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Exposition
manifeste de la rentrée 2017, « Nouvelles Vies » présente du 21 septembre
au 25 octobre à la galerie VIA les derniers projets et réflexions en
matière d’écoconception, d’upcycling et de recyclage dans le design. |
Si le concept de C2C (cradle to cradle) défendu à la fin des années 1980 par le chimiste allemand Michael Braungart et l’architecte américain William McDonough (et officialisé dans les années 2000 sous forme de certification internationale) n’est pas nouveau, ses retombées dans le monde de la production et de consommation de masse se font aujourd’hui à peine sentir. « Nouvelles Vies », dont le commissariat a été confié à Carolina Tinoco – issue de l’École Parsons de Paris et de l’université centrale du Venezuela, section architecture –, regroupe les travaux de 30 designers aux démarches emblématiques en matière de transformation de ressources existantes. « Aujourd’hui, les lois, les labels, les industriels et de nouveaux éco-organismes ont permis de constituer un réseau intégrant les designers, les architectes et les créateurs du domaine de l’art de vivre. Cette exposition en dresse un état des lieux. Son challenge est de faire cohabiter et dialoguer des pièces pensées selon la dynamique de l’écoconception, du recyclage ou de l’upcycling, visant à améliorer notre quotidien », explique la commissaire, qui prône la nécessité de révolutionner les manières de créer, de produire, de diffuser, de vendre et d’acheter pour repenser notre appartenance à la société à partir des déchets et des matières naturelles et industrielles que nous produisons. Parmi les expériences présentées, l’Objet trou noir, matière dernière, radiateur, qui a obtenu la Carte blanche VIA en 2011. Conçue par le studio GGSV (Gaëlle Gabillet et Stéphane Villard), elle part du constat que l’incinération de nos déchets ménagers produit des résidus extrêmement toxiques chargés de métaux lourds et de dioxine. Or, la vitrification des résidus d’épuration des fumées d’incinération des ordures ménagères ou des déchets amiantés du bâtiment permet de rendre inertes ces déchets et de produire une pierre noire aux propriétés thermiques intéressantes. Les designers ont donc imaginé un radiateur composé de tuiles de cette « matière dernière ». On remarquera également la Recycled Carbon Chair (Label/Breed, 2016) de Marleen Kaptein avec le Centre aérospatial néerlandais (ndlr), ainsi que le projet Paille (2005) de Tété Knecht, un pouf en paille, latex et rembourrage en mousse. Dans le cadre de cette manifestation, quatre coups de projecteurs seront également portés sur l’Atelier Maximum, le Studio Brieditis & Evans, le Museo della Merda/The Shit Museum et sur Christien Meindertsma. Ces quatre univers de pratiques, très distincts, présentent respectivement le travail d’une manufacture de mobilier française qui puise ses ressources dans les pertes de production générées par l’extraction et la transformation des matières premières par les usines qui fabriquent en série (des pertes annuelles de matériaux générés et non utilisés évaluées à 50 millions de tonnes) ; la création de pièces uniques conçues à partir de découpes de laines teintées selon la technique japonaise du shibori (Milky Way) ou à partir de T-shirts recyclés pour évoquer un paysage enneigé (Off Pist) ; les recherches d’un groupe de chercheurs et de l’architecte milanais Luca Cipelletti pour la promotion de la bouse de vache comme le matériau du futur ; et enfin, une chaise en lin produite avec la société Enkev pour Label/Breed, nouvel éditeur-passerelle entre les petites entreprises et les designers, pour lequel officient Chris Kabel, Studio Wieki Somers et Simone Post. Mobilier fossile Chaque année, l’Unifa (Union nationale des industries françaises de l’ameublement) lance un appel à projets via DOMOCITÉ, un laboratoire d’innovation, auprès de designers et d’architectes pour imaginer collectivement l’habitat et le mobilier de demain : des pièces fonctionnelles, adaptées aux nouveaux usages, confortables, optimisées et durables. Parmi les différentes thématiques proposées, une a retenu l’attention : le développement de meubles écoconçus avec des matériaux issus du recyclage par le designer Amaury Poudray, qui s’est interrogé sur le lien possible entre son métier de designer et la filière du recyclage, du tri et de la collecte des déchets. Conçu pour être industrialisable, son canapé est un prototype à base de matières réutilisables ou recyclées et sera présenté à l’exposition « Nouvelles vies ». Exposition du 21 septembre au 25 octobre 2017, Galerie VIA
– Valorisation de l’Innovation dans l’Ameublement, 120 avenue
Ledru-Rollin, 75011 Paris. |
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