Innovation |
Dans un monde idéal, l’homme ne produirait aucun déchet, n’émettrait aucun polluant, qu’il s’agisse des particules fines ou des composés organiques volatils toxiques (COV) comme le formaldéhyde qui emplissent nos bronches et poumons. Dans un monde idéal, tous les matériaux de construction seraient biosourcés, étiquetés A+ et non émissifs ; on disposerait de ventilation naturelle dans toutes les pièces, y compris dans nos usines. Seulement voilà : l’exposition chronique à la pollution de l’air est responsable de 9 % de la mortalité en France, soit 48 283 décès annuels, selon les chiffres de l’ADEME. |
Avec un air vicié davantage en intérieur qu’à l’extérieur, 20 % des nourrissons de moins de trente-six mois souffrent d’asthme. Lutter activement contre ces nuisances est devenu pour certains fabricants un enjeu et un marché pour pallier l’urgence. Grâce à des innovations techniques et des procédés chimiques, ils parviennent à identifier et à neutraliser les polluants pour s’en protéger, en attendant que les émissions d’oxyde d’azote baissent drastiquement. Filtres, purificateurs, matériaux: Comment identifier les solutions proposées? Quel que soit leur domaine de prédilection, nombreux sont les fabricants qui décident de s’attaquer directement à la pollution de l’air intérieur à l’aide de dispositifs techniques innovants. Grâce à différents procédés chimiques appliqués à leurs produits, ils proposent des matériaux de construction ou d’aménagement aux propriétés dépolluantes, voire bactéricides ou antivirales. Pour autant, leur efficacité étant relative, ils ne peuvent se substituer aux dispositifs d’aération/ventilation naturels ou mécaniques en vigueur. Bien que l’Observatoire pour la qualité de l’air intérieur (OQAI) ait émis quelques réserves quant à l’efficacité et à la longévité de ces produits dans un rapport de 20121, ces matériaux encore non certifiés se développent aujourd’hui à grande à échelle, allant jusqu’à proposer des bétons et des bitumes dits « dépolluants ». Parmi les différents processus chimiques ou techniques sur le marché, on trouvera essentiellement : - - De nombreux principes actifs mélangés par exemple à des hydrocires, teintes ou vernis (application murale et plafond) ; ou des vernis ou huiles (pour des applications au sol). - - Sur les 14 matériaux photoactifs recensés, une dizaine revendique une action dépolluante et antimicrobienne. Ce sont par exemple les peintures additivées de pigments photocatalytiques au dioxyde de titane (Ti02), mais celles-ci ont besoin de l’action des UV pour être efficaces. - Solution chimique inventée en 1967 par le Japonais Akira Fujishima (mais en plein essor depuis le début des années 2000 sur le marché de l’épuration de l’air à l’intérieur des lieux clos), la photocatalyse est la plus connue et la plus prometteuse des technologies en place. Elle s’applique d’ailleurs sur le verre pour lui conférer des propriétés autonettoyantes. Comme elle a besoin d’UV pour être efficace, elle peut être accompagnée de lampes d’activation avec un spectre lumineux spécifique. Cependant, des doutes subsistent quant à son innocuité : on suspecte les produits en photocatalyse de rejeter des COV dans l’air, entraînant la formation de sous-produits nocifs qui n’étaient pas présents au départ. De plus, les particules de dioxyde de titane pourraient représenter un risque biologique pour l’homme (classées cancérogène, catégorie 2B). n Si les VMC simple ou double flux n’assurent pas de fonction d’épuration de l’air à proprement parler, leurs fabricants misent sur une nouvelle génération d’appareils dynamiques. Ce sont des unités fixes ou mobiles/autonomes, qu’il s’agisse de purification de l’air pour l’habitat (combinaison purification/ climatisation) ou pour le tertiaire. Dotées de filtres à charbon ou à photocatalyse (plus efficaces), ces unités recyclent l’air grâce à des ventilateurs ou à des souffleries. Plus énergivores, les systèmes photocatalytiques « Chauffage, Ventilation et Conditionnement de l’air » (systèmes CVC qui ne concernent pas l’habitat) se présentent la plupart du temps sous forme de modules filtres ou de cassettes jetables qu’il faudra changer régulièrement. - Si d’un côté on observe une dégradation de l’état sanitaire des populations les plus exposées à la pollution, d’un autre côté, la généralisation des outils de mesure sur les appareils dynamiques et systèmes de ventilation permet aujourd’hui de connaître précisément les niveaux de pollution à l’intérieur d’un logement. Reliés à des applications smartphone, de nombreux capteurs pour le CO2, le taux d’humidité ou les particules fines informent en temps réel et permettent d’agir sur les dispositifs de ventilation, voire sur les ouvrants, ce qu’ont bien compris certains fabricants de menuiseries. n Si le recyclage de l’air n’est pas autorisé dans l’habitat, ventiler abondamment demeure la meilleure solution. Que la gestion de l’air se transforme en objet architectural, il n’y a qu’un pas : quelques rares exemples de fabricants de diffuseurs textiles ou métalliques offrent aux architectes la possibilité de s’approprier la question de la ventilation, à l’instar des cheminées qui caractérisent les bâtiments ventant une gestion passive des flux d’air. |
> Autres produits dans la même catégorie |
VOIR ÉGALEMENT
>> Actus brèves
Les architectes ont à leur disposition tout un arsenal de solutions qui se répartissent en deux ca… [...] |
La RE2020 a posé de nouveaux jalons : la notion de bas carbone et le confort d’été. Face à ces… [...] |
Pour cette rentrée postolympique, notre dossier technique se place sous le signe du renouveau et du… [...] |
Le dixième Salone del Bagno s’est déroulé à Milan en avril dernier autour du thème Materia N… [...] |
Jamais la lumière n’a joué un rôle aussi central au sein de l’architecture et surtout des e… [...] |
Artémide, Novolox, Sammode, Sylvania, découvrez un florilège de nouveaux luminaires d'intérieurs… [...] |
Réagissez à l’article en remplissant le champ ci-dessous :
Vous n'êtes pas identifié. | |||
SE CONNECTER | S'INSCRIRE |
> Questions pro |
Quel avenir pour les concours d’architecture ? 4/6
L’apparente exhaustivité des rendus et leur inadaptation à la spécificité de chaque opération des programmes de concours nuit bien souvent à l… |
Quel avenir pour les concours d’architecture ? 3/6
L’exigence de rendus copieux et d’équipes pléthoriques pousse-t-elle au crime ? Les architectes répondent. |