L’agence BFV Architectes livre prochainement à Pierrefitte une résidence étudiante de 150 chambres et 32 logements en accession dont la façade comporte 1000 m2 de briques de réemploi. C'est une décision forte, en particulier pour un programme de logements.
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d'architectures : À quel moment avez-vous décidé de mobiliser la filière brique de réemploi ? Jean Bocabeille: au concours ! Nous l’avons remporté en développant un projet dont l'un des axes forts était l'usage exclusif de briques de réemploi pour le parement des façades. La proposition a été validée par l'aménageur et la mairie. Notre rôle a été de porter l'initiatives malgré les réserves à l'époque de notre maître d'ouvrage. En toute logique, il nous a été demandé de favoriser l'apport de matière venue d'Île-de-France. Plaine Commune nous avait également fait part de leur projet de mise en place d’une plateforme de récupération des matériaux à ce même moment. Nous nous sommes alors mis nous-mêmes à la recherche de gisements de briques de réemploi en Île-de-France, en parallèle des études avant le dépôt du permis de construire. Nous voulions montrer au maître d'ouvrage et à l'aménageur que la ressource était disponible et prête à l'achat. d'a : C'est pourtant assez rare que les protocoles d'opération incluent l'achat des matériaux de construction avant une certaine quantité de vente des appartements, quelle a été la réaction du maître d'ouvrage ? JB : Effectivement, nous aurions pu acheter la brique et la déposer sur la plateforme de Plaine Commune en attendant le démarrage du chantier mais nous n'avons pas réussi à convaincre le maître d'ouvrage. Nous étions trop en amont dans le processus habituel de réalisation du projet. Pour du réemploi, la ressource n'est pas toujours disponible au moment où l'entreprise désignée pour le lot rejoint l'opération. Nous nous sommes donc retrouvés coincés par la prudence d'un promoteur qui ne souhaitait pas risquer ses fonds propres pour acheter la matière, sans parler de l'inertie de l'investisseur venu du monde de la finance dont la temporalité n’est pas celle du projet. d'a : Il y a deux ans nous parlions d'une opération pilote pour la réalisation d'une crèche dans le 20e arrondissement où, presque par hasard, vous aviez utilisé des encadrements de porte pour constituer une vêture de façade. Ici vous saviez dès le départ que vous alliez utiliser de la brique de réemploi. Les choses semblent quand même avancer ? JB : Je pense qu'une prise de conscience est à l'œuvre du côté des maîtres d'ouvrage mais elle ne suffit pour le moment pas à éviter ce genre de blocage. (...) |
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