétiches, la terre cuite. Posée au sol, elle doit être à la fois carrossable et perméable, minérale et végétalisable. Soit une ancienne citadelle en brique au coeur de la Picardie, avec en son centre le vide d’une ancienne place d’armes. |
La reconversion de ce site de 22 hectares en université a été confiée à Renzo Piano (voir d’a n° 235 de mai 2015). La brique des murs de la forteresse ne pouvait que trouver un écho chez l’architecte qui s’est plusieurs fois illustré pour son utilisation innovante de la terre cuite – le Centre des congrès de Lyon, les logements rue de Meaux ou l’IRCAM à Paris en témoignent. L’innovation dans la céramique est présente à Amiens, sous forme de plancher collaborant ou d’un revêtement de sol PMR, deux solutions étudiées en partenariat avec AIA Ingénierie et qui ont fait l’objet d’ATEX spécifiques. « Renzo Piano Building Workshop souhaitait pour la place d’armes un revêtement minéral laissant une part au végétal, qui puisse aussi être posé sans aucune pente sur une surface de 3 600 m2 », explique Pierre Kerien, chargé du projet chez AIA Ingénierie. Les solutions de pavé-ciment engazonné disponibles sur le marché paraissaient peu satisfaisantes en raison de problèmes de surchauffe en périphérie des zones qu’elles délimitent, qui perturbent la croissance de la végétation. La réglementation PMR interdisait par ailleurs que l’épaisseur des joints dépasse les 2 centimètres, laissant une quantité de terre insuffisante pour les plantes.
Le « diabolo » répond à ces contraintes. Le nom décrit la section de bardeaux de terre cuite extrudée, réalisée en collaboration avec la société Terreal. Le rétrécissement de la pièce en son milieu forme une cavité pouvant recevoir la terre, ici un substrat particulier étudié par un ingénieur horticole et composé à 70 % de gravats récupérés sur le chantier. Des agrafes placées à chaque extrémité des pièces empêchent leur basculement. Elles sont fabriquées en polyamide, un matériau qui permettait une production de masse : 50 000 pièces étaient nécessaires pour la pose sur chantier. La longueur des pièces – 1,2 mètre au maximum – est fonction des contraintes de production des filières d’extrusion. Les éléments ont subi de nombreux tests : test de démontage/ remontage, de passage de tondeuse, de résistance au roulement. Le cahier des charges prévoyait au départ que le revêtement de sol de la place supporte le passage de camions de 40 tonnes. A été mis en évidence la nécessité de renforcer le fond de forme. Sur le chantier, les diabolos ont été posés sur des lits de sables dont les fines hyper drainantes ont été éliminées. Le maître d’ouvrage a pour l’instant limité le passage aux véhicules de moins de 3,5 tonnes. Le diabolo sera prochainement commercialisé dans différents coloris, y compris des teintes claires rapprochant la terre cuite de l’aspect béton. [ Maîtrise d’oeuvre : Renzo Piano Building Workshop, Paul Vincent asocié en charge du projet, Marie Pimel responsable des aménagements extérieurs – Ingéniérie TCE : AIA ingénierie, Piere Kerien, Noémie Fuzeau, Olivier Garnier, Jérôme Mic olon. Mise au point substrat : Claude Guinaudea u ingénieur hortic ole . ] |
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