Bone Chair dans sa version aluminium. |
Importante rétrospective de la rentrée, « Design in the Digital Age » présente les travaux majeurs du Hollandais Joris Laarman. Les quinze années d’activité et de recherche de ce designer – élève de Gijs Bakker, cofondateur du collectif Droog Design – sont ainsi montrées sous l’angle de la création digitale. Organisée par le Groninger Museum, aux Pays-Bas, l’exposition se tient à New York, au Smithsonian Design Museum à Cooper-Hewitt, jusqu’au 14 janvier prochain, puis sera accueillie au High Museum of Art à Atlanta, pour finir au Museum of Fine Arts de Houston. |
« Je pense que nous commençons à comprendre le vrai potentiel de la création numérique. Il est vraiment excitant de travailler à un moment où de telles technologies sont à portée de main », lance Joris Laarman, l’un des premiers designers à avoir défendu l’open source. Ainsi, des meubles générés par des algorithmes, un pont en acier imprimé en 3D et des chaises téléchargeables sur Internet constituent les exemples phare de cette exposition, mais aussi ses grands thèmes que le designer se plaît à croiser. Pour exemple, l’objet Gradient Screen est issu du même algorithme que le pont MX3D. Il a pour dessein d’explorer les limites actuelles de la fabrication numérique robotique.
Parmi les projets les plus emblématiques exposés, la Bone Chair (2006) en résine de polyuréthane a été conçue dans le cadre d’une plateforme de création et de recherche mise en place par la galerie Barry Friedman de New York en collaboration avec Droog. Inspirée par la croissance naturelle du squelette, elle reproduit la fonctionnalité et la complexité de l’os humain à partir d’un procédé numérique. Sa conception a commencé en 1998, lorsque Adam Opel GmbH, une filiale allemande de General Motors, a développé de nouveaux logiciels de simulation et d’imagerie pour créer des montages de moteur plus efficaces. L’objectif du logiciel de conception était alors de fixer des éléments spécifiques en place tout en offrant une résistance optimale et avec un minimum de matériaux. Cette opération a permis de créer un modèle tridimensionnel virtuel en simulant l’application d’un effort en des points spécifiques, tout en supprimant la matière inutile sans affaiblir la structure. « Ce qui m’a le plus surpris à propos de ce processus, c’est qu’il utilise le même principe que l’évolution des organismes vivants. Les os en particulier sont très efficaces dans la croissance des structures internes, car ils ajoutent et suppriment constamment de la matière en réponse aux contraintes de leur environnement. Ma proposition a donc porté sur la création de la totalité d’une chaise à partir de cet algorithme, utilisé comme un outil de sculpture numérique », explique Joris Laarman.
Dans sa version aluminium, la Bone Chair relève un autre défi, lié cette fois aux contraintes même de la matière, dont il était très difficile d’obtenir une forme organique aussi complexe sans laisser apparaître de traces de soudure. L’équipe du Joris Laarman Lab sollicite alors le petit atelier de Phil Verdult, spécialiste dans les nouveaux processus de fonderie – notamment à partir de moulage de métal dans des moules en céramique imprimés 3D, un procédé que l’agence de design utilisera pour la génération de la Bone Chair en aluminium…
La réédition et la mise à jour du livre Joris Laarman Lab, publié aux August Editions, permettent de revenir en détail sur ces projets références dont les phases de recherche et de prototypage sont plus enthousiasmantes encore que les objets industrialisés et finalisés.
Exposition « Joris Laarman Lab: Design in the Digital Age », Smithsonian Design Museum à Cooper-Hewitt, à New York, jusqu’au 14 janvier 2018.
Joris Laarman Lab, August Editions, disponible sur le site www.jorislaarman.com.
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