|
-Un Corbusier, François Chaslin, Éditions Seuil, mars 2015, 24 euros. -Le Corbusier, Construire la vie moderne, Guillemette Morel Journel, Éditions du patrimoine, 16,5 x 21 cm, 224 p., 25 euros. -Le Corbusier, Mesures de l’homme, catalogue d’exposition, Olivier Cinqualbre et Frédéric Migayrou, Éditions du Centre Pompidou, 256 p., 23,5 x 28 cm, 42 euros. -Le Corbusier, Ideas and Forms, William JR Curtis, Éditions Phaidon, 226 p., 30,5 x 24 cm, 125 euros. -Le Corbusier peintre à Cap-Martin, Tim Benton, Éditions du patrimoine, 120 p., 29 euros. -Lettres manuscrites de Le Corbusier, Guillemette Morel Journel, 23 x 28,5 cm, 224 pages, 47 euros. |
Pour célébrer le cinquantenaire de la mort de Le Corbusier, le monde de l’édition s’est surpassé et il y en a pour tous les goûts. Celui dont on a beaucoup parlé, le Un Corbusier de François Chaslin, ouvrage hybride – ou plutôt chimère, tant les deux parties sont étrangères l’une à l’autre – entre enquête policière sur les relations sulfureuses de l’architecte et récit sur le destin des Unités d’habitation, reportages sur le terrain à l’appui. Un livre à ambition littéraire qu’il faut lire pour la subjectivité du regard posée par Chaslin sur Corbu et non comme un livre d’histoire, même si le travail de recherche est foisonnant et parfois excessivement précis jusqu’à faire rire. Vient ensuite le catalogue du Centre Pompidou accompagnant la belle exposition qui répondait à la gageure de faire une énième exposition monographique sans radoter. À l’opposé des visions rationalistes et machinistes qui caricaturent souvent l’oeuvre de Le Corbusier, Frédéric Migayrou et Olivier Cinqualbre ont préféré l’aborder à travers Mesures de l’homme, dans son rapport au corps et à une psychophysique de la forme spatiale. Une interprétation stimulante même si elle réduit ici paradoxalement l’architecture à un jeu formel désincarné, tant ses déterminants économiques, sociaux et politiques sont absents. Autre gageure monographique : tenir un propos très concis s’adressant au grand public tout en proposant une vision renouvelée qui puisse aussi s’adresser aux exégètes. Défi relevé brillamment par Guillemette Morel Journel* avec son Le Corbusier. Construire la vie moderne dans la collection Carnets d’architectes aux Éditions du patrimoine, des livres qui font toujours la part belle à l’iconographie. La même auteure nous offre chez Textuel un des plus beaux et émouvants livres sur Le Corbusier : Les Lettres manuscrites de Le Corbusier. Si la prolifique correspondance de Charles-Édouard Jeanneret fait depuis quelques années l’objet d’excellentes publications par Marie-Jeanne Dumont (aux éditions du Linteau) et par Arnaud Dercelles et Rémi Baudouï (qui viennent de sortir le tome III des Lettres à la famille, 1947-1965 chez Infolio), le livre de Guillemette Morel Journel dresse un portrait épistolaire autour d’un choix de lettres manuscrites qui sont souvent accompagnées de dessins. À travers l’originalité et letalent d’écrivain de Corbu, elle fait ressortir son caractère, aussi attachant qu’horripilant, dans des courriers qu’il s’adresse à sa mère (au moins une fois par semaine !), à sa femme Yvonne, à ses amis, à ses maîtres puis ses commanditaires. Son verbe ciselé, souvent truculent, dévoile autant ses doutes et ses fragilités que sa roublardise lorsqu’il veut obtenir ce qu’il veut. On peut prolonger se voyage dans l’intimité du personnage et de son oeuvre dans deux autres livres. Celui que Louise Doutreligne consacre aux souvenirs de Robert Rebutato auprès de celui qui, plus qu’à tout autre, fut son maître : Robertino, l’apprenti de Le Corbusier (chronique disponible dans la liste de séléction). Celui de Tim Benton ensuite dans le très joli Le Corbusier, peintre à Cap-Martin qui éclaire d’un jour nouveau l’oeuvre peinte de l’architecte à travers ses peintures à la villa E-1027 puis au Cabanon et à l’Étoile de mer, ensemble qui fait l’objet depuis plusieurs années d’une minutieuse restauration. Il faut enfin saluer la réédition – très largement modifiée et augmentée – de Ideas and Forms, l’ouvrage de William JR Curtis, malheureusement en anglais. Trente ans après sa première édition, ce gros livre reste l’un des plus complets sur Le Corbusier. Il se devait cependant de prendre en compte trois décennies d’études corbuséennes extrêmement riches en analyses et découvertes d’archives. C’est chose faite avec cette nouvelle édition de 500 pages avec encore davantage de photographies de l’auteur.
Dum Dum, Lukasz Wojciechowski, éditions çà & là 21 x 15 cm, 272 p., 25 euros [...] |
La couleur des choses, Martin Panchaud, Éditions çà et là , 17 x 23 cm, 236 p., 24 euros [...] |
Que notre joie demeure, Kevin Lambert, éditions Le Nouvel Attila20 x 14 cm, 368 p., 19,50 euros. [...] |
Tentatives périlleuses, Treize tragédies architecturales, Charlotte van den Broeck, Héloïse d’… [...] |
La Grande révolution domestique, Dolores Hayden, Éditions B4214 x 22 cm, 376 p., 29 euros. [...] |
Réagissez à l’article en remplissant le champ ci-dessous :
Vous n'êtes pas identifié. | |||
SE CONNECTER | S'INSCRIRE |
> Questions pro |
Quel avenir pour les concours d’architecture ? 4/6
L’apparente exhaustivité des rendus et leur inadaptation à la spécificité de chaque opération des programmes de concours nuit bien souvent à l… |
Quel avenir pour les concours d’architecture ? 3/6
L’exigence de rendus copieux et d’équipes pléthoriques pousse-t-elle au crime ? Les architectes répondent. |